En surfant à la recherche de la grenouille, j'ai pu constater que cet apologue avait beaucoup voyagé. Je me souvenais en effet avoir entendu parler de cette mise en garde que l'auteur développait : si on plonge une grenouille dans une eau bouillante, elle va tenter de s'extirper du sale jus; en revanche si elle est plongée dans une eau froide sous laquelle est sournoisement allumé un feu, elle s'ébat avec plaisir, puis la chaleur l'endort et elle finit par se figer, bouillie à l'insu de son plein gré. Nous nageons toujours mais sommes -nous déjà cuits ?
Comme l'auteur entretient un "scribarium" http://olivierclerc.com
je l'ai exploré et en livre ici quelques bribes en invitant à aller à la rencontre de l'auteur si affinités.
La raison a permis à l’homme de s’émanciper de ses seuls sens, qui peuvent être trompeurs, comme lorsqu’ils nous font croire à la rotation du soleil autour de la Terre. De même aujourd’hui, l’éveil de facultés complémentaires à la raison – les intelligences émotionnelles et relationnelles, la compréhension archétypale et métaphorique, l’intuition, etc. – nous permettront de nous émanciper de la prison étroite de la raison, de ce cocon mental qui menace de tous nous asphyxier à court terme, si nous ne le déchirons au plus vite.
(....)
Seule, la croyance est aveugle : d’un peignoir sur un cintre, dans l’obscurité, elle fait monstre effrayant. La croyance devient vite dangereuse, fanatique, imperméable à la critique et même aux faits, si l’on n'a pas pris très tôt l’habitude de la soumettre à un examen rigoureux.
Or le monde aujourd’hui comme hier est déchiré par les croyances, et pas seulement les croyances religieuses, même si ces dernières détiennent sans doute la palme des massacres commis en leur nom. Les croyances en matière de politique, de médecine, d’éducation, d’écologie, de sexualité, etc., divisent partout l’humanité en camps opposés qui s’affrontent verbalement ou l’arme à la main.
Combien de temps encore, allons-nous nous satisfaire de croire ?
Combien de temps encore sera-t-il mal vu de douter, de questionner, de s’interroger, dans certains domaines, de remettre en question la pensée dominante et sa tendance totalisante à devenir unique ?
Par ailleurs, je lui suis gré de proposer une interprétation juste de la part du féminin niée dans nos civilisations occidentales qui ne valorisent que l'intelligence du cerveau en minorant les intelligences émotionnelle et relationnelle. J'ajouterai que nos mœurs méprisent ce qui de fait participe de l'harmonie du monde à savoir l'entretien, du corps (le soin) et de l'environnement (dont le ménage), tâches généralement dévolues aux femmes. Enfin, dans un article sur les "tiers-monde" il rappelle que la seule acception économique est un point de vue étroit et réducteur et que si on adopte une définition de la richesse qui inclut la ressource relationnelle, ce sont les occidentaux qui se retrouvent en position de pauvres. Pauvres de nous ! Cœurs secs et à moitié cuits.
Lisons Olivier Clerc et ses leçons de vie. Antidote bien utile alors que dans la bande de Gaza, le Diable a repris son sabbat.
2 commentaires:
Super article, effectivement, et le bouquin semblait bien passionnant...
Merci, Zoë. Tu méritais déjà une moisson de beaux commentaires !
;-)
Ouais, mais j'ai pas tout à fait compris, à part l'éloge du féminin... qui est devenue une croyance à son tour. On le voit ces temps-ci, et dans des circonstances un peu pénibles, je trouve. Le féminin s'est transformé d'horizon en morne plaine : y a des féministes qui réclament le "droit" pour la femme de se voiler, le "droit" pour la femme de se flinguer en gros.
Bien sûr que la face féminine des civilisations a été occultée, mais j'en suis pas si certain que ça, et que les femmes ont subi (et subissent encore) des inégalités, c'est certain ; cependant, je me dis que prendre le problème sous cet angle-là, ce serait se noyer dans la mythologie entretenue par le Pouvoir, par le feuilletage social...
Y m' semble...
Mais comme j' suis con comme une bûche, il est fort possible que j' me goure en plein dans le zéro.
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