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lundi 4 avril 2022

Un mois de tribulations

J'ai bougé tout ce mois de mars. Je laisse à Hélène Cixous le soin d'introduire un propos qui résonne pour moi en cette époque de folie guerrière. (Désolée, la capture de texte n'est pas fameuse)

 

Je ne pourrai livrer que des bribes. Chaque journée a été très riche .

Première étape, Genève. La seule fois où j'y étais  allée, j'avais la vingtaine et je rendais visite à une amie qui gagnait (bien) sa vie en servant des coupes de champagne dans une ambassade.

Cette fois, j'étais "en mission". Nous étions accueillis dans un immeuble géré par une coopérative. Chaque étage proposait une chambre pour les amis dont nous avons bénéficié. Au onzième étage on trouvait une grande terrasse utilisée pour les fêtes dont le point de vue permet d'apercevoir le gigantesque jet d'eau sur le lac Léman (140 m quand même). 

Le voici la nuit.

 Un panneau résume la philosophie de l'ensemble du batiment qui abrite outre des appartements, des locaux collectifs et de petites boutiques

 

Au retour, je suis allée suivre les jeunes femmes énervées de la marche du 8 mars à Toulouse. Les slogans évoluent au rythme de l'actualité

Séparer l'homme de l'artiste, oui mais à la hache

 

 



Une amie qui s'était installée à Malaga pour l'hiver m'a invitée à la rejoindre avant son départ pour Madagascar où elle va s'inventer une nouvelle vie. Une petite semaine hors du quotidien en Andalousie.

Hélas, le temps était très perturbé, averse boueuse, chargée de sable qui a maculé les façades et les chaussées. Ensuite il a fait un temps capricieux et plutôt frisquet. Le . Museo Carmen Thyssen nous abritera pour quelques heures délicieuses à écouter un concert de harpistes et à faire connaissance avec "l'une des plus importantes collections de peinture espagnole et andalouse du début du XIXe siècle au début du XXe siècle",

   

Fransisco Iturrino, Le bain

 

Fransisco Iturrino a été influencé par Cézanne et surtout Matisse. Ses toiles sont en décalage avec la tonalité souvent sombre et morbide des peintres exposés ( scènes de tauromachie, de guerre ). Cependant beaucoup de saisies de la vie quotidienne des Andalous au XIXème siècle avec un soin du détail des vêtements des fleurs des jardins, des personnages  et quelques très belles marines.

Je logeais chez une amie qui vit en Andalousie depuis plusieurs années et à Malaga depuis trois ans. Elle  a été professeure d'espagnol et connait bien l'histoire du pays et notamment de la période maure.

J'ai bénéficié ainsi de beaucoup d'anecdotes de la grande et petite Histoire

Elle m'a emmenée dans une petite église en m'intimant de fermer les yeux puis de les rouvrir une fois positionnée juste sous le Christ suspendu au plafond. Effarement garanti. Il est surnommé le Christ "au paquet", traduction littérale. Son "paquet" est en effet très apparent. Il semblerait que cette expression est utilisée couramment  pour désigner ce que nous nommons les "bijoux de famille". 

Le Christ "au paquet"
Le village de Frigiliana est un des plus jolis des environs de Malaga. Toutes les ruelles sont fleuries et pavées selon de multiples formes. 

une des rues de Frigiliana





On prépare la sortie des idoles pour la Semana Santa




cohabitation sans souci  
Gros plan sur une publicité pour le CBD, la nonne en tient entre ses mains en prière.
 

 
Puerto Banus Marina, le port de Marbella  qui accueille les yachts des milliardaires

A Malaga se trouvait un monstre, le Lady Moura qui avait appartenu  à un milliardaire saoudien, était à vendre  et a finalement été acheté  (cliquer sur le lien vaut son pesant d'or noir).


Le bon goût des riches. Un magasin de Puerto Banus Marina, Je ne livre pas ici les photos des vitrines de Gucci et autres Versace exposant des vêtements atrocement ridicules qui coûtent "un pognon de dingue". Juste une peut-être.
 

Je suis revenue chez moi et les fruitiers étaient en fleurs


Le lendemain (vendredi 1 avril, quel drôle de poisson), ils étaient sous la neige

Ce n'est pas une photo en noir et blanc mais la couleur de ce jour là

 Je finis de lire "Le naufrage des civilisations" d'Amin Maalouf et je note ceci : "Par désir de communiquer et de plaire, par mimétisme, par résignation ou par ignorance, nous nous laissons envahir. Nous cherchons rarement à faire le tri entre ce qui nous enrichit et ce qui nous dépouille, entre ce qui nous libère et ce qui nous asservit ".

dimanche 28 mai 2017

Bribes andalouses


 Je devais travailler quelques jours à Malaga, j'en ai profité pour m'accorder un tour (ultra compact ) sur les hauts lieux de l'art arabo-andalou qui a fleuri sur ce territoire si particulier par sa géographie et son histoire.
Je ne saurais faire une présentation détaillée de la richesse inouïe du patrimoine andalou des quatre villes que j'ai approchées. D'abord parce que je suis passée trop vite pour aller au delà de simples impressions fugaces mais aussi parce qu'il existe une littérature spécialisée dans le domaine avec laquelle je ne me risquerai pas à rivaliser .




La Semana Santa à Malaga.. Je n'avais jamais assisté à ce cérémonial. Il est impressionnant . Les hommes portent en souffrant (c'est apparemment très lourd même s'ils sont nombreux à se coltiner la charge et il fait très chaud) précédés par l'orchestrateur de la cérémonie qui hurle et suivis par une fanfare de cuivres et de tambours jouant de façon lancinante. C'est à mes yeux une résurgence de cette période atroce qu'a été l'inquisition. Mais évidemment pour les Andalous c'est une fête de la plus haute importance . J'ai recherché dans wikipédia l'explication des rôles tenus par les membres de la procession 
  • les costaleros : ils portent les pasos, dont le poids contraint à disposer d'un effectif important, tournant à intervalles réguliers. Les confréries possèdent de un à trois pasos, soit autant de groupes de porteurs ;
  • le capataz : c'est le responsable de l'équipe des costaleros. Il dirige le paso et guide les porteurs par la voix en indiquant la direction à prendre. Il est assisté de contraguías. Il ordonne la levée ou l'arrêt du paso, à l'aide du llamador ou martillo, heurtoir situé à l'avant de l'autel.
  • les nazarenos : ce sont les pénitents qui marchent au-devant des pasos, vêtus d'une tunique et d'une cagoule (le capirote), dont les couleurs varient d'une confrérie à l'autre, voire au sein d'une confrérie, selon le paso qu'il précède


Nous avons retrouvé les pénitents mais cette fois dans les jardins de l'Alhambra de Grenade (ils étaient bleus). Hélas, la concomitance de la cérémonie et notre arrivée nous a un peu réduit l'espace d'exploration et mon absence de préparation m'a privée du Palais des Nasrides (il faut réserver deux mois à l'avance voire davantage pour cette période, je suis une touriste qui va le nez au vent, j'oublie les contingences).




Après Grenade, Cordoue. La Mezquita, la "mosquée - cathédrale. Ce monument grandiose fut d'abord une mosquée construite sur l'emplacement d'une basilique wisigothe sous le règne d'Abdal-Rahman1er s'installant à Cordoue en 750 et décidant des travaux en 756. Elle a bénéficié de plusieurs extensions puis a été en partie (heureusement il en reste une grande partie et on peut admirer la finesse des piliers, en contraste avec l'énormité des piliers de la cathédrale) transformée par la chrétienté triomphante en cathédrale.
  
La chapelle principale et son choeur
Lorsque Charles Quint est venu visiter la Mezquita il a regretté la destruction opérée pour insérer la chapelle.  Ces jeux de destruction reconstruction n'ont jamais cessé depuis...


Jeux de lumière dans la Mezquita
Cordoue m'a séduite. C'est la ville des patios fleuris. Elle est traversée par le Rio Guadalquivir, un nom mythique pour moi; Nous avons été accueillis dans une chambre d'hôtes par une personne délicieuse. L'ambiance générale est tranquille. La douceur de vivre andalouse, un baume pour moi qui vient de traverser un épisode très bousculé par des impératifs de toutes sortes.


Le Pont romain sur le Quadalquivir
  Enfin Séville. J'ai perdu en grande partie les photos que j'avais faites de la cathédrale. Ce n'est pas grave. C'est une quintessence de l'imperium catholique. On s'y égare tellement c'est gigantesque. Elle abrite le tombeau de Christophe Colomb, un retable qui dégouline d'or, 1200 kg pour recouvrir les 1500 figurines ciselées dans le bois de cèdre sur 220 mètres carrés (le plus grand retable du monde), l'ensemble repose sur  des pilastres énormes. Sans doute étais-je saturée d'art religieux (je sature vite en matière de Christ sanguinolent, vierges éplorées et martyres de toute espèce), bref, j'ai écourté la visite.
En revanche, j'ai flâné à loisir dans le Palais de l'Alcazar qui fait face, une ode à la beauté et à la joie de vivre. Pour tout dire cet art là me réjouit davantage que toutes les magnificences  catholiques. Aurais-je en moi du sang arabo - berbère?
  

Les repas ont presque toujours été composés de tapas, cette formule intelligente qui permet de combiner les saveurs et de vins locaux qui sont de bonne qualité. Il faisait un peu chaud  en fin d'après-midi mais les soirées étaient fraiches à loisir, avril est une bonne période pour l'Andalousie. Se promener au hasard des rues et découvrir l'insolite est aussi un bonheur.




J'ai clôturé mon expédition avec trois journées de travail à Malaga.
Je me suis fait la promesse de revenir sur ces terres bénies avec suffisamment de temps pour mieux déguster la douceur de vivre andalouse.