jeudi 8 janvier 2009
Bouffes de neige
Neige et verglas. Longue plainte recueillie par les médias de tous ces coincés, contraints d'immobiliser leur véhicule et de dormir dans des abris de fortune. Personne, jamais, ne se réjouit d'un peu d'aventure survenue, de l'excellent prétexte pour abandonner sa routine, de l'occasion fortuite et néanmoins délicieuse de prendre langue avec des inconnus et qui sait de rencontrer sinon l'âme sœur (qui croit encore à cette fable ?) du moins une pétillante et troublante apparition, même fugace, relançant un brin le manège libidinal. Tout est désormais vécu sur le versant tragique. Alors que, à part la mort des SDF tout le reste est dérisoire. Il est quasi indécent d'étaler ces minuscules misères quand on sait qu'ailleurs des êtres sont déchiquetés, affamés, terrorisés. Et les cris d'orfraie des pauvres chéris qui se gèlent un peu le cul entre Aix et Marseille, ça me donne le goût de filer des baffes. Je hais les journalistes et les crétins qui se prêtent à cette gabegie de verbiage. Mais je hais plus encore les fous furieux des deux bords qui ont relancé la machine de guerre, là-bas, du côté du Mont des Oliviers. Je n'ai plus envie de signer quelque pétition que ce soit. Marre! Ceux qui actionnent les rockets et les obus s'en foutent totalement. Je ne veux pas participer davantage à ce rituel : ils s'entretuent, nous nous indignons and so what ?
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