"Rares sont les très belles femmes qui vivent comme si elles ne l’étaient pas, dans l’insouciance parfaite de cette beauté, exerçant des professions et se livrant à des activités où cette beauté n’est aucunement engagée. Ignorerait-elle, celle-là, à quel point elle est belle ? se demande-t-on. Est-il possible qu’on ne le lui ait jamais fait remarquer ? Qu’elle n’ait pas perçu que le monde s’ouvrait inexplicablement devant elle ? Femmes peu intéressées par les soins de toilette, que cela ennuierait de mettre en scène à tout moment leur magnifique personne, mues par de plus impérieuses vocations, des rêves qui les portent au-dehors d’elles, et dont la beauté négligée est, de ce fait aussi, absolument bouleversante."
Mon très cher Eric Chevillard ! C'est justement le propos de ce livre "la voisine " que je n'ai pas su risquer auprès d'un éditeur quelconque. Ma voisine est une femme dont chacun s'amourache à sa façon et qui n'éprouve elle-même aucun souci de soi, déteste paraître et s'apprêter, fuit la foule et ne trouve compagnie agréable qu'auprès de personnages de fiction. Ses seuls bonheurs : la lecture et la couleur dont elle enduit des cansons pour y voir surgir d'improbables trognes de ses propres limbes. Devrais-je risquer ma "Voisine" sous les projecteurs ou la laisser dans l'incognito de son manuscrit ?
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