Les conséquences catastrophiques d'un comportement économique erratique génèrent parmi nos éminents responsables politiques un discours soudaine ment gorgé de moraline, fustigeant l'inconséquence des prédateurs dans leurs excès d'avidité. La régulation et ses bienfaits sont (re)découverts après avoir été stigmatisés comme traces archaïques de la « malheureuse expérience communiste ». L'heure serait à l'invention d'une nouvelle économie. Qu'on ne s'y trompe pas, ces gesticulations ne s'accompagnent pas pour autant d'une remise en cause radicale des principes du capitalisme financier, (recapitalisé à grands frais grâce à l'habituelle tonte des masses moutonnières) il ne s'agit au mieux que d'un «nouveau Bretton Woods», qui aurait pour mission de remettre de la régulation alors que la sortie du dollar, en 1973, du système mis en place à la fin de la guerre a entraîné le «flottement» des cours des changes et la disparition du contrôle sur les agissements des banques. Il existe des alternatives à cette économie décollée des fondements politiques et humains nécessaires à toute gestion du vivant et de la cité. On nomme communément «économie solidaire» les formes d'activité qui essaient une autre formule d'articulation entre les divers ingrédients de la production de biens et de service (finance, matériaux, travail, échanges). Trop commodément confinée aux marges de l'économie telles que les services à la personne, l'insertion par l'activité économique) l'économie solidaire est un espace de recherche et d'expérimentation où se sont développées les alternatives à l'obsolescence, la nocivité, le gaspillage, constitutif d'une partie importante des productions de l'économie dite moderne.
Réagir face aux exactions d'une économie malade de la peste, c'est s'interroger sur la pertinence des fondamentaux et participer à l'élaboration d'un autre parti pris économique. C'est en tout cas, au sein d'un mouvement d'éducation populaire tel qu'Attac, une dimension fondamentale qui est encore peu développée et qu'il serait urgent d'approfondir.
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