dimanche 4 avril 2021

Chronique d'une semaine ordinaire 5

Voilà, c'est fait, je suis installée. Enfin,disons que j'ai réparti le contenu des cartons. Il reste encore à faire pour peaufiner la mise en place...

Lundi 28 : mon fiston a fait la réservation de l'utilitaire sur un site qui s'appelle get around, met en contact des particuliers : les uns louent leur véhicule, les autres les utilisent, l'intermédiaire permet d'éviter les arnaques (mais perçoit une commission au passage). Evidemment avec de jeunes bras à la rescousse (ma fille et son chéri sont de la partie) l'affaire est rondement menée. Ma fille reste sur place et m'accompagne pour cette première nuit et nous parlons d'une potentielle vente de la maison qui a été celle de son enfance et c'est douloureux, pour elle et pour moi.

Mardi 29 : Echographie de la thyroïde. Rien à signaler. Ouf! 

Mercredi 30 : deuxième épisode de déménagement. Cette fois je suis seule et je charrie mes cartons jusqu'au premier étage en méditant sur l'essentiel et l'inutile. 

Jeudi 1 : je m'offre le luxe des croissants que je vais chercher à une minute à pied. Un symbole, parce que les croissants ne sont pas exactement le menu ajusté à ma diététique habituelle. 

Plus tard, je me coltine la découverte de la cuisson par induction. Je m'acharne tellement sur la plaque qui résiste à mes injonctions que je la bloque, elle ne veut plus rien savoir. Je découvre, sur la place toute proche, les plats à emporter (pas fameux en l'occurrence.) J'appelle à mon secours la jeune femme de l'agence qui, après consultation sur internet, vient réparer mes bétises : il faut traiter cette chose avec précision et en douceur. 

On aurait souhaité que l'annonce d'un nouveau confinement soit un poisson d'avril. Hélas, nous repartons pour un mois de rareté ! Nous en avons tous marre mais nous obéissons bien gentiment. Misère!

Vendredi 2: je dresse avec B. le sommaire de l'ouvrage que nous projetons de publier en 2022. 

Samedi 3 : Je repars pour un troisième tour. Au passage, je m'arrête au marché. Le marché de Lavaur est un des plus fournis de la région. J'y retrouve quelques ami.e.s à qui j'apprend ma translation. L'une d'elles s'exclame : ah! vraiment ? Moi je souhaite tout l'inverse, repartir à la campagne, pour ouvrir le matin ma fenêtre et voir au loin, élargir mon horizon. Sa remarque fait un peu vaciller ma détermination. 

Je retrouve mes chats chez qui je ne peux m'empêcher de détecter un rien de rancune

Je trie, élimine, conserve en écoutant de vieux vinyles qui resteront sur place, en particulier Ella Fitzgerald, un morceau de pur ska que je ne parviens pas à retrouver ailleurs que sur ce vieux disque qui gratte un peu mais quel plaisir!
Dimanche 4 : ce matin je charge à nouveau ma voiture. Avant de partir je prend quelques photos du verger au plus fort de sa floraison. L'après-midi en promenade dans le village, je confirme mon choix. Ce soir, j'ai enfin une connexion qui fonctionne, juste à temps pour rédiger ces quelques lignes avant d'aller me reposer. J'en ai vraiment besoin.

6 commentaires:

patrick.verroust a dit…

Faire ses paquets à Pâques...Un moment symbolique pour réussir sa sortie en mettant sous cloche les déchirements,affirmer la victoire de la vie sur la mort...Zoë, la combattante traverse une passe difficile,lourde de fatigue et de tracas, elle le dit ,avec humilité, entre les lignes de sa chronique hebdomadaire qu'elle trouve le courage de faire, elle assume l'avalanche des corvées,coltine dans son charroi, quelques misères physiologiques se fait des bouquets de moments essentiels chargés de beauté visuelle ou immatérielle...Changer la vie, changer de vie...Utopie, souvent hélas, nécessité parfois.La cruelle réalité vient télescoper les rêves d'harmonie....et avec ironie, imposer un mode de vie dépouillé, revendiqué à forte voix , installé dans un confort... bourgeois ...Courage, Zoë, vous avez des atouts pour faire face, piloter votre petit kayak, à coup de pagaie décidée, dans le maelström des courants contraires qui mettent la pagaille dans les résolutions...Ce n'est pas gai, mais surmonter tout çà est source de joie ...Vitale dialectique...

Zoë Lucider a dit…

@Patrick, merci infiniment de ce commentaire sensible et pertinent. Merci de votre fidélité. Ce n'est pas triste, en tout cas à ce jour. je ne promets rien pour la suite...

Tania a dit…

Les croissants à une minute à pied, parfait ! Le cuisine à l'induction est formidable, la meilleure façon de cuisiner au gaz sans gaz en quelque sorte, vous l'aurez vite apprivoisée, avec un peu de tact ;-).
Quitter les chats, le verger, ce n'est pas drôle, mais le changement, les découvertes à proximité, oui. Bonne continuation, Zoë.

Zoë Lucider a dit…

@Tania et les retrouvailles avec le vélo, impraticable pour moi dans les collines et parfait pour explorer le village et ses alentours.
Merci Tania.

Colo a dit…

Un beau marché tout près, super et tout à portée de main et/ou de pédales, un gros avantage, oui!
Vous devez être fourbue, c'est sûr, quel courage vous avez, j'admire vraiment.
Bon repos et découvertes.

Zoë Lucider a dit…

@Colo, fourbue certes, mais c'est aussi l'occasion de constater qu'on a encore beaucoup d'énergie en réserve. Merci de vos encouragements