mercredi 29 avril 2020

La déconfiture des arrogants


Je republie un article que j'avais posté en 2008  il me semble tellement d'actualité.
J'y ajoute une petite illustration, ce que je ne pratiquais pas alors, mais qui en l'occurrence met au goût du jour ces quelques lignes. J'ajoute que ce temps de confinement qui me préserve des voyages m'oblige à les remplacer par d'interminables séquences de réunions électroniques et que j'en ai franchement marre.



"C'est formidable, je rencontre partout des articles où sont vantées les vertus de la coopération, de la solidarité, de la sobriété. Les conversions à "l'autre économie", à la régulation de l'Etat, l'invocation des mânes de Keynes fleurissent dans des cénacles où on vouait les unes et les autres aux gémonies il n'y a pas même trois mois. Ce serait à mourir de rire si on ne pressentait dans les discours opportunistes une tartufferie de première urgence, le temps de colmater, avant de repartir vers le cap du profit à tout crin. J'ai une pensée émue pour Ivan Illich et André Gorz qui ont quitté la planète avant de pouvoir assister à la déconfiture des arrogants dont ils avaient dénoncé l'immense et stupide cupidité. On ne pourrait que se réjouir de la cure d'amaigrissement infligée à la ploutocratie . Hélas, son impéritie va encore serrer d'un cran la ceinture de ceux qui crevaient déjà de faim et en augmenter les cohortes. Les autres reprendront très vite de belles couleurs."

10 commentaires:

patrick verroust a dit…

Pas le temps de souffler...faut revenir au monde d'avant, le monde du vent !
Pourquoi ne pas faire l'arbre en vidéo-conférence :) :)
bon courage !

La Feuille a dit…

Il va en falloir de l’énergie pour que la machine emballée change de voie !
Mais c'est vrai que ça s'agite dans les branches des arbres.
Une initiative intéressante parmi d'autres :
https://baslesmasques.co/

Le clavier me démange et je me demande si je ne vais pas réactiver ma "feuille" fatiguée !

Tania a dit…

Très juste ! Courage, Zoë, des réunions interminables, c'est déjà trop, mais électroniques en plus, ça peut virer au rasoir, j'imagine bien.
Pensé à vous en lisant un bel entretien avec Helena Norberg-Lodge, dont je n'ai pas trouvé le nom ici (un billet suivra).

Zoë Lucider a dit…

@PV, ah ah! Vous assisteriez peut-être ?
@La Feuille, reprenez le clavier même si en cette saison le jardin est un concurrent redoutable.
@Tania, je ne connais pas Helena Norberg-Lodge, j'irai lire votre billet.

patrick.verroust a dit…

Sûrement, si en plus , il y a La Feuille sous l'arbre !!!!....

Bonheur du Jour a dit…

Tous ces gens-là avancent masqués...
Bonne journée.

Zoë Lucider a dit…

@PV Hu hu!
@Bonheur du jour, en nous imposant d'en porter... des masques

Dominique Hasselmann a dit…

Oui, la récupération tous azimuts (le discours de Macron, sur YouTube par Twitter interposé, est d'un ridicule à faire peur : il ne peut s'empêcher de lancer encore une pique (après avoir plaint les syndicats de leur empêchement de manifester !) sur les "chamailleurs" du 1er Mai, et vante "le Travail" comme si celui-ci s'effectuait sans travailleurs !

Ton article était évidemment prémonitoire, et je repense aussi à André Gorz que je lisais dans "Le Nouvel Obs" qui ne s'appelait pas encore" L'Obs" tout court.

La gestion de la pandémie par ce gouvernement... d'amateurs est significative de ce que leur "monde d'après", tant vanté, en faisant allusion sans complexe aux "jours heureux' du CNR, sera encore pire que "le monde d'avant".

J'entendais ce matin Bruno Lemaire, à France Inter, commencer son homélie par : "Le confinement, c'est pas la vie !", comme si tout le monde devait retourner au boulot dare-dare, comme si le coronavirus n'avait pas enlevé "la vie" à des dizaines de milliers de personnes (un tiers dans les Ehpad, et encore tous les chiffres, décès à domicile, etc., ne sont pas révélés).

Les Français auront apprécié la délicatesse de la formule du ministre dont l'économie est un enfant (Air France, Renault...) : le confinement, ce n'est pas le gouvernement qui l'a imposé ? Sans oser aller jusqu'à imposer le port des masques "grand-public" que l'Académie de médecine avait recommandé... depuis le 2 avril, et pas seulement dans les transports en commun.

Vivement que cette clique au pouvoir dégage !
Hélas, peut-être comme pour le Covid-19, il va falloir patienter jusqu'en 2022 ! :-)

Zoë Lucider a dit…

@DH"les chamailleurs", révèle l'infantilisation et l'euphémisation à tout crin de nos communicants. Je ne supporte plus la radio alors que j'aime beaucoup l'écouter d'habitude . Overdose de niaiserie, de forfanterie (la ronde des Zexperts)
et d'incompétence. Je préfère cultiver mon jardin :-)

patrick.verroust a dit…

Bonjour Zoë,

ce matin , je suis sorti...Vous n'en avez rien à faire de cet événement si banal et personnel qu'il devrait rester ignorée ....Mais je suis sorti sans m'autoriser quoique motorisé , puisque confiné dans ma voiture qui en avait marre de ronger son frein. Je voulais changer de train de pneus et vérifier les plaquettes. Mon maire, écolo, pense que je roule en train , ne lui dîtes pas
qu'il s'agit d'un train de pneus ...Merci! Donc , je suis sorti sans m'autoriser, dans un geste inconscient et délibéré , mais pas tant que çà, je n'en ai parlé à personne. Je me suis retrouvé au dehors et en dehors de moi, perplexe sur ce cette soudaine liberté exprimée dans un libre arbitre dont l'essence n'était pas le but mais le moyen d'avancer. Il paraîtrait que le confinement créerait des troubles mentaux , je suis bien aise d'y avoir échappé quoique je vis seul donc , il n'y a pas de co-cons , chez moi...Voilà , c'était un moment cyclopédique!

Vous êtes riche en espérance d'arriver de petit geste solidaire, en petit geste solidaire d'arriver d'homéopathique manière , à façonner un nouveau monde. Je pense que la présente crise qui n'est que la reformulation manipulatrice d'une crise continuelle et consubstantielle au libéralisme débridée, n'a pas été suffisamment profonde, perceptible et durable (je suis pour le développement durable) pour impacter un réel changement . On va relancer l'économie sans se demander ce que cela veut dire.
Je suis un grand consommateur culturel. Je soutiens les revendications de l'ensemble des personnes qui vivent ou survivent dans les activités générées par le monde culturel de continuer d'avoir des moyens de subsistance comme je le souhaite pout toute personne active, inactive, en rupture d'activité. Il pourrait y avoir un effondrement du monde culturel , mais la culture , dans son acception la plus large ne disparaîtra pas. Elle est un phénix qui toujours renaît,
Jan Fabre, ce flamand rosse, l'a fort bien compris dans l'iconoclastie de ses créations.
Si ce secteur connaîtrait un effondrement de son économie , ce serait tragique pour les personnels. Mais , la culture qu'elle s'exprime à travers les arts plastiques, les spectacles vivants ne disparaîtrait pas, elle métamorphoserait. Elle deviendrait, en partie "underground", elle échapperait au formatage qu'impose l'économie actuelle du secteur pour retourner à sa nécessité consubstantiel à l'humain. Elle refonderait son rapport à ceux "sans qui tout cela n'existerait pas " discours convenu pour désigner le spectateur , acteur passif et réduit au rôle de "claque". Il est trop souvent oublié qu'une expression culturelle est, avant tout, une proposition de rencontre entre une œuvre, ceux qui l'incarnent, les spectateurs ...le tout dans une inter-activité trop souvent oublié ..."Business is usual " ...Décidément, le confinement fait délirer, je suis plus atteint que je l'aurais cru !!! Bonne reprise comme le dit la couturière qui m'a fait mon masque!