vue de ma fenêtre
Il était temps que je remplace l'illustration précédente particulièrement laide par une image un peu plus agréable.Je suis de retour après dix jours de pérégrinations dont je ne vous dirai pas tout mais un peu tout de même.
Henri Zerdoun m'a fait le plaisir d'un rendez-vous dans son quartier, place Sainte Catherine. Nous nous sommes parlé les yeux dans les yeux, découvert quelques (beaucoup de) références et admirations en commun. Il m'a entrainé vers une librairie du quartier et m'a offert un livre "indispensable" (Henri est un grand dénicheur semble-t-il). J'en ai vaillamment entamé la lecture. "Héroïsme et victimisation. Une histoire de la sensibilité" résonne tout à fait avec mes obsessions : réduire l'idéologie du héros. Selon Jean-Marie Apostolidès, la culture du héros cède le pas et se trouve largement détrônée par le règne de l'empathie à l'égard des victimes. Nous en serions à "l'invention de la société fraternelle" (puisse-t-il voir juste!). Je reviendrai sans doute sur cet ouvrage quand j'aurai eu le temps de le lire entièrement. Touchée et enchantée par ces deux heures d'amitié chaleureuse.
Je suis allée à la rencontre des "Paires et séries " de Matisse encore pour quelques jours à Beaubourg (jusqu'au 18 juin).
« Je me suis inventé en considérant d'abord mes premières œuvres. Elles trompent rarement. J'y ai trouvé une chose toujours semblable que je crus à première vue une répétition mettant de la monotonie dans mes tableaux. C'était la manifestation de ma personnalité apparue la même quels que fussent les divers états d'esprit par lesquels j'ai passé. » Henri Matisse interrogé par Guillaume Apollinaire (La Phalange, n°2, décembre 1907).
Je cite à dessein ce propos sélectionné en présentation de l'exposition, je pense qu'en effet il s'applique sans doute à toute personnalité dont la créativité se manifeste précocement. On reconnait dans les œuvres de la maturité ce qu'on pouvait déjà pressentir dans les tâtonnements de la jeunesse.
L'exposition est relativement réduite mais elle permet de toucher au cœur du travail du peintre qui remet en jeu son ouvrage pour le recadrer, changer les dominantes, approfondir et sculpter de nouvelles arènes de lumière. L'exposition se termine par une série de silhouettes bleues, des épures d'une lumineuse netteté.
Il a fait froid à Paris. Ce n'était pas mieux à Nancy où j'étais attendue pour quelque tournoi de blabla.
La Place Stanislas est très belle, repavée et requinquée à grands frais (merci la dette). Je n'ai guère eu le plaisir d'explorer davantage la capitale de la Lorraine (département Meurthe et Moselle) qui connait un développement inédit grâce au TGV, (une heure et demi de Paris) et à sa proximité avec les centres européens comme Strasbourg, Bruxelles ou Luxembourg.
Avant de repartir, j'ai bu un thé à l'Excelsior, une de ces anciennes brasseries qui ont gardé ce style chargé et un peu rococo des belles heures du début du vingtième siècle,
Dix jours d'absence et quand je reviens, les tournesols ont pris vingt centimètres, le rosier a explosé et il était temps de cueillir les cerises et de faire des confitures, ce qui fut fait ce jour.
Photos ZL, juin 2012.
15 commentaires:
Pour quelques-unes de vos cerises :
- une douzaine de langoustines en fines tranches
- mélanger le jus d'un demi-citron, du poivre écrasé,
2 c à s d’huile d’olive, du persil
- ajouter les tranches avec éventuellement un peu de fleur de sel
- bref repos pendant lequel à feu vif, dans une poêle : 1 c à s d'huile d'olive avec 200gr de cerises et faites sauter sur feu vif les cerises accompagnées d'un rien de poivre
- chaud des cerises sur le froid des tranches de langoustines
ce n'est pas triste au temps des cerises...
Ouah déjà des cerises ?! Ici elles rossisent à peine...
L'expo Matisse, oui, très bien (je l'ai vue).
Nancy, oui, très bien aussi (j'y ai vécu).
Je voulais juste dire merci. Et aussi pour m'avoir donner la possibilité de vous faire plaisir...
H.Z
@JEA, il ne reste plus qu'à trouver des langoustines :-) Merci de la recette.
@Euterpe, ici ? où donc ?
@DH, je savais que tu avais vu l'expo Matisse, c'est toi qui m'en avais informé. Quant à Nancy, si tu y a vécu, tu en connais mieux les merveilles.
@HZ, merci à vous pour tout dont la visite du quartier. Je suis revenue le lendemain pour la maison de Victor Hugo que je n'avais jamais visité quand j'habitais Paris.
La dernière photo fait du bien.
"Matisse interrogé par Apollinaire", que cela parait proche. C'était hier en effet.
@la bacchante, je dois reconnaître que je n'étais pas fâchée de retrouver ma colline. Le monde urbain est de plus en plus déglingué.
@Depluloin, le temps n'est plus de ces petites confréries d'artistes. Maintenant ils se doivent d'être bankables.
J'aime beaucoup quand vous nous racontez un peu de vos allées et venues, Zoë. Et de belles rencontres, cela fait plaisir même aux inconnus.
J'ai aimé visiter Nancy, y suivre le fil de l'art nouveau. Son musée des Beaux-Arts vaut la visite, et son extraordinaire collection de verrerie.
20 cm ! Le tournesol en pot ne peut rivaliser, mais se porte bien.
nous dimanche on mettra la poule au pot ! sissi !
@Tania, oui, Nancy semblait recler de belles découvertes, mais voilà, je n'étais pas exactement en vacances. les tournesols profitent d'alternances insensées entre pluie diluvienne et soleil, donc ils poussent comme dans une jungle.
@ Cactus, eh bien tant mieux.
Tu peux dire même qu'on se les gèle à Paname. Affreux, ce temps de novembre en juin...
C'était bien qu'Henri remplace le soleil, donc. :)
Confiture de guines en ce qui me concerne, mais toute petite production cette année.
Bon sang, nous, rien, que dalle, que pouic. Pas une seule petite cerise à nous mettre sous la dent, et il paraît qu'à Jumièges c'est pareil... Les groseilliers sont en retard, les fraises sont rarissimes, je ne parle pas des framboisiers - et il pleut trop pour qu'on puisse manger dehors.
Bon, relativisons. L'année dernière, ça croulait de partout, on n'avait jamais vu ça, il fallait mettre des étais pour supporter les branches et le pêcher, planté un jour d'optimisme enthousiaste de Clopin et qui n'avait jamais donné, a quand même cassé ses branches sous le poids des fruits.
Donc, ça va ça vient. M'enfin avaler une grosse cerise juteuse, en détacher la queue puis recracher le noyau, ça fait partie des plaisirs indispensables de la vie : Zoé, merci donc à vous. Je sens que je vais vivre cet été par procuration...
@Sofka, ouiche un froid de canard par chez toi. Ici, ça dépend des jours. Mouahahah! nous voilà à parler de la pluie et du beau temps.
@Fredaime, petite production ? Nous ne sommes pourtant qu'à une portée de noyau!
@Clopine, chère Clo, je compatis. Il n'y a rien de meilleur qu'une cerise cueillie sous l'arbre. Vivre l'été par procuration ? Dur dur!
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