Affichage des articles dont le libellé est Minuit à Paris. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Minuit à Paris. Afficher tous les articles

mercredi 1 juin 2011

J'aime Paris au mois de mai

Vendredi 27 mai
Je suis accueillie chez des amis qui ont créé un petit théâtre à Montreuil, la Girandole. Le soir même, les élèves du conservatoire donnent un concert de jazz dans le théâtre de verdure installé par l'infatigable Luciano. Nous ne nous sommes pas revus depuis mon départ de Montreuil il y a plus de 15 ans mais nous renouons la conversation dans le plaisir de l'évidence.

Samedi 28 mai



Minuit à Paris nous a inspiré (ma fillote et moi) une promenade sur les quais. Le film est une charmante collection de cartes postales, qu'on feuillette avec plaisir avant de les ranger avec les coquillages et les fleurs séchées dans la boite en carton où patientent nos madeleines.

Auparavant nous nous étions retrouvées à la Bastille. Les marches de l'Opéra et l'esplanade étaient agitées de la colère des Ivoiriens pro Bagbo donc anti Ouattara qui reprochaient vivement à notre Président les intrusions multiples et variées pour faire taire le seul président (selon eux) qui vaille.



Dimanche 29.
La Bastille, à nouveau, cette fois en soutien aux Espagnols salement bastonnés sur la place Catalunya de Barcelone.
L'esplanade de l'Opéra Bastille est bondée, les slogans anticapitalistes sont accrochés un peu partout dont le fameux nous ne sommes pas des marchandises, ou encore, la république se prostitue sur le trottoir des dictateurs.

Assez vite, les cars de CRS se positionnent tout autour et une haie serrée de robocops filtre les entrées et sorties.

Les discours sont en même temps naïfs et très matures. Les commissions planchent sur les doléances et les solutions dont celle d'exiger au moyen d'une pétition la création d'une constituante européenne.
Le déni de démocratie est patent, les marchés nous gouvernent et nous n'avons pas voté pour les marchés. Le mot d'ordre est clair: toute prise de parole est bienvenue mais pas d'appartenance déclarée à un parti ou un syndicat.
A la fin de l'assemblée générale qui vote la poursuite de l'occupation (vous prenez l'argent, nous prenons la rue), le vote pour ou contre le campement de nuit sur la place donne lieu à une drôle d'arithmétique. Quand les animateurs demandent qui vote pour le campement nocturne, les mains se lèvent en nombre. Quand ils demandent qui se porte volontaire pour rester, le nombre fléchit singulièrement. Au final, la place a été évacuée vers 21H30. J'étais partie après le vote.
Ce mouvement pacifiste et obstiné finira par ouvrir les voies d'un vrai changement. Ces jeunes gens sont lucides, c'est essentiel.

Lundi 30 mai


Nous avons pédalé le long du canal, La Cité de la Villette était déserte (fermeture hebdomadaire). Allongée sur la pelouse, en feuilletant le Pariscope, j'ai trouvé de quoi alimenter ma fringale parisianiste à partager avec ma chérie.

Ateliers d'Artistes de Belleville. Portes ouvertes (160 lieux)


Du haut des remparts du Parc de Belleville, on a une vue plongeante sur le cœur de la capitale qu'on admire en respirant les seringuas.

Rue Denoyez La Maison de la Plage a été notre première station. C'est un collectif d'artistes où nous avons pu assister à l'arrosage, par un jeune homme juché sur une échelle, des jardinières haut perchées .
A Belleville, les cours fleuries ne manquent pas. "C'était un quartier ouvrier" nous dit une habitante, "ça fait 45 ans que j'y habite" (rue Julien Lacroix).

On peut voir les réhabilitations en cours. Et rencontrer ici ou là une petite maison perdue au milieu des tours

Voilà une œuvre qui m'a inspirée : comment recycler les milliasses de cables dont nous héritons à chaque nouvel achat de matériel depuis le début des temps informatiques.

L'église réformée accueillait des peintures mais c'est le jeu d'orgue qui m'a intéressée. Pendant que nous arpentions les allées, des tables étaient dressées pour un repas de clôture d'un rassemblement.


Dans l' arrière-cour d'un immeuble HLM (cité Faucheur-Envierges) , se trouvait un "Jardingue"


Récupérer les plastiques est devenu une des mines pour la création.

La rue des Cascades ne compte pas moins de huit ateliers dont au 61 celui d'Estelle Babut Gay et ses bois flottés. Beaucoup de drôlerie dans ses conjugaisons de matériaux divers (bois flottés, outils de jardin, brosses, clous etc). J'ai choisi Marcel et Albertine, mais allez voir ses autres "matchworks".


Au 57 Laurent Debraux et ses sculptures cinétiques,en compagnie de Mayeul 99
dont les insectes bizaroïdes sont des assemblages de chitine (antennes, élytres, mandibules, thorax, fémurs et trochanters).
J'ai regretté de n'avoir découvert cette aubaine qu'à quelques heures de la fermeture.
Le lendemain, très tôt, je suis revenue sur ma colline. le rosier fou était à son apogée


Photos ZL mai 2011