mercredi 17 mars 2010

Humour féminin



Valérie Pécresse en campagne, entourée de ses colistiers. On lui demande une blague. Alors, là, au milieu de ses compères, elle sort une blague éculée sur la fainéantise corse (je vous l'épargne, elle est très connue mais elle est vraiment nulle). Elle aurait pu en profiter pour leur en placer une de ce type :
"Quelle différence y a-t-il entre un homme et un chat ? Aucune; tous les deux ont peur de l'aspirateur".
ou encore
Dans son bain un petit garçon de trois ans examine ses testicules."Maman" demande-t-il "C'est mon cerveau ? " "Pas encore" répond-elle.
Mais ça ne les aurait pas fait rire, ni les spectateurs pour qui cette scène avait été concoctée pour "détendre l'atmosphère " sérieusement plombée pour l'UMP.
L'humour féministe ne fait rire que les féministes parait-il.
Michel Tournier, dans "Le vent paraclet" classait les formes d'humour en trois catégories : l'humour rose, gaudriole, histoires de cocus etc., l'humour noir qui plaisante avec la mort et l'humour blanc, humour de l'absurde. Cette dernière catégorie a ma préférence. C'est celui de Buster Keaton, de Tati. La résistance du monde à l'obstination et à la candeur de l'homme à tenter de le domestiquer. Pour Keaton, ce sont les machines et les forces de la nature, mais aussi bien-sûr la violence des hommes. Pour Tati c'est le monde de l'artifice et de la démesure, des conventions.

Qu'en est-il de l'humour au féminin ? "Humoresques" "revue (qui) se propose d'être un lieu d'expression pluridisciplinaire des recherches concernant les différents genres du risible, introduit le numéro 11 consacré aux "rires au féminin de la façon suivante "La littérature comique est l'œuvre presque exclusive d'auteurs masculins pendant plus de 2000 ans. La pratique de l'écriture comique par les femmes, à quelques exceptions près, coïncide avec le début de leur accession à l'émancipation au tournant du 20ème siècle.

L'humour, a été longtemps considéré comme pouvoir masculin parce qu'il est fondé sur la distance légèrement surplombante (la hauteur) que nécessite la dérision. Sabine Melchior-Bonnet note que le rire, ce petit séisme qui défigure le visage et révélait des bouches édentées jusqu’à la fin du XIXe siècle*, offensait les canons de la beauté. Ensuite parce que, venu des entrailles, le rire contrevenait à la pudeur et à la bienséance. Enfin, parce que l’hilarité est incontrôlable et que l’hystérie, maladie longtemps réputée féminine, guette toujours la femme qui rit.

Depuis qu'elles ont enfin le droit et de rire et de faire rire, les femmes se sont emparées de tous les registres. Elles ne négligent pas la gaudriole, elles peuvent rire de la mort et exceller dans l'absurde (chère Zouc!). Il me semble qu'elle sont plus volontiers prêtes à se moquer d'elles-mêmes, notamment de cette obsession où les femmes se trouvent d'être belles à tout prix et à tous les âges (Roumanoff, les Wamps). Cette autodérision est une autre façon de combattre les préjugés qui persistent sur la "vraie" femme", sur le "prince charmant" et sur cette égalité des droits qui tarde à s'installer.
Alors vive l'humour et je ne crois pas qu'il soit si féministe, sauf à imaginer que les hommes ne sachent pas rire d'eux-mêmes. Une dernière pour conclure mais qui ne fonctionne qu'en anglais.
Un anglais sommaire suffit pour la décrypter et franchement elle est bien légère. On aimerait que les blagues machistes soient aussi délicates.
De l'importance de la virgule An English professor wrote the words, "Woman without her man is nothing," on the blackboard and directed the students to punctuate it correctly. What wrote the men ? "Woman, without her man, is nothing." And the women ? "Woman! Without her, man is nothing."

dimanche 14 mars 2010

Le Vent des blogs 50.La semaine de la journée


Je vous ai épargné le billet du 8 mars sur la journée de la femme. C'est pour mieux y revenir mais en donnant la parole à celles ou ceux qui ont pris la peine de s'exprimer sur le motif.

Notre chère Frédérique Martin, Fredaime pour les copines avec -belle découverte- un lien sur le travail iconographique de David Belin . Empoignade fournie dans les commentaires, avec un certain nombre de pépites.

Eric Poindron, le dénicheur de curiosités a mis en vitrine une gravure coquine.

L'expérience du désordre, le blog de Sophie Poirier (qui a publié deux livres) a commis un billet drôle sur le sentiment de culpabilité chez les femmes et comment le combattre.

Anne des Ocreries raconte avec un vrai talent, celui de la sincérité, son expérience douloureuse d'éleveuse de chèvres contrainte d'envoyer une partie de son cheptel à l'abattoir et au final d'abandonner son activité. Ca n'a rien à voir, mais moi je lis et je lies ce témoignage avec la lutte des femmes.

Si on veut suivre l'actu féministe, une seule adresse Olympe et le plafond de verre. Même elle, a zappé le 8 mars, elle était ailleurs, mais de retour, elle a rendu compte des "oscars du machisme" délivrés par les chiennes de garde. Premier prix au sieur Louis Nicollin, président du club de foot de Montpellier (décidément...) : "On peut se parler, se dire des choses. On est des hommes, pas des gonzesses" (Source : L'Équipe, 2 novembre 2009 ; au sujet d'un différend avec Benoît Pedretti, capitaine de l’équipe de football d'Auxerre). C'est bien connu que les gonzesses se causent pas elles cognent. Il n'est pas seul à concourir, il a des dauphins dont celui-ci qui a ma faveur pour sa finesse et sa légèreté : Alain Destrem, conseiller d’arrondissement de Paris UMP, qui a déclaré :" La photo de Ségolène en boubou me fait penser à ma femme de ménage" [à la vue d’une photo de Ségolène Royal portant un boubou, lors d’une visite à Dakar] Conseil de Paris, 8 avril 2009. Nous conseillons à sa femme de ménage de lui fourrer quelques punaises dans son lit associées à des boules puantes avant de lui renverser le saut d'eau et la serpillière sur la tronche. Pour consulter les bons mots de nos matamores d'estrades, consultez le site.

Oualà, ma séance de rattrapage est terminée. Je vous ai épargné (parce que j'ai oublié de copier le lien) une série sur les vedettes boursouflées au Botox pour " réparer des ans l'irréparable outrage" qu'une internaute avait collectées en illustration d'un texte où elle affichait sa perplexité quant à cette quête de la jeunesse perpétuelle. Elle remarquait au passage que le sort réservé aux vieilles femmes est -sans conteste et sans surprise - éminemment plus défavorable qu'aux hommes vieux. Je vais éviter le couplet sur les retraites en peau de chagrin pour des femmes souvent délaissées au profit de plus jeunes. Une seule solution les filles: autonomie financière ! Et humour toujours.

Photo Saddiakou




vendredi 12 mars 2010

Sans rime ni raison.


Elles m'agaçaient beaucoup
Ces petites jeunes filles
Luisantes comme des bonbons
Capsulées de flaflas.
Elles avaient des atours
Qui swinguaient sous la lune
Où bêlaient des bellâtres
Bleus de blêmes envies.
Je traversais leurs cours
Livide, inopportune,
Troublant leurs mises en scène,
Bousculant leur tréteaux,
Leurs enquêtes sournoises
Sous leurs franges acérées.

J'ai construit mes barrages
A petites pierres léchées.
L'errance, une autre chasse,
Liberté au fronton,
Et volonté en moelle,
Longeant des rives abruptes
Proie de flux invisibles,
Goûtant tous les cocktails
M'y saoulant sans vergogne.
Arrimages, arrimages,
Sanctions de la fatigue
Ou vaillance des rencontres.

Jeunes filles de bonne famille
Que sont vos vies devenues?
Bécasses en tableau de chasse,
Alignées en cohortes,
Pour présenter vos pieds,
Les glisser dans le moule,
Quand le Prince mate ailleurs
Le cul de Cendrillon.

Le monde, le vaste monde
Où toutes les guenilles
Finissent au terreau,
En s'ouvrant à ma faim
A guéri la blessure.
Dans le piège à mirages
On ne sait qui agriffe
Du féroce, du constant
Ou du tout déglingué.
Se parfaire un oeil cru,
Dénicher la régie
Et ses magiciens chauves.

Prunelles de mes prunelles,
Guetteurs des fonds obscurs,
Traqueurs des trucs à trac
Vigies des vents contraires,
Je vous dois d'être là,
Mes lièvres couchés au pied,
Et jouant de ma plume,
Au bord de mes amours,
Au creux de ma mémoire,
Où flotte votre essence
Qui parfume mes jours.




mercredi 10 mars 2010

Message urgent au Général Hiver

Qu'est-ce que ce délire !

Lundi

mardi

Mercredi


Trop, c'est trop!

dimanche 7 mars 2010

Le Vent des blogs 49. Embrassons nous Folleville


Je vais entamer ce florilège en écho à son titre par un lien vers un coup de gueule d'Alain Accardo. Pour ceux qui ne le connaissent pas , Accardo est un "décroissant " que la gabegie et l'iniquité du monde actuel horripilent. Il fustige ici ceux qui lui suggèrent de mettre des formes à son indignation et de se munir de patience et de pondération, le monde est ce qu'il est, pas la peine de s'énerver. Sois gai, ris donc.

Solko, lui, ce qui l'agace ce sont les anathèmes jetés à la face des abstentionnistes. A quelques jours d'une consultation électorale, c'est un point de vue. Je lui ai fait part du mien.

Changeons d'atmosphère. Quoique. Louison et Fleur vont au cocktail: Nicolaï Lo Russo, reçoit ses amis lecteurs. Si vous ne pouvez vous y rendre (c'est mon cas) vous lirez son livre, Hyrok (moi, c'est fait). Ca décoiffe, bouleverse, irrite, ça vous procure des frissons d'angoisse et des explosions de rire. Ca décrit un monde de fausses valeurs où le talent n'a aucune chance d'être reconnu, tout étant fabriqué par une petite poignée de frimeurs qui copulent entre eux. Bref, il est recommandé de déguster avec un bon verre à proximité parce que ça donne soif.

Un motif d'ébahissement (vous me connaissez, je m'étonne de tout et de rien), nous serions clavier/ écran autosuffisants, plus besoin de ces objets encombrants externes . Ceux qui comprennent l'anglo-saxon pourront savourer les détails de la démonstration, pour les autres ça s'apparente à un horror show, voyez vous-mêmes.

Bonne nouvelle, que je consulte régulièrement (un peu d'optimisme ne nuit pas) nous en informe: on va enfin pouvoir, après avoir placé son argent, vérifier à quoi il sert. La Banca Etica arrive en France, en tant que banque éthique européenne. Vous ne connaissez pas ? Excellente occasion de vous informer. Sortez vos pépettes des placards miteux où elles stagnent. Investissez dans l'avenir. Je dis ça mais je ne possède aucun dividende sur l'avenir, vous faites comme bon vous semble, comme d'habitude.

Convalescence. Joli titre pour une série dont Dexter a le secret dans son blog plein de qualités. Cette fois il s'agissait de distraire l'amie Cécile coincée chez elle à la suite d'un souci de santé. Le thème: les livres qui ont compté pour vous du plus jeune âge à ce jour. C'est très varié, vous devriez y reconnaître un favori au moins. Vous pouvez contribuer à la constitution de la bibliothèque virtuelle. C'est ici.

Pour conclure en musique, vous avez le choix entre une série hot proposée par une madame de K soit disant pudibonde et un avis de recherche lancé par les Naufrageurs. Vous connaissez Luigi Grasso et Dado Moroni ? Ils valent le détour.

Petit éclaircissement sur le titre : Embrassons nous Folleville est une comédie d'Eugène Labiche et Auguste Lefranc. Le marquis de Manicamp veut marier sa fille Berthe à Folleville. Il enfouit les timides tentatives d'opposition de celui-ci, déjà engagé par ailleurs, sous des démonstrations intempestives d'affection et d'amitié qui lui rivent le bec. L'art de supprimer la résistance en la noyant dans le fleuve tranquille de la bonne conscience.

Photo Henri Zerdoun. Des livres et vous à retrouver sur son site. Une amicale pensée à Henri en espérant que le printemps le verra revenir le nez au vent.

vendredi 5 mars 2010

En respirant


En respirant.
Parfois je respire plus fort et tout à coup, ma distraction continuelle aidant, le monde se soulève avec ma poitrine. Peut-être pas l'Afrique, mais de grandes choses.
Le son d'un violoncelle, le bruit d'un orchestre tout entier, le jazz bruyant à côté de moi, sombrent dans un silence de plus en plus profond, profond, étouffé. Leur légère égratignure collabore (à la façon dont un millionième de millimètre collabore à faire un mètre) à ces ondes de toutes parts qui s'enfantent, qui s'épaulent, qui font le contrefort et l'âme de tout

Henri Michaux. La nuit remue

Photo Clemt

mercredi 3 mars 2010

Oxygène


Regarder le sexe au fond des tropismes,

Détrôner le Dieu CAC et la déesse Pépette

Eviter de se prendre pour le centre d'un monde

Accepter la folie, rechercher la raison

Suspendre les convictions, regarder à deux fois

Minimum

Refuser la violence, rétablir la palabre

Visiter les paradis artificiels et en redescendre

Caresser et non battre, baiser et non hacher

Oindre les tout petits de mots doux pour la route

Se mêler de ce qui nous regarde

Regarder de quoi ils se mêlent

Humouriser comme on vaporise

Voyager sur la pointe des pieds

Partager tout ce qui, sinon, encombrerait

Cultiver silence et solitude

Bramer en chœur quand ça nous chante

Installer la ville à la campagne

Et vice versa

Présenter un passeport vierge aux frontières

Saluer d'un bras levé le soleil et le vent.


Oui, j'avoue tout. Ce poème sans fard, je l'ai déjà mis en vitrine, mais il y avait si peu de passants que je l'exhibe à nouveau, pour lui faire prendre l'air. J'ai si peu de temps en ce moment et la tête pleine de textes qui sont plutôt de l'impoèsie. Les mots eux aussi ont besoin d'oxygène.

Photo Bulles de savon