mardi 5 novembre 2013

De ma fenêtre




Les premières pluies d’automne après un mois d’octobre délicieux de douceur.
Les sujets qui fâchent :
« L’alternative »  Jean Louis Borloo et François Bayrou, on parle mariage, pacs etc, ces deux–là s’unissent pour « sauver » le peuple «en état de désespérance » , proposer une  « nouvelle » alternative. Ces deux vieux chevaux de retour se prennent pour de jeunes étalons qui seraient en mesure d‘embarquer le char de l’état vers de mirobolants sommets. 

Le débat sur la pénalisation des clients. Quelques vieux mâles rances ont commis un billet « le manifeste des 343 salauds" (ils se vantent d'ailleurs parce qu'ils ne sont qu'une petite trentaine au départ, mais par un prompt renfort... ). Ils ne manquent pas d’air de calquer leur slogan sur celui des féministes luttant pour la légalisation de l'avortement . En même temps que ces mâles s’expriment pour le droit à acheter de la femelle quand ça leur chante, une ONG néerlandaise a organisé un piège pour libidineux pédophiles, prêts à payer cher pour qu’une petite fille les fasse bander en se livrant à une scénographie porno de leur goût. Rien à voir ? Voire!
Je pense que tout homme  qui n’est pas manchot,  (toute femme aussi d'ailleurs), peut canaliser ses pulsions irrépressibles.  Sinon, il /elle sera condamné(e) à passer par le jeu de la séduction  et dans ce cadre aussi, il ne manque pas de femmes /hommes vénales qui accepteront les petits cadeaux. Mais on évitera de mettre à l’étalage  des petites jeunes filles juste sorties de la puberté, arrachées à leur famille, abusées de toutes les façons  puisqu'on sait bien que s'il n'y a plus de demande, il n'y aura plus d'offre. Les prostituées "volontaires" se débrouilleront pour draguer le client autrement qu'en se promenant sous le nez du chaland. C'est déjà le cas des escort girls. Et qu'on ne vienne pas m'opposer l'argument du droit d'accès pour les plus fauchés. On croit rêver! Alors que les besoins de base comme se nourrir ou s'abriter sont refusés (oui parce qu'il existe des solutions) à presque un milliard de personnes sur la planète, il faudrait permettre aux fauchés de se payer à bas prix les services d'une prostituée. En réalité la misère organisée offre un vivier de proies pour les chasseurs qui continuent leur petit cinéma de conquérants au petit pied.
Je respecte toutes les personnes qui exercent cette activité mais je refuse de penser que c'est "en toute liberté". La plupart des femmes n'ont pas le choix et toute femme a été un jour tentée de se procurer de quoi simplement manger par ce procédé. Ce qui arrête les femmes sur cette pente glissante, c'est tout simplement le désir de conserver son intégrité, au sens le plus fort : rester entière dans son corps et dans sa tête et non morcelée entre une partie qui serait disponible et mise à l'encan et le reste de soi (ce qu'il en reste), la petite fille qui n'imaginait pas que sa vie serait ce tapin, par tous les temps et par tous les hasards. Bien-sûr que certains hommes peuvent être gentils avec elles, voire les aimer pour un instant and so what ? Peut-être certaines aiment leur boulot et tant mieux, mais cette liberté qu'elles revendiquent, personne ne veut leur prendre, ce qui est visé par la loi c'est la marchandisation contrainte des femmes.
Si les féministes s'énervent sur la question c'est que la prostitution fait partie du grand système dans lequel les femmes sont assignées au bien-être des autres pendant que les mecs réclament, eux, le droit d'acheter leurs services et à bas prix de préférence. Tous les métiers "dits féminins" sont les plus mal payés, tous les métiers chiants et sans intérêt leur sont réservés (le fameux boulot de caissière utilisé comme comparatif par les partisans du droit à se prostituer au prétexte que ce n'est guère pire que de se faire harceler par un  cheffaillon). Ah, évidemment, vu comme ça ...  Tous les défenseurs du droit à se prostituer devraient examiner en leur âme et conscience le bonheur qu'ils éprouveraient si leur fille (ou leur fils) embrassaient la profession. Une chose est de donner (vendre) du plaisir , une autre est pour cela d'être attaché au piquet et ne pouvoir quitter le pré. Parce que la prostitution est aussi un ghetto dont on s'extirpe rarement indemne (santé physique et psychique souvent altérées). Les arguments "deux adultes consentants" sont d'une fourberie totale, prétendant mettre sur pied d'égalité l'acheteur et le vendu.
Pour ma part, je ferai référence à deux films : La fiancée du pirate où Bernadette Laffont, la pauvresse, dont on tue le bouc, son animal chéri, se venge magistralement de tous les faux-culs qui ont acheté ses services et American Gigolo où Richard Gere se loue auprès de femmes fortunées pour assouvir ses goûts de luxe, est pris dans un imbroglio où il risque la prison à vie et qui le tire de ce mauvais pas ? Une femme en jouant sa vie et sa réputation. Je sais, c'est un choix totalement subjectif. Comme tous les choix non ?

La mort des deux reporters au Mali. Je suis naturellement désolée pour leurs proches, je suis consciente que c'est aussi le droit à l'information qui est peut-être visé à travers eux, mais tout de même, peut-on vraiment s'étonner qu'en s'approchant aussi près de zones éminemment conflictuelles on  puisse encourir un danger quelconque. Leur courage mérite d'être salué. En revanche tous les discours et les mouvements de menton de nos "responsables" politiques sont parfaitement insupportables. Qu'ils se taisent !

La pluie a presque cessé, le vent est moins fort. De ma fenêtre, la nuit s'annonce tranquille. En attendant les news...

PS. Je vous conseille l'humoristique décryptage de Caro  du manifeste des 343 lourdauds

Photo ZL, De ma fenêtre, novembre 2013

mercredi 30 octobre 2013

Le (grand) départ



 
160 - Le départ - Departure.
 
En allant rendre visite à Depluloin en cette époque de Toussaint, j'ai trouvé un lien, déposé par une de ses fidèles, qui m'a conduite vers une mine de merveilles, le site de Gilbert Garcin, Artiste Photographe dont j'extraie cette pépite. L'esprit de Pluplu doit s'en régaler.  Prenez la peine ou plutôt le plaisir de rendre visite à l'Artiste.

A propos de départ, Lou est parti faire un tour dans les contrées sauvages et inconnues.

vendredi 25 octobre 2013

Eté indien

 Pendant que certains affrontent la gifle sans aménité des vagues

D'autres mesurent la fuite de leur ombre face au Mont Saint Clair


En attendant l'extinction du feu solaire, miraculé ce 23 octobre, entre deux accès de grisaille.

La plage de la Corniche. Sête.
Celle-là même que ce cher Brassens souhaitait pour dernière demeure. Pas sûr qu'il en aurait encore envie, tant le béton a sévi alentour.   Mais marcher pieds nus sur le sable aussi tardivement dans l'année reste un pur délice.
Photos ZL

dimanche 20 octobre 2013

Grumbleries, à la manière de SK


En images, la Marche des Beurs, il y a trente ans

J'ai de moins en moins le temps (le goût ?) de mettre en forme un soupçon de réflexion pour le donner à mâchonner à mes lecteurs (merci à ceux qui continuent néanmoins à venir sous l'arbre).
En revanche, je ne perds jamais l'occasion de rendre visite à quelques un(e)s, notamment mes râleurs préférés qui fustigent ceux qui me hérissent, et le font si bien qu'ils m'en dispensent tout en me permettant de vérifier que je ne suis pas seule à être effarée ou indignée par l'éternelle connerie qui sévit de plus en plus depuis  que les médias se sont donnés comme objectif central de diffuser un "air du temps" bien dosé pour endormir toute velléité de pensée un peu autonome.
La recette est la suivante : sélectionner une petite poignée de faits divers un peu sanglants (faut qu'ça saigne disait Vian), quelques menus dérapages verbaux de nos tristes représentants, surtout si ce sont des vacheries entre amis du même bord, rappeler que le chômage, la croissance, la compétitivité toussa, c'est uber important, tendre le micro par ci par là, à ceux qui en ont ras la casquette de se faire balader par les puissants, à ceux qui trouvent que y'en a marre de payer l'impôt, c'est vrai quoi (les mêmes qui gueulent "mais que fait la police" !). Bref, ce qu'on appelle les nouvelles ne sont que de vieux ragoûts resservis jour après jour, une infâme ragougnasse .
Ainsi l'affaire  Leonarda, 15 ans, arrêtée lors d'une sortie scolaire et expulsée dans la foulée, on commente et recommente, tout le monde s'indigne, alors que d'ordinaire, la plupart des expulsions se font dans un silence assourdissant. Le préfet a sans doute fait preuve d'un zèle excessif et ordonné une mise en œuvre sans nuance d'une procédure qui a lieu tous les jours et pas qu'une fois par jour, puisque pour l'année 2012, le chiffre officiel est de 36822  (soit 100 par jour si on compte bien) et qu'en août de cette année, le nombre total "d'éloignements" (appréciez l'euphémisme) d'étrangers en situation irrégulière au 31 août 2013 est de 18 126. Ce n'est pas que les médias s'emparent pour cette fois de l'affaire qui est choquant mais bien l'inverse, à savoir qu'on encourage plutôt le propos rance de "la France qui a peur" au détriment d'analyses plus objectives qui montreraient qu'en fait l'intégration s'opère en dépit des conditions indignes et des chausse-trappes qu'on réserve à ces affamés. Ce qui m'énerve c'est la mise en vedette de la jeune Léonarda qui sera ensuite abandonnée dans les limbes de l'anonymat , quand le buzz sera éteint, plus malheureuse encore d'avoir connu cette gloire artificielle quelques jours. Les lycéens se mobilisent et c'est très généreux et juste mais qu'en restera-t-il après les vacances ?
On "fête" les trente ans de la marche des beurs. A l'époque cette grande démonstration à la fois rageuse et pacifique avait provoqué toute une série de mesures pour l'égalité. Trente ans après, et même si les crimes racistes ont diminué (et c'est heureux) les banlieues sont toujours aussi mal loties, les jeunes dans certaines des plus sinistrées sont à 40 ou 50 % au chômage et si le nombre d'enfants issus des milieux populaires qui accèdent aux études supérieures a un peu augmenté, le nombre de chômeurs à bac + 5 aussi.
Mais tout va très bien madame la Marquise et notre Valls au petit pied peut continuer à flirter dangereusement avec le FHaine au prétexte de complaire aux classes populaires qui seraient tentées par un vote extrême. L'histoire nous apprend que ceux qui manipulent l'information sont les mêmes qui ont intérêt à attiser les rancœurs entre pauvres, ça maintient les classes dangereuses dans les limites qu'on leur assigne.
Quant à "la  création dans le huppé XVIe arrondissement d'un village d'insertion à destination de la population Rom.", je me marre. On n'est pas prêt de voir les caravanes s'installer à quelques mètres de nos prestigieuses élites ou alors c'est que La Bastille aura été prise une seconde fois.

Le titre est emprunté à Sophie K  . 
Un autre de mes raleurs favoris, j'ai nommé Sergeant Pepper
Quant à Paul , ses fulmineries sont des délices.
Un très beau texte d'Alexandre Romanes « Le silence des pantoufles »

Photo nouvelobs

mercredi 9 octobre 2013

Alternatiba, viva !



Los Bandidos, découverts dans les rues de Bayonne ce week-end au cours du festival des Alternatives, Alternatiba, pour la transition énergétique (hé oui, il serait temps qu'on se coltine tous la question). Ils ont eu un franc succès.





Le festival lui-même a été un moment fort. Par bonheur il faisait très beau et les multiples stands répartis dans le Petit Bayonne n'ont pas eu à souffrir des ondées qui la veille encore tombaient à l'improviste par intermittence mais avec violence. Il parait que c'est le "temps basque".

http://www.bizimugi.eu/wp-content/uploads/2013/10/DSC_01771.jpg
Beaucoup de monde, entre 10000 et 12000 personnes , une ambiance chaleureuse et des stands dédiés à toutes les meilleures façons d'éviter d'aggraver la situation climatique, mais pas seulement. Car les bonnes recettes pour épargner la planète sont aussi celles qui rendent heureux parce qu'on y puise de l'énergie et un confort de vie de meilleure qualité : matériaux d'isolation non polluants, alimentation sans pesticide, qualité de l'eau, tout cela combiné à la chasse au gaspillage et au recyclage d'à peu près tout comme le montre avec humour un sculpteur qui exposait dans une des petites rues proches de la Nive, l'afluent qui se jette dans l'Adour à Bayonne.


Partout du plaidoyer, mais pas larmoyant, avec des exemples concrets de mise en route d'un futur plus sympathique que celui que nous proposent nos "grands" leaders. Des solutions pour l'habitat, l'agriculture, l'énergie, les transports, bref tous les domaines de notre petite existence terrestre qui sont en jeu si la planète se retrouve inondée à certains endroits, sous la canicule implacable à d'autres, si la mer transformée en poubelle ne joue plus son rôle nourricier, si les forêts disparaissent pour laisser place aux agrocarburants. Pendant que certains spéculent sur les formules, parfaitement ahurissantes, de lutte contre le réchauffement climatique  ça s'appelle la géo-ingénierie, (la gestion des radiations solaires – ici on est dans la science-fiction, car cela consisterait par exemple en des satellites parasols – est extrêmement dangereuse, car si pour une raison ou une autre le processus de blocage s’arrêtait, tout s’accélérerait sans contrôle), d'autres préfèrent prévenir ce cas limite, en arrêtant les processus de production de gaz à effet de serre et en revenant à l'observation et au respect des cycles naturels . 
Bien-sûr, le pire n'est pas certain, il est même contesté par les "climatosceptiques" , il est cependant pris au sérieux par d'autres .
Ce qui est sûr, c'est qu'on prétend à la scientificité, alors qu'on est encore très ignorant des mécanismes complexes du vivant qu'on bouscule et qu'on perturbe, au mépris des conséquences dont on commence à mesurer les effets de domino.

Alors vive les alternatives, autres conceptions, autres postures, autres désirs, autres visions  de l'avenir.
Et ce n'est pas revenir en arrière mais poursuivre le progrès vers une maturité de l'humanité qui doit cesser ses enfantillages de toute puissance narcissique et respecter la planète qui l'accueille et la nourrit.





Surtout sur cette côte atlantique, dont l'importance est primordiale dans la régulation climatique, Gulf Stream oblige. Ici "la chambre d'amour, une plage d'Anglet

 


Bayonne est par ailleurs une jolie ville, basque.




Lorsque j'ai quitté Bayonne, le jeu des nuages au couchant sur l'Adour.




 J'allais oublier : il y avait un arbre à palabres à Bayonne. je vais conclure avec lui et avec les vœux émis par les portes-paroles de BIZI,  le comité organisateur "créons 10, 100, 1000 Alternatiba".


Voir aussi la terre d'abord
Le reportage de Reporterre, très présent à Bayonne.

Photos ZL, sauf la première



jeudi 3 octobre 2013

La nuit je mens




L'examen de minuit

Tentative d'épuisement de la nuit

- La nuit les toxines 
s'accumulent 
dans le gros intestin

 - La nuit les cuticules 
poussent aussi vite 
que les rêves
 - La nuit les vaches
mâchent en dormant

 - La nuit les étoiles
font des clins d'oeils 
de cyclope

- La nuit fait son nid
en plein jour





La nuit 
tout le monde se bat
mais contre qui ?
 - La nuit chacun 
amène sa pierre
à l'édifice du matérialisme
dialectique

- La nuit le monde
refroidit
 - La nuit est le coffre
des odeurs enfouies

 - La nuit les fruits
changent de goût
 - La nuit mégote
et bécotte
 - La nuit la lune
fait de l'auto-stop

Photos ZL

mardi 24 septembre 2013

Miriam Makeba -Sublime Mama Africa


Sur Arte on pouvait revoir Miriam Makeba (1932 2008), cette femme extraordinaire qui a été interdite de séjour dans son propre pays pour avoir osé demander l'égalité des droits pour les Noirs africains d'Afrique du Sud. Ce document passionnant nous fait vivre aux côtés de cette ravissante jeune fille, qui deviendra Mama Africa, les péripéties de la cause noire, aussi bien en Europe où  MM est accueillie et remporte un beau succès qu'aux Etats Unis où elle est d'abord soutenue et propulsée puis persona non grata lorsqu'elle épouse Stokely Carmichael, militant des Black Panthers. Elle trouve asile, en Guinée sa terre d'adoption où Sekou Touré lui accorde une place digne de sa qualité de symbole de l'Afrique libre. Elle souffrira de l'exil pendant 30 ans jusqu'au retour de Mandela en 1990.


Voici le résumé du film présenté sur le site d'Arte et qui doit repasser à une heure indue 3h10, mercredi 9 octobre.
Elle a incarné comme aucune autre l’espoir et la voix de l’Afrique. Elle a inspiré des musiciens du monde entier et enthousiasmé le public international. Miriam Makeba est néanmoins toujours restée fidèle aux racines africaines de sa musique. En 1959, la chanteuse sud-africaine est contrainte à l’exil après avoir participé à un documentaire critiquant l’apartheid (Come back, Africa de Lionel Rogosin). Harry Belafonte l’aide à venir aux Etats-Unis : en 1962, elle se produit, entre autres, à une réception pour l’anniversaire de John F. Kennedy. Cinq ans plus tard, elle sort son premier tube international, "Pata Pata". Mais lorsqu’elle épouse le militant des Black Panthers Stokely Carmichael en 1968, elle se retrouve dans le collimateur du FBI. Elle décide alors de s’installer en Guinée, d’où elle continue à militer contre l’apartheid dans son pays. C'est Nelson Mandela qui la convaincra de rentrer en Afrique du Sud en 1990.
Le film retrace l’itinéraire de cette artiste hors norme, qui fit fureur sur le plan musical pendant plus de cinquante ans, à l’aide d'archives rares et de nombreuses interviews. Il donne la parole à des amis, des parents et des artistes qui ont connu Miriam Makeba, dont certains qui l'ont connu à ses débuts dans les salles de danse du Cap, tout comme à de jeunes représentantes du monde musical africain.

Mais vous pouvez le voir ici  pour quelques jours encore. Particulièrement émouvante, sa plaidoirie devant l'assemblée de l'ONU pour dénoncer le régime d'Apartheid et appeler au boycott de son propre pays.

En attendant la voici dans sa chanson la plus célèbre .
Elle disait ne pas l'aimer cette chanson qui pourtant l'a fait connaître et reconnaître dans le monde entier, parce qu'elle n'était qu'un divertissement quand tant d'autres étaient porteuses de messages. Il n’empêche, Pata Pata reste associée à cette femme courageuse qui aimait la vie et l'a aimée jusqu'au bout. Elle est morte après avoir donné un concert en Italie pour soutenir la cause de l'écrivain  italien Roberto Saviano dans son combat contre la Camora. Sur scène jusqu'au bout (76 ans).
Si comme moi vous aimez cette femme regardez vite le film. Une merveille réalisé par  Mika Kaurismäki.



vendredi 20 septembre 2013

Flânerie, Glanerie

Encore beaucoup bougé ces derniers jours. Quelques captures, en attendant de revenir m'installer un peu plus longtemps sous l'arbre.

.

 Le Canal du Midi à Toulouse arbore ses couleurs automnales.

 Sus à la Phynance.


Madame Gréco au Musée Carnavalet. Journée du patrimoine à Paris.


 Amelie Beaury-Saurel - Portrait of Severine (1855-1929)

Toujours au Musée Carnavalet, Amélie Beaury-Sorel, portraitiste injustement méconnue, Portrait de Séverine, un modèle magnifique, une belle résistante de la Commune. (J'emprunte la reproduction, mon cliché ne rendait pas justice à cette merveille).


Ici, c'était le son qui était particulièrement intéressant.  Rue des Rosiers. C'était le jour du Soukkot "fête des cabanes" et sur les étals il y avait les quatre espèces symboles : les fruits de cédrat, les branches de dattier, de myrte et de saule.



 Plus iconoclaste, La Joconde revisitée par des opposants au Président avec la plaisanterie ad'hoc.


J'ai découvert que la Place de La République accueille un kiosque de jeux et j'ai aimé ces tables colorées où se tiennent de paisibles joueurs pendant que leurs enfants s'attellent à un Lego de bonne taille.

Par chance il ne pleuvait plus.
Photos ZL (sauf, Portrait de Séverine )

jeudi 12 septembre 2013

Adieu à une belle personne





 

Un homme de grande qualité s'est éclipsé "sur la pointe des pieds". 
Un amoureux des mots et de la lumière.
Un veilleur attentif, dispensateur de beauté et de rire.
Un lutteur aux mains nues qui a mené son combat pour la vie sans relache.
Un homme doux sans complaisance pour la lâcheté.
Un Juste, fustigeant l'infâmie sous tous ses visages.
Un ami  délicat qui  offrait à chacun(e) une pensée fraiche et lumineuse.
Un collectionneur de lieux affranchis du commun.
Une belle personne que je remercie pour ce bout de chemin partagé.
Sans larmes, avec une infinie gratitude.




dimanche 8 septembre 2013

De l'amour fou à la révolte

Je viens de temps en temps consulter les commentaires sur mon blog, je vais rendre visite ici ou là à quelques uns de mes favoris et je repars. Et je constate que le temps s'élargit entre chaque billet. Je ne parviens plus à concentrer mon esprit sur ce morceau d'écran. Trop à distance, embringuée dans d'autres sphères, d'autres attachements au monde.
Qu'ai-je donc fait depuis le 26 août qui m'a empêchée (préservée ?) de me livrer à mon minuscule exercice d'écriture.
J'ai rendu visite à Didier et Catherine dans leur librairie - tartinerie installée à Sarrant, un village du Gers. Ils sont passionnés ces deux là et ils ont réussi à introduire la culture au sein d'un tout petit mais très joli  village.



On vient d'assez loin pour se fournir en livres (plus de 12000 titres avec du très rare) et pour assister aux rencontres qu'ils organisent avec des auteurs, des musiciens, des artistes de tout poil. Ils servent de savoureuses tartines et c'est fou de voir avec quel bonheur les gens flânent ou s'attablent.
Puisqu'on parle livres, une petite mention de mes dernières trouvailles. Trouvé dans une brocante deux livres (beaucoup plus, dont ceux que j'ai glanés à Sarrant, mais je ne parlerai que de ceux-là).


Je ne connaissais pas cet auteur, c'est le titre qui a accroché mon regard (on notera la virgule qui le distingue de son célèbre homonyme ). Le narrateur, critique littéraire en rupture avec sa belle est sollicité pour se coltiner le feuilleton de l'été dans un grand hebdomadaire. Il décline ainsi les grandes phases de la passion amoureuse en "passant au scalpel" les grandes amoureuses de la littérature Emma Bovary, Madame de Rénal, Henriette de Mortsauf, Odette de Crécy. Or, ces belles personnes se manifestent  (fantômes ou mythomanes ? )pour protester du sort qui leur est fait dans les articles et finissent par traquer l'écrivain pendant que celle qui l'a quitté, revient et lui empoisonne délicieusement la pseudo sérénité que son travail finissait par lui procurer. Autant de prétextes pour ausculter avec la distance de l'entomologiste tous les phases de l'état amoureux, tout en s'enfonçant en se débattant dans le marécage du désastre passionnel.
Un livre qui fait revisiter les grands textes et leur formidable intemporalité.
Autre trouvaille, Les villes tentaculaires, du poète belge Emile Verhaeren. 


Les villes tentaculaires par Verhaeren

J'y ai découvert un poème intitulé La révolte. Comme  je le recherche sur le net, surprise, je trouve un autre poème que celui que j'ai sous les yeux dans mon vieux Poche (1995). En cherchant bien, j'ai fini par trouver la version qui m'a si fortement impressionnée, tant on la croirait écrite pour relater la folie qui sévit au Caire ou à Damas.
La révolte
La rue, en un remous de pas,
De corps et d’épaules d’où sont tendus des bras
Sauvagement ramifiés vers la folie,
Semble passer volante,
Et ses fureurs, au même instant, s’allient
À des haines, à des appels, à des espoirs ;
La rue en or,
La rue en rouge, au fond des soirs.

Toute la mort
En des beffrois tonnants se lève ;
Toute la mort, surgie en rêves,


Avec des feux et des épées
Et des têtes, à la tige des glaives,
Comme des fleurs atrocement coupées.

La toux des canons lourds,
Les lourds hoquets des canons sourds
Mesurent seuls les pleurs et les abois de l’heure.
Les cadrans blancs des carrefours obliques,
Comme des yeux en des paupières,
Sont défoncés à coups de pierre :
Le temps normal n’existant plus
Pour les cœurs fous et résolus
De ces foules hyperboliques.

La rage, elle a bondi de terre
Sur un monceau de pavés gris,
La rage immense, avec des cris,
Avec du sang féroce en ses artères,
Et pâle et haletante
Et si terriblement
Que son moment d’élan vaut à lui seul le temps
Que met un siècle en gravitant

Autour de ses cent ans d’attente.
Tout ce qui fut rêvé jadis ;
Ce que les fronts les plus hardis
Vers l’avenir ont instauré ;
Ce que les âmes ont brandi,
Ce que les yeux ont imploré,
Ce que toute la sève humaine
Silencieuse a renfermé,
S’épanouit, aux mille bras armés
De ces foules, brassant leur houle avec leurs haines.

C’est la fête du sang qui se déploie,
À travers la terreur, en étendards de joie :
Des gens passent rouges et ivres ;
Des gens passent sur des gens morts ;
Les soldats clairs, casqués de cuivre,
Ne sachant plus où sont les droits, où sont les torts.
Las d’obéir, chargent, mollassement,
Le peuple énorme et véhément
Qui veut enfin que sur sa tête
Luisent les ors sanglants et violents de la conquête.


— Tuer, pour rajeunir et pour créer !
Ainsi que la nature inassouvie
Mordre le but, éperdument,
À travers la folie énorme d’un moment :
Tuer ou s’immoler pour tordre de la vie ! —
Voici des ponts et des maisons qui brûlent,
En façades de sang, sur le fond noir du crépuscule ;
L’eau des canaux en réfléchit les fumantes splendeurs,
De haut en bas, jusqu’en ses profondeurs ;
D’énormes tours obliquement dorées
Barrent la ville au loin d’ombres démesurées ;
Les bras des feux, ouvrant leurs mains funèbres,
Éparpillent des tisons d’or par les ténèbres ;
Et les brasiers des toits sautent en bonds sauvages,
Hors d’eux-mêmes, jusqu’aux nuages.

On fusille par tas, là-bas.

La mort, avec des doigts précis et mécaniques,
Au tir rapide et sec des fusils lourds,
Abat, le long des murs du carrefour,

Des corps raidis en gestes tétaniques ;
Leurs rangs entiers tombent comme des barres.
Des silences de plomb pèsent sur les bagarres.
Les cadavres, dont les balles ont fait des loques,
Le torse à nu, montrent leurs chairs baroques ;
Et le reflet dansant des lanternes fantasques
Crispe en rire le cri dernier sur tous ces masques.

Tapant et haletant, le tocsin bat,
Comme un cœur dans un combat,
Quand, tout à coup, pareille aux voix asphyxiées,
Telle cloche qui âprement tintait
Dans sa tourelle incendiée,
Se tait.

Aux vieux palais publics, d’où les échevins d’or
Jadis domptaient la ville et refoulaient l’effort
Et la marée en rut des multitudes fortes,
On pénètre, cognant et martelant les portes ;
Les clefs sautent et les verrous ;
Des armoires de fer ouvrent leur trou,
Où s’alignent les lois et les harangues ;

Une torche les lèche, avec sa langue,
Et tout leur passé noir s’envole et s’éparpille,
Tandis que dans la cave et les greniers on pille
Et que l’on jette au loin, par les balcons hagards,
Des corps humains fauchant le vide avec leurs bras épars.

Dans les églises,
Les verrières, où les martyres sont assises,
Jonchent le sol et s’émiettent comme du chaume ;
Un Christ, exsangue et long comme un fantôme,
Est lacéré et pend, tel un haillon de bois,
Au dernier clou qui perce encor sa croix ;
Le tabernacle, où sont les chrêmes,
Est enfoncé, à coups de poings et de blasphèmes ;
On soufflette les Saints près des autels debout
Et dans la grande nef, de l’un à l’autre bout,
— Telle une neige — on dissémine les hosties
Pour qu’elles soient, sous des talons rageurs, anéanties.

Tous les joyaux du meurtre et des désastres,
Étincellent ainsi, sous l’œil des astres ;
La ville entière éclate

En pays d’or coiffé de flammes écarlates ;
La ville, au fond des soirs, vers les lointains houleux,
Tend sa propre couronne énormément en feu ;
Toute la rage et toute la folie
Brassent la vie avec leur lie,
Si fort que, par instants, le sol semble trembler,
Et l’espace brûler
Et la fumée et ses fureurs s’écheveler et s’envoler
Et balayer les grands cieux froids.

— Tuer, pour rajeunir et pour créer ;
Ou pour tomber et pour mourir, qu’importe !
Ouvrir, ou se casser les poings contre la porte !
Et puis — que son printemps soit vert ou qu’il soit rouge —
N’est-elle point, dans le monde, toujours,
Haletante, par à travers les jours,
La puissance profonde et fatale qui bouge !


J'allais oublier, 15 sélectionnés en piste pour le Goncourt, quatre femmes, pfff !
Bien d'autres choses encore pendant ces quelques jours, la vie quoi.

lundi 26 août 2013

Château de sable, sablier.

Pas de temps pour le blog ces derniers jours. Je reviens bientôt. En attendant quelques captures pendant la semaine que je viens de passer sur l'Atlantique, dans mon pays d'enfance. J'en reparlerai.


  

  



Ici des pratiquants d'un nouveau sport nautique le "stand up paddle", certains avaient un peu de mal à manier leurs avirons.

A tout bientôt.

Photos ZL, Royan et ses environs, août 2013

samedi 17 août 2013

Vie violente

Dolce Vita 

J'en ai parlé dans le billet précédent, j'ai opté pour ce livre parmi ceux qui étaient proposés gracieusement par le bibliobus à Vaour.
Affaires de mœurs, scandales financiers, Brigades rouges, attentats à la bombe, enlèvement et meurtre d’Aldo Moro, mort de Pasolini, intrigues au Vatican... Dessinant le portrait infiniment romanesque de l’Italie entre 1959 et 1979, Dolce Vita donne les clés de l'Italie d'aujourd'hui, la tragicomique époque  Berlusconi. Le dernier Guépard, en la personne du prince Malo, confesse son histoire douce-amère, celle d’une aristocratie décadente, d'une fin de règne qui n'en finit plus, car un pays qui ne fait pas les comptes avec son passé est un pays qui ne cesse de le payer.
Le livre décrit le basculement d'un monde où le goût et le plaisir de vivre n'étaient pas questionnés, ils relevaient d'une certaine innocence, après la guerre, on voulait croire qu'un monde neuf et juste allait naître. Mais "les années de plomb" vont semer la terreur, ou plutôt on va semer la terreur pour juguler ce qui émerge :  l'émancipation féminine, l'aspiration sociale à plus de justice (le communisme est à son apogée en Italie). Les factions fascistes reconverties, augmentées de toutes sortes de mercenaires en lien avec les services secrets et la CIA, en complicité avec le pouvoir papal vont manipuler et instrumentaliser les mouvements d'extrême droite et d'extrême gauche. 
On revisite l'Histoire italienne et même si on n'est pas très familier de ce qui a pu se passer à cette époque, on suit avec intérêt le déroulé de ces évènements où les attentats, les enlèvements, les assassinats se succèdent. Ceux qui cherchent à dévoiler les véritables responsables n'y parviennent pas pour cause de mort violente. 
Le montage du livre est une succession de ces faits divers qui endeuillent régulièrement l'Italie et le tête à tête de Malo, aristocrate esthète et jouisseur qui a été mêlé de près ou de loin à l'Histoire avec son confesseur, Savério.
Particulièrement puissante est la transcription du massacre de Pasolini, puisqu'il est désormais avéré que la première version du crime (un giton qui aurait mal réagi aux propositions sexuelles de Pasolini) est peu crédible (Pino Pelosi est de constitution frêle, Pasolini est plutôt athlétique). Pasolini est réduit à un "grumeau de sang", il a été bastonné puis on lui a roulé dessus en voiture. De façon prémonitoire il avait écrit à Oriana Fallaci : "je suis un affreux matou qui mourra écrasé par une nuit noire dans une ruelle obscure". Malaise, pitié pour cet homme anéanti, vraisemblablement parce qu'il avait le projet de dénoncer les collusions entre mafia, politiques et papauté.  Malaise, révolte pour Franca Rame, compagne de Dario Fo qui a été violée  et a eu le courage de dénoncer ce viol dans un pays qui considère qu'une femme doit "rester près de la cheminée" si elle sort, elle doit s'attendre à ce genre de mésaventure.
Au final, on apprend ce que l'on sait désormais : le rôle de la loge P2 et pourquoi toute cette horreur débouche sur le berlusconcon = 90 procès pour -entre autres- faux bilan, subornation de témoins, corruption d'inspecteurs des finances, financement illicite de partis politiques, corruption de juges, etc. etc. sans compter les affaires d'abus de mineures, bref, inscrit à la loge P2 sous le numéro 1816. Il a accompli sa mission : endormir, anesthésier le peuple italien. Pendant ce temps là, les affaires se portent à merveille.
Le livre ouvre avec le scandale provoqué en février 1960 par la sortie du film de Fellini qui obtiendra pourtant en mai la Palme au festival de Cannes. Il s'achève avec l'assassinat d'Aldo Moro.
Simonetta Greggio est italienne mais vit depuis depuis plus de trente ans en France et écrit en français, un style fluide et poétique, qui souligne d'autant plus les horreurs qu'elle relate. 
On a beau le savoir, cela reste désespérant de constater à quel point le pouvoir politique et les forces de l'argent sont étroitement mêlées et n'ont d'autre morale que celle de l'efficacité à éradiquer ce qui s'oppose à leur infernale domination.

samedi 10 août 2013

L'été de Vaour




 Vaour est un petit village situé au Nord Ouest du Tarn. Il abrite environ 300 habitants. Tous les ans, ils organisent un Festival, l'été de Vaour. Je n'y étais allée qu'une fois parce que les dates coïncidaient avec le Banquet du livre de Lagrasse. Cette année, comme je n'ai pu aller à Avignon et que j'avais envie de partager un temps de théâtre avec ma fillote, nous sommes parties sur les routes à la rencontre de Vaour où nous ne pouvions venir qu'un seul jour, à savoir hier jeudi.

A 16h30, petite déception, Millefeuilles n'accueille que 15 personnes par séance : c'est complet. Nous allons boire un thé et manger une crêpe avant que la queue ne prenne des proportions décourageantes.


Le bibliobus a déposé des livres sur le principe du livre vagabond : on l'adopte ou on le remet en circulation après l'avoir lu  

Ma fillote s'empare d'American Psycho, le très controversé roman de Bret Easton Ellis. Je choisis Dolce Vita 1959-1979, une histoire de l'Italie riche en scandales de Simonetta Greggio.
Nous attendons le prochain spectacle. Annulé et remplacé par Les Magnificos : Un spectacle de cirque inspiré des films d’horreur en noir et blanc et de l’univers sombre de nos jours. Spectacle dérangeant, poétique et sensible incompatible avec l'indifférence. Leurs yeux se rivent sur vous, des mots s'échappent de leurs bouches, des cris apparaissent, leurs rires vous transpercent et rien ne les dérange. Il est vrai que leur prestation est étrange à mi-chemin entre cirque et théâtre de l'absurde. Une mère,son enfant de deux ans terrorisé dans les bras, quitte précipitamment son siège,  quand les deux acolytes miment une lutte très violente. 



 La suite se situe à proximité de la buvette : l'apéro concert. Nadara Gypsy Band, musique de Transylvanie. Une musique qu'on ne peut écouter assis




L'accordéoniste joue et danse, un sourire ravissant et indéfectible aux lèvres , et les violonistes tirent de leurs instruments ces sons si particuliers de la musique des peuples nomades pour qui la culture est le seul élément d'enracinement (dixit l'intro d'Alexandra, dont le parcours est intéressant.


Pour suivre, la Commanderie des Templiers, dont la grange est devenue salle de spectacle (et résidence d'artistes). Nicolas Bonneau y donnait l'inventaire 68, un pavé dans l'histoire. En contant l'histoire fictive mais nourrie de faits réels de Pierrot et Juliet, en nourrissant son propos d'extraits de musiques du moment (fredonnés de bon cœur par quelques-uns des anciens de ) le Nicolas offre un joli moment de nostalgie à 90% des spectateurs présents qu'il conclue en regrettant bien que le temps des pavés se soit évanoui en même temps que les anciens rebelles se sont reconvertis en députés ( Vert et européen pour le plus célèbre).


Nous avons rejoint les amis qui nous hébergeaient. Il faisait trop froid (après les pluies diluviennes) pour que nous restions pendant la projection de Tramp Tramp Tramp, un très beau film muet avec Harry Langdon accompagné en direct par des musiciens, que j'aurais revu avec plaisir si j'avais su mieux prévoir les aléas météorologiques. 
Presque trente ans ce joli festival. Très chaleureux, éclectique, bourré de talent et de générosité. 

Photos ZL, Vaour, août 2013