samedi 21 novembre 2009

L'arbre à Palabres souffle une bougie


Comme ce blog à un an d'existence, j'ai décidé (je fais ce que je veux, c'est mon blog) d'exhumer quelques textes qui n'ont jamais eu le bonheur de vous rencontrer. Je leur fais faire un petit tour de piste avant qu'ils ne se rendorment. Je l'ai déjà dit mais le répète pour les nouveaux qui seraient de passage.
Celui-ci exprimait ma découverte amusée (et un peu naïve) du vagabondage sur le ouèbe.

Abstracteurs de quintessence (publié le mercredi 24 décembre 2008, la veille de Noël !!!)

Je viens de faire un petit tour dans la blogosphère en glissant de lien en lien. De poèmes en vidéos, de dessins en notes de musique, d'humour en humeur, quelle galerie ! Pourquoi se fatiguer désormais? La planète entière s'invite dans notre chambre. Un petit clin de clic, et nous plongeons tel l'aigle royal sur une proie ainsi capturée, consentante et roucoulante. Comme le monde devient aimable ! Tous ces archivistes désintéressés trop heureux de nous inviter à visiter leur royaume, à nous y laisser folâtrer tout à notre aise et nous ne sommes pas même obligés de récompenser le guide ni même de le saluer en entrant ou en sortant. Dommage d'ailleurs, nous aimerions parfois le ou la croiser en chair et en os. Cela, en revanche, ne fait surtout pas partie du programme, surtout pas. Le blogger n'est pas un vulgaire meetic addict. Il ne prétend qu'à la spiritualité de ses œuvres et ne songe, en toute modestie, qu'à fonder une petite clique d'adeptes prêts à faire circuler à leur tour, de clic en clic, une nouvelle quintessence.
Attention cependant, soyons vigilants, prenons garde, le poète nous aura prévenus :
"quel dommage qu'en passant par l'alambic la pensée humaine prenne le chemin contraire à celui de l'eau de roses, et qu'à la troisième ou quatrième épuration elle se dessèche, au lieu de s'exprimer en quintessence. Musset .

Photo Alambic charentais de La Glenfiddich Distillery

jeudi 19 novembre 2009

Bon anniversaire l'arbre à palabres.


L'arbre fête une année de palabres. Pendant quelques jours j'exhumerai de leur sépulcre quelques unes des momies endormies au pied de ce tout jeune arbrisseau, pour leur faire une petite toilette avant de les laisser s'endormir à nouveau.

Ce blog avait trois jours d'existence, il était indécis et timide, je postais le mercredi 26 novembre 2008, sous l'intitulé "cette poésie d'Aragon est mon actualité du jour" ce qui suit ( ne me demandez pas pourquoi et quelle actualité, ainsi passe la vie ).

(...)

L'avenir de l'homme est la femme

Elle est la couleur de son âme

Elle est sa rumeur et son bruit

Et sans elle il n'est qu'un blasphème

Il n'est qu'un noyau sans le fruit

Sa bouche souffle un vent sauvage

Sa vie appartient aux ravages

Et sa propre main le détruit


Je vous dit que l'homme est né pour

la femme et né pour l'amour

Tout du monde ancien va changer

D'abord la vie et puis la mort

Et toutes choses partagées

Le pain blanc les baisers qui saignent

On verra le couple et son règne

Neiger comme les orangers.

(...)

Aragon,

Zadjal de l'avenir.

Le Fou d'Elsa

mardi 17 novembre 2009

Touche pas à mes fess(é)es



"Je ne suis pas partisan du châtiment corporel, mais m'en interdire l'usage et ainsi diminuer ma légitimité de père est en totale contradiction avec la restauration de l'autorité parentale que tous ces élus bien pensants appellent de leurs voeux."
Extrait d'un article de l'Express, mais j'aurais pu en choisir un autre tant il y a abondance de protestations suite à l'annonce d'un projet de loi présenté par Edwige Antier de pénaliser les parents qui useraient de la fessée pour "corriger" leurs enfants.
Je ne frapperai pas mais je ne veux pas qu'on m'en empêche.
Je ne dépasserai pas la vitesse limite mais m'obliger à lever le pied c'est m'humilier, je sais conduire, je ne suis pas une brèle!
Je ne battrai jamais ma femme mais ces lois contre la violence conjugale c'est insupportable, si elle le mérite, je peux en juger et faire ce qu'il faut pour lui redonner le goût de bien faire.

Ah non ! C'est pas pareil ! Ah ! Bon ? On a une idée du nombre de mômes torgnolés pour "leur bien"?
Il y a tous ces témoignages de parents dépités qu'on leur retire le martinet des mains et qui revendiquent les baffes que leurs propres parents leur filèrent, à juste raison, ils leur sont reconnaissants, ainsi n'ont-ils pas glissé vers les pires turpitudes etc. etc. ad nauséam.

Pour ma part, j'ai reçu très peu de raclées. Une, mémorable, me fut infligée par ma mère, totalement hors d'elle parce que j'étais partie en bicyclette après diner, sans prévenir et qu'elle s'était fait un sang d'encre. Quand je me suis pointée, elle s'est jetée sur moi, m'a flanqué quelques coups désordonnés, propres à lui offrir un éxutoire à son angoisse et elle m'a privée de la sortie cinéma prévue ce soir là. Cette privation a été plus insupportable que les coups qui l'ont en revanche discréditée à mes yeux. Un adulte se doit de garder son sang froid.

La fessée présente cet inconvénient supplémentaire d'être en quelque sorte aggravée de la préméditation . Il faut déshabiller, installer en position et frapper méthodiquement. Elle ajoute à la douleur du coup l'humiliation de la nudité exposée, à un âge où l'enfant tente de maîtriser sa propre pudeur.

Infliger par la violence une règle de comportement revient à fonder la gouverne de l'enfant sur la peur, oxydant extrèmement efficace de la vitalité. On fabrique des enfants obéissants en surface, profondément opposants en réalité.

J'ai élevé deux enfants sans jamais avoir eu recours à la violence physique ni aux cris et vitupérations ce qui ne signifie pas qu'ils n' aient pas su très tôt ce qui était admissible et ce qui ne l'était pas. Il suffit de construire un univers qui évite l'arbitraire et l'absurdité et délivre suffisamment de oui pour que le non soit incontestable parce que clairement motivé.
Et je sais que beaucoup de parents ont réalisé ce petit prodige, faisant par là-même l'économie pour eux-mêmes de la violence qu'ils absorbent par rebours et du misérabilisme qui va de pair avec ce minuscule exploit qui consiste à vaincre par les coups un plus petit que soi.

Illustration La fessée Giorgio Conrad

dimanche 15 novembre 2009

Le vent des blogs 34. Vous avez dit bizarre ?



Cette semaine je vous invite à découvrir des sites qui ne sont pas tous des blogs, mais ont attiré mon attention par l'étrangeté de leur propos, de leur mise en scène ou de leur forme.

Pour rechercher l'âme soeur, il existe bien mieux que Meetic, découvrez une autre manière de se rencontrer à partir du partage de vos livres préférés. Retrouvez ceux qui ont adôôôré ce que vous-même avez placé au plus haut et au plus près de votre coeur de lecteur.

Autres temps, autres moeurs, les vocations de prêtres faiblissent, les curés s'ennuient le dimanche, ils bloguent eux aussi, y' a pas de raison. Celui-ci s'est intéressé à un personnage qui fait partie de mes familiers (attention un indice : placez la pointe de votre compas sur le lieu où se tient ce dont le prêtre parle, tracez un cercle d'un rayon d'environ 15 km et repérez les collines : sur l'une d'elle se tient la Lucider, étrange chimère à sang chaud, à langue bifide et à crinière abondante ).

Poursuivons avec une petite expo sans bouger vos fesses, et après l'expo descendez vers le billet précédent, pas triste dans le genre étrange et délirant. Sur ce site on rencontre une drôle de personne et en fouillant, on tombe sur des trucs rigolos.

Encore épastouillants sont les photomontages d' Erik Johansson.Très jeune ce garçon mais la valeur n'attend pas le nombre des années comme dirait le vieux Corneille.

Je ne sais pourquoi j'ai pensé à Cactus en allant voir ce que tramait la brigade des clowns qui fait de l'agit prop sur le vaccin. Au passage signalons que Cactus joue du sursite. Ca s'appelle Ciné chiner et c'est bourré d'extraits de beaux films bien allumés dans le genre Le dernier Tango à Paris.

Découvert chez Tania, dont je recommande la fréquentation à tous ceux qui aiment les livres,
une série de petits films (2mn) intitulée "L'objet de". Dix écrivains dans leur univers de travail (soit des empilements de bouquins qui font baver tout amoureux de littérature) nous montrent un objet fétiche et expliquent pourquoi cet objet tient ce rôle. Alberto Manguel présente sa chienne. Ce n'est pas un objet, nous sommes d'accord, d'autant qu'elle parle plusieurs langues y compris le Latin. Incroyable, n'est-il pas ?

Et pour conclure deux belles personnes en plein envol, du bonheur pur.


Photo Crépuscule sur Cendron (Ph. JEA / DR). Extraite des Minimaximes
Encore un maître du fantasmagorique notre JEA de Mo(t)saïques, bien connu des habitués. Gens de passage, étonnez-vous!

vendredi 13 novembre 2009

Trois femmes (im)puissantes


J'ai cherché les synonymes au terme puissance pour y trouver ce qui avait pu autoriser Marie Ndiaye à qualifier les trois personnages (le terme d'héroïnes serait impropre) de son opus, élevé lui, à la puissance du Goncourt. "Domination", "empire", "force","efficacité", énergie", "pouvoir" voire "potentialité". Or, après avoir refermé le livre, ces "Trois femmes puissantes" me donnent le sentiment d'avoir été, moi, grugée. "Trois femmes qui disent non". Ah ? Vraiment ?
La première, Norah, finit par se soumettre au désir du père et renonce à sa situation d'avocate vivant dans un pays libre, pour obéir à l'impérium du père, vieil homme ruiné sur la terre natale, en Afrique, qui après avoir assassiné la dernière de ses nombreuses femmes, en a fait porter la responsabilité à son fils adoré et a convoqué sa fille pour qu'elle s'occupe de la défense de son frère. "Pourquoi serait -elle venue se nicher dans le flamboyant si ce n'était pour établir une concorde définitive. Son souffle était alangui, indolent. Il entendait le souffle de sa fille et n'en éprouvait pas d'irritation. " Ainsi se conclut la première histoire de femme puissante.
De la seconde, on ne sait pas grand chose si ce n'est qu'elle a suivi un grand flandrin blond dont elle avait un enfant pour s'établir en France dans une petite vie mesquine où elle ne peut rien faire, sinon être la femme de cet homme qu'elle ne désire plus. Il a eu maille à partir avec le lycée qui les employaient l'un et l'autre, en Afrique et tous deux sont venus en France après qu'il l'a abusée sur les perspectives qui les y attendaient. Nous sommes surtout embarqués dans la rumination du mari en question, dont les détails sont filandreux et quelques fois très ennuyeux. Il a le crime de son père sur la conscience et il est lui-même habité d'un désir de meurtre, auquel il finit pas résister, de même qu'il se débarasse de sa relation malade avec sa mère. Quand donc va-t-elle enfin se manifester la puissance de Fanta, en dehors de cette obstination à se refuser à cet homme? Il faut ajouter foi aux quelques lignes qui clôturent le châpitre. Elle a gagné une bataille sans la livrer et retrouvé le sourire et le lecteur sa liberté de passer au chapitre suivant.
La troisième, Khady Demba, puise dans l'incantation de son nom des ressources de vitalité dont elle a bien besoin pour affronter l'iniquité absolue dans laquelle elle tente de survivre, essentiellement en s'absorbant dans une sorte de jouissance de la solitude et de la rêverie. Après n'avoir songé et organisé sa libido que dans le désir d'enfanter, et en vain, quand son mari meurt brutalement, elle se retrouve reléguée par sa belle-famille qui l'expédie vers la France, du moins vers ces filières qui drainent les malheureux candidats à l'immigration. Un instinct de survie lui fera sauter de l'embarcation pourrie sans doute vouée au naufrage mais ce sera pour tomber de Charybde en Scylla ou plutôt des dangers de la noyade à ceux du dépérissement dans le désert, sans oublier la case prositution.
Dans les trois situations," ces femmes qui disent non " développent surtout une capacité à accepter le sort qui leur est fait. Elles ont sans doute une force qui les maintient en vie quand d'autres deviendraient folles ou se laisseraient mourir, mais à aucun moment elles n'ont réellement une emprise sur leur vie. leur seule puissance est celle de ne pas tout à fait se dissoudre et de garder un soupçon de dignité, y compris dans les situations les plus atroces (la prostitution pour Khady Demba).
L'écriture de Marie Ndiaye ? Encensée au delà du ridicule. Oui belle écriture, mais une forme de maniérisme dans les métaphores, les répétitions, le recours au symbolisme de l'arbre, de la buse, des corbeaux, (pour se rapprocher de la cosmogonie africaine ?) une systématique de la souffrance que n'allège jamais un temps de respiration.
Il me vient le soupçon que si le jury du Goncourt a élu ce livre, c'est qu'il donne une image de l'Afrique qui correspond somme toute à ses propres clichés.
Femmes puissantes ? Femmes flouées plutôt. Sûrement pas des figures solaires de l'énergie des femmes africaines.
Plutôt lire Fatou Diome, Le ventre de l'Atlantique pour rencontrer la belle et joyeuse puissance d'une femme africaine.
Et admirer la grâce, l'énergie et le talent d'Angélique Kidjo

Photo Angélique Kidjo Saharian Vibe

NB. En revanche, je trouve Marie Ndiaye courageuse (courage fuyons) de faire part de ses opinions politiques et Eric Raoult égal à lui-même dans sa muflerie cocardière.

mardi 10 novembre 2009

Peuple Kichwa de Sarayaku Amazonie équatorienne, puissance de la vie

Ce blog débutait et j'écrivais (24 nov 2008)
Anniversaire de Claude Levi Strauss. Cent ans ! Et quelle lucidité ! Avoir compris en découvrant les "sauvages" que les vrais barbares étaient ceux qui partirent à la conquête du monde, forts de l'illusion qu'ils pouvaient en devenir les maîtres quand ils auront été les pires fossoyeurs de sa richesse et de sa beauté.

Je ne sais plus où, en commentaire, j'ai écrit qu'on ne savait pas ce que les peuples colonisés seraient devenus si les envahisseurs avaient plié bagage, voire n'avaient pas conçu ce projet fou d'aller coloniser la terre entière au prétexte (odieusement mensonger) de faire accéder à la civilisation des peuples prétendument arriérés.

J'ai trouvé ce jour cette information, sur un site intitulé délit de poésie. (merci Cathy Garcia)

Inspiré par les Yachaks (Chamanes), le projet « Frontière de Vie » est la création sur le pourtour du territoire de Sarayaku, 300 kms de long et 135 000 hectares de forêt primaire d’une immense frontière d’arbres à fleurs de couleurs. Un symbole à valeur universelle émergera ainsi lentement de la forêt amazonienne, vivante incarnation du désir universel de paix et de protection de la Terre. Ce sera le message de tout un peuple, élan vital, expression de sa volonté farouche de préserver son mode de vie, mais aussi, de créer avec nous une vaste solidarité planétaire.
Deux de ces représentants, dont José Gualinga sous protection d’Amnesty International, après avoir été plusieurs fois mis en danger de mort lors des luttes contre les compagnies pétrolières, seront en France du 12 au 24 novembre 2009. Plusieurs rencontres "conférence-projection" auront lieu.

Je reproduis ici la première, voir les autres sur le site délit de poésie.

Jeudi 12 Novembre : 9h30-12h00 - UNESCO - Paris 7e - Métro Ségur ou Cambronne - Entrée libre - Conférence en présence de Vandana Shiva, Danielle Mitterrand, José Gualinga sur la préservation des savoirs traditionnels "Manifeste sur l’avenir des systémes de connaissance ".


Pour mieux connaître l'aventure de ce peuple en résistance aller ici


Comme on est peu nombreux à s'intéresser à la survie des peuples premiers, je ne vois pas de meilleure utilité à ce blog, au lendemain de la commémoration que l'on sait, de participer de modeste façon à élever ce mur d'arbres et de fleurs. C'est aussi mon hommage personnel à Claude Lévi Strauss

« Nous, nous demandons si un peuple petit comme le notre peut changer le monde.
Peut-être pas !
Mais nous sommes sûr que dans chaque cœur, il y a un peuple qui lutte avec la même force
et si petit soit-il, nous sommes le symbole de la puissance de la vie. »
José Gualinga, Peuple Kichwa de Sarayaku Amazonie équatorienne.

Photos du site Frontière de vie déjà cité.

dimanche 8 novembre 2009

Le vent des blogs 33. Contre

pared palestinia

J'avais l'intention de revenir sur la disparition de Claude Levi Strauss, mais je vais plutôt vous inviter à visiter Lettres libres. Dans son hommage à CLS, Christophe Borhen a choisi une de mes citations préférées dont j'ai usé abondamment ailleurs que sur ce blog :
" La tolérance n'est pas une position contemplative, dispensant les indulgences à ce qui fut ou à ce qui est. C'est une attitude dynamique , qui consiste à prévoir, à comprendre et à promouvoir ce qui veut être. La diversité des cultures humaines est derrière nous, autour de nous et devant nous. La seule exigence que nous puissions faire valoir à son endroit (créatrice pour chaque individu des devoirs correspondants) est qu'elle se réalise sous des formes dont chacune soit une contribution à la plus grande générosité des autres. "
Pendant que vous y êtes, lisez ce qu'il écrit à propos de la commémoration de la chute du mur de Berlin. (lisez aussi avant après, tout est bon dans le Borhen)
Pour ces deux évènements majeurs, voilà, c'est fait, merci Christophe.

Je vais être plus frivole. Grâce à Mon Chien Aussi, je suis en mesure de vous faire découvrir si vous ne connaissiez La linea série télévisée italienne reposant sur un procédé graphique rigolo créée par le dessinateur Osvaldo Cavandoli. Découvrez dans le même temps la Linea interactive de Patrick Boivin. Merci Mon Chien Aussi. (intervenaute prolixe et sagace mais non pourvu d'un lieu personnel sur le ouèbe)

Essayons nous à l'optimisme avec deux sites.
Le premier n'a semble-t-il servi qu'une fois pour déployer une collection de "preuves" au yeux de l'auteur que 2009, est une année d'optimisme

Le second, Bonne nouvelle est un blog qui répertorie les annonces prometteuses de félicité, au nombre desquelles (parmi les dernières) il se mettrait en place un dépannage à destiné aux "usagers légaux" du cannabis dont les vertus thérapeutiques ne sont plus à démontrer mais comme tout médicament, n'est-ce pas, il ne s'agit pas d'en abuser et surtout comme il n'est pas en vente libre (surtout pas!!!) certains "usagers autorisés" mais non fournis tombent en rade. Pour plus d'info donc, le lien utile ci-dessus. Ceci dit, nous vous souhaitons de ne point émarger sur la liste des "usagers en manque".

Petite interruption uniquement dédiée à la musique (les conseilleurs se reconnaîtront, merci les conseilleurs)
The black light Calexico
Patrick Watson
Edward Sharpe and The Magnetic Zeros (celui-là, c'est Yannick qui s'abrite (oui, je sais, encore de l'odieux copinage )

J'ai découvert Histoire d'une passion. Photo, la passion. Du coup vous accèderez à une série de blogs à haute intensité photographique. Il y en a tant que vous devrez vagabonder pour trouver la votre, de passion.

Pour l'intensité cette semaine il y eut cela : le petit chat est mort en deux temps un et deux. J'ai d'autant plus compati que j'aime beaucoup le délire photographique de Dom A, que j'ai eu hélas des chats et chiens exécutés de même manière et que de façon générale le genre de génocide animal pratiqué couramment m'énerve . J'avais déjà éructé à ce propos.

Maintenant d'autres s'interrogent sur l'utilité du chien (ou du chat), pourquoi ne pas les manger tant qu'à les nourrir, d'autant qu'eux aussi pètent et en rajoutent sur le mauvais état de notre atmosphère (il y a un créneau sur l'invention de nourriture non flatulente, car nous-mêmes...)

Enfin bref, comme dit Chr. B, tout cela n'est rien, comparé à ce qui fut et peut encore advenir.
Claude Levi-Strauss se sentait étranger à ce monde qui avait détruit à peu près tout ce qu'il avait aimé.

En point d'orgue, une découverte, (merci Saravati)
Mari Boine Persen chanteuse norvégienne d'origine saami (peuple en voie de disparition, comme les "Natives" d'Amérique du Nord, du Sud, d'Australie, (ajouter à la liste selon votre connaissance). La vidéo suivante illustre quelques unes des monstruosités commises et qui sont bien pires que tout ce que j'ai évoqué.
Pardon, légèreté feinte donc.

Pour conclure, et parce qu'il faut puiser quelque ressource auprès des visionnaires, je vous adresse vers ce superbe poème de Michaux Contre.

Photo : EFE : En Palestine, au Mexique, ou au Maroc, d'autres ''murs de la honte'' restent debout.

vendredi 6 novembre 2009

Les Vases communicants. Sur tes trajets

«(...) pourquoi ne pas imaginer, le 1er vendredi de chaque mois, une sorte d'échange généralisé, chacun écrivant chez un autre ? Suis sûr qu'on y découvrirait des nouveaux sites (...)».
François Bon et Scriptopolis ont lancé l'idée des Vases Communicants. Aujourd'hui Anna de Sandre et Zoé lucider s'invitent réciproquement.
A toi Anna!

Tu vois, c’est dans l’air.
Les pluies crépitent sur des hardes entassées aux pieds d’hommes noirs, leurs mains croisées sur la tête, mais ton crédit est accepté.
Tu baisses les yeux sur ton volant et dépasses les condés sur le trottoir, qui tiennent des avions par la queue en imitant le bruit des hélices dans un sale jeu qui se termine « pour de vrai » à Cornebarrieu.
Tu vois, c’est dans l’air.
Le froid mord aux fesses de petites filles, étranglées entre deux poubelles, mais ce n'est pas lui qui les étrenne, des pères d’abord les ont clouées, des socquettes jusqu’au col Claudine. Ils l’ont narré sur du papier, c’est même passé à la télé.
Tu fixes les yeux sur ton laptop au fond du bus qui passe devant. Ta boîte hier te l’a offert, c’est pas le moment de crier Maman.
Tu vois, c’est dans l’air.
Des retraités enlacent le pied de leur lit dans des « palaces » qui puent le vomi. C’est le bruit des gifles qui dessert leur étreinte, il vient de la chambre d’à côté, celle où il n'y a plus de plainte. La douche à la vieille Suzanne, c’est le croque-mort qui la donnera, quand on prendra de sur ses draps son corps sec et ses pieds froids.
Tu suis des yeux la rame de métro que t’as ratée (mais quel idiot), et quand sur ta tête passe le corbillard tu penses à t’acheter une moto.
Tu vois, c’est dans l’air.
Des groupes d’ivrognes avec leurs chiens salissent l’espace et tendent la main. Tu sors d'une boutique avec des made in China dans un sac plastique et les enjambes jusqu’au tramway. Calé en boule dans ta parka, tu fermes les yeux et penses à Bianca, sa chatte serrée et son string Zara. Tu veux t’acheter un écran plat, mais le dimanche, c’est pas ouvert.
N'en parle pas à Nicolas, il joue au roi dans son palais. Il tranche des têtes à son bureau, Carla dessous, ton fils à l'eau. Deux trois vendus font des salauds, mais tu l'as fermée le premier.
(Tu vois, c'est toi qu'on fout en l'air.)

Participent également aux Vases communicants de novembre :
Ligne de vie et Balmolok
Frédérique Martin et Lephauste
Enfantissages et La méduse et le renard
Annie Rioux et Philippe Maurel
Tentatives et Brigitte Célérier
Pierre Ménard et Joachim Séné
A chat perché et Kill me Sarah
Petite racine et Juliette Mézenc

mardi 3 novembre 2009

Corps de Lune

Beethoven - Walisische Lieder WoO 155 - 19. The Vale of Clwyd ***

Dans les ombres charnues d'une trouée de lune fleurissaient des orties en langues de triton.
Quand il est arrivé sur un pied retroussé, il avait dans les dents un air de violoncelle.
Il marchait en griffant les franges de la nuit, il caressait des nèfles dans le creux de ses mains.
Un flot de verre brisé avait sonné l'alarme et les vieux leucocrotes s'étaient haussés du col.
Le froid avait des ongles, le sol des acqueducs , les ducs des yeux de sel et le sel des diamants.
Il respirait en rond et léchant les nuées, il caressait la pierre pour y bercer ses leurres.
En soupir évadé, en murmure, congédia les factions qui lui tendaient les bras,
"j'irais boire le calice derrière les matricules, derrière les ouvertures que l'on ne choisit pas".

***merci Renato

Photo La lune vendredi 30 octobre 2009. ZL

dimanche 1 novembre 2009

Le vent des blogs 32. La colère non dite


Cette semaine, je serai un peu concentrée sur quelques points sensibles, très sensibles. Afin de vous aider à traverser l'épreuve un petit lien musical, y'a pas de mal à se faire du bien
Musique
Kamizole, après avoir, comme elle sait le faire, vilipender le sieur Besson et son identité frankaoui (il n'est même pas né dans l'hexagone ce reptile) nous offre un lien utile vers la Conférence d'Ernest Renan effectuée le 11 mars 1882 à la Sorbonne, intitulée Qu'est-ce qu'une nation ?
Je vous en livre ici un extrait en soulignant la dernière phrase que je trouve particulièrement savoureuse en ces temps d'In and Out
L'homme n'est esclave ni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagnes. Une grande agrégation d'hommes, saine d'esprit et chaude de coeur, crée une conscience morale qui s'appelle une nation. Tant que cette conscience morale prouve sa force par les sacrifices qu'exige l'abdication de l'individu au profit d'une communauté, elle est légitime, elle a le droit d'exister. Si des doutes s'élèvent sur ses frontières, consultez les populations disputées. Elles ont bien le droit d'avoir un avis dans la question. Voilà qui fera sourire les transcendants de la politique, ces infaillibles qui passent leur vie à se tromper et qui, du haut de leurs principes supérieurs, prennent en pitié notre terre à terre. «Consulter les populations, fi donc ! quelle naïveté ! Voilà bien ces chétives idées françaises qui prétendent remplacer la diplomatie et la guerre par des moyens d'une simplicité enfantine». - Attendons, Messieurs ; laissons passer le règne des transcendants ; sachons subir le dédain des forts. Peut-être, après bien des tâtonnements infructueux, reviendra-t-on à nos modestes solutions empiriques. Le moyen d'avoir raison dans l'avenir est, à certaines heures, de savoir se résigner à être démodé." C'est fou le nombre d'idées qu'on croyait démodées qui reviennent à la mode. J'ai même lu dans un journal (sais plus lequel) que les trentenaires louchaient vers le mouvement hippie et adoptaient la peace and love attitude.

En attendant la machine à trier le bon grain de l'ivraie mouline à grande vitesse et en enfournant tout ce qui lui tombe sous la roue dentée. Soulef relaie l'info incroyable mais hélas vraie de l'expulsion de deux anciens combattants marocains (91ans et 79ans) de leur logement, dont ils paient le loyer rubis sur l'ongle, mais qui serait voué à démolition. Lisez, ça en dit long sur les nouvelles moeurs et coutumes qui se banalisent partout, pas seulement dans les Préfectures.

D'une autre nature mais aussi révoltant, chez Eric Poindron les poursuites infligées à Bob Garcia, tintinophile dévoué, par Moulinsart, gestionnaire de l'héritage d'Hergé. Prenez connaissance du montant des dommages et intérêts réclamés pour l'utilisation de quelques vignettes et encore dont une partie se trouve être d'allégation mensongère. Reviens Tintin, ils sont devenus fous !

Encore une pub pourrie, découverte en cherchant autre chose à l'INA parce que -sans surprise- elle apparait au nombre des vidéos les plus regardées sur le site.
Dans la même veine, (à bas la pub sexiste) un blog collectif féministe rigolo. Encore ?!! J'ai une excuse, c'est mon ami Phildo qui m'a transmis le lien et en général c'est du bon donc j'ouvre et voilà, je découvre le syndrome de la bouche ouverte. Ca vous en bouche un coin, si je puis dire.

Je termine ce jour avec une petite chanson, spéciale dédicace à tous ceux qui préfèrent aux assertions radicales et sans nuances, l'hésitation bienvenue pour peser ses mots.

vendredi 30 octobre 2009

Prolégomènes


Manu Causse m'a taguée dans la série "Premières fois". Oh non ! j'ai dit. Encore un tag ! Euh finalement c'est le deuxième, le premier j'avais 500 euros en poche et 500 secondes à vivre.
Aujourd'hui pour la première fois j'ai fait du vélo le long du Canal du Midi et j'en avais envie depuis longtemps., Toulouse Matabiau Ecluse de Castanet pour ceux qui connaissent,un petit thé assis au soleil devant l'écluse où justement un bateau se faisait écluser puis retour, 25 kilomètres en tout Il faisait un temps sublime, l'automne était à son apogée de délicieuse déliquescence, le Canal du Midi est un des plus beaux arboretum d'Europe.
Mais ce n'est pas cette première fois que je vous livrerai ce soir (trop fatiguée). Non ce sera une première fois publiée pour la seconde fois puisque je l'avais postée le vendredi 10 avril 2009, 20:34 chez Rodolphe dont le blog s'intitule Ca m'rappelle. Ca vous fera l'occasion éventuellement d'aller y faire un tour.
J'ai hésité parce que j'avais rédigé ce petit texte en commentaire, en remembrance selon la jolie expression de l'ami Rodolphe. Un peu plat peut-être. Enfin bref, ainsi soit-il.
Donc!
Alors que j'en étais aux balbutiements de ma vie amoureuse, nous avions organisé une sortie nocturne très excitante. Il s'agissait d'aller diner à Bonne Anse, lieu très particulier, qui se découvrait à marée basse mais était submergé à marée haute de façon pernicieuse : lorsque l'eau parvenait sur la langue de terre, elle était déjà haute et il fallait patauger et se replier rapidement si on voulait éviter la trempett eet surtout le courant très fort qui rendait la nage difficile.
Nous étions partis munis de kilos de moules que nous allions cuire en terrée ou éclade (chez moi on disait terrée) : disposer les moules en étoile sur une planche, recouvrir d'aiguilles de pin, mettre le feu, quand les moules cuites dans leur eau s'ouvrent sans effort déguster avec pain, beurre et Gros- Plant . J'étais la plus jeune de la bande, fort naïve. Les autres allaient par deux à part quelques garçons et moi. Après la dégustation, l'un deux s' approche de moi et m' entreprend avec rudesse, sans détour.
Qu'est-ce qu'il y a dans ce joli décolleté ? Il prend une poignée de sable et la verse dans le creux de mes seins. Excuses moi, je vais l'enlever et il met illico sa main sous mon pull. Je suis déconcertée et flattée à la fois. A ma façon de me reculer il comprend que je ne suis pas (encore) familière de ces jeux.
La montée des eaux me sauve de mon embarras. Nous devons nous replier. Nous nous séparons pour monter dans les voitures, l'aventure s'arrête là.
Quelques semaines plus tard, une amie plus âgée de deux ans, un écart énorme à cette époque de la vie, m'invite à une fête. Il y a là toute la jeunesse un peu huppée (première difficulté) et tout le monde danse. Je ne suis pas la dernière, j'adore. Tout va bien jusqu'au moment où on sonne. Mon amie me demande d'aller ouvrir. Mon compagnon de terrée se tient devant moi flanqué d'un autre que je connais un peu. Salut, tu connais Frédéric ? Je suis foudroyée de timidité. Le Frédéric passe devant moi sans m'accorder grande attention et grimpe les escaliers à longues enjambées, la fête se déroule au deuxième étage de la villa cossue, espace dévolu aux enfants de la maisonnée. Je m'arrête à mi chemin, je n'ai plus envie de danser, je suis malade de désir et de peur. Je reste au salon en attendant de prendre un parti et allongée sur un canapé, regardant les lumières du petit port scintiller, ne pouvant me résoudre à réapparaître, triturant mon petit roman provisoire,je finis par m'endormir. Quand le frère de mon amie me réveille, tout le monde est parti. Je suis furieuse et humiliée d'avoir gâché ma "première surprise partie".
Par la suite je me suis affermie et j'ai mieux su accueillir ou refuser les demandes de partenaires en recherche de ce qui pouvait bien se cacher sous mon pull.

Photo Lilizen
J'oubliais, il faut plomber à son tour un petit camarade, krat, krat euh Sophie K ? Clopine ? Cactus ? JEA, parce que je crois qu'Anna de Sandre s'est déjà fait épingler, et puis elle vient de déménager, je ne voudrais pas abuser. A vos premières fois mais c'est pas obligé, hein chacun fait comme il veut.

mercredi 28 octobre 2009

Citations hétéroclites pour un jour d'automne ensoleillé


Certains pensent qu'ils font un voyage, en fait, c'est le voyage qui vous fait ou vous défait. Nicolas Bouvier L'usage du monde

« Peu d’hommes aiment longtemps le voyage, ce bris de toutes les habitudes, cette secousse sans cesse donnée à tous les préjugés. » (...) Mes premières patries ont été des livres. » Marguerite Yourcenar Mémoires d’Hadrien.

"Pourquoi cette phrase: apprendre à mourir? Je vois qu'on y réussit très bien la première fois".Une petite fille de douze ans citée par Chamfort

Un souvenir personnel posté aujourd'hui en commentaire chez Petite Racine,

"Maman tu es riche toi? Non mon chéri T'es pauvre alors. Ben non. J'ai compris, t'es tiède."
Un échange entre mon fils (trois ans) et moi (j'étais à des milliers de kilomètres, au téléphone). Cette question essentielle pour lui. Et sa conclusion. Tiède. Sans doute, oui. Ni désireuse de posséder des millions, mais peu tentée par la pauvreté. La classe quoi ! Moyenne...

Photo Henri Zerdoun


dimanche 25 octobre 2009

Le vent des blogs 31.Petite collation sur le gaillard d'avant


Au menu du jour
Pour commencer en apéritif Avishai Cohen pure merveille.

En amuse gueules, un petit pâté rentrée littéraire, facile à stocker dans l'armoire à condiments.

En trou normand, Le peuple de l'herbe

En plats principaux le choix entre plusieurs mets collectifs et quelques individuels.
Les "femmes dégagées", ainsi se nomment-elles, mesclun de bonnes feuilles pleines de sève et fortes en bouche.
La fricassée de fourmis au sein d'une Tempête dans un encrier recettes à plusieurs mains dont celles de Manu Causse très occupé à ne pas perdre sa vie en la gagnant .
La purée à la québécoise qui est un peu spéciale mais vaut pour sa présentation illustrée et dont j'ai eu le fumet par l'intermédiaire du cyclopédiste (celui là je vous le recommande, roule ma poule roule)
La tête de lard à la Rimbus, très persillée

Au fromage un excellent Flipo, crémeux à souhait, après un prix qui encourage la production.

En dessert ce sera des madeleines de chez Dexter, à la crème avec pépites de chocolat. Attention prendre le temps, ça peut être étouffe chrétien, cependant ne pas négliger la petite dernière.

Pour la boisson consulter la carte des vins Henri Lhéritier, recommandé par Michel Onfray soi-même.

Au café vous prendrez bien un Mollat, genre de digestif sans verveine.

Si ça vous tente la TV pourquoi pas mais alors pas n'importe laquelle.

Après ça vous pouvez vous allonger dans une bergère et écouter Water Music (merki Sophie K)

Je vous sens un peu ballonné, ça va aller ? Il vous reste à tester une aimable bizarrerie, un piano qui réenchante le métro ou comment inciter les gens à monter les escaliers plutôt que de se tenir comme bestiaux à l'abattoir sur les escaliers roulants (pourquoi ne pas supprimer les escaliers roulants?). Ca devrait accélérer la digestion
Ils sont fous ces Suédois!

Illustration Hiroshige.

vendredi 23 octobre 2009

Dans quel état j'erre


Tout être en introspection, au lieu d'atteindre à cette simplicité qu'on dit la clé de la félicité, s'empêtre au contraire dans la complexité. Se plaçant en observateur de lui-même, il ne tarde pas à en être le juge, dissociant en lui l'acteur et le voyeur. L'un obéit à ses déterminismes plus ou moins acclimatés, l'autre pèse les opportunités et les erreurs à l'aune d'une éthique, collage hétéroclite d'influences oubliées, de mythes amputés, de superstitions éventées, de théories incertaines, de normes approximatives, de remords parcheminés, de peurs maquillées en audaces. C'est ce qu'il nomme pompeusement sa conscience.

Photo : Caïn, sculpté par Giovanni Dupre (Musée de St. Pétersbourg) Wikipédia

mardi 20 octobre 2009

Cantal, ton fromage te dessert.


En me promenant (à mon habitude) sur les blogs, je suis tombée sur ça. Vous n'allez pas me croire, ça m'a énervée. Déjà, je n'aime pas la pub! Ca ne date pas d'hier j'ai même bossé sur ce sujet dans les sphères où on bosse sur ces sujets pour démontrer de quelle façon les publicitaires calquaient leurs slogans sur des proverbes ou des expressions populaires en usant d'un tas de procédés linguistiques pour mieux nous enfourner leurs petits ordres pernicieux dans le crâne.
Que la pub utilise le corps des femmes pour vendre des bagnoles, du café, ou tout autre produit dont moi perso je n'ai nul besoin qu'on me dise quoi et où, c'est déjà pénible. Mais là c'est carrément bigardien comme humour ou pire, genre le gros con de rapeur Orelsan qui se propose d'ouvrir le ventre de sa meuf enceinte à l'ouvre-boite et qui aime pas la Saint Valentin (ben moi j'aime pas sa tronche et son humour débile).

Chantal (oui le prénom bien nunuche, ) une blonde (bien sûr) a oublié (quelle gourde!) le fromage, (ben ouais c'est son boulot de prévoir la bouffe non?) pas n'importe lequel le Cantal (Cantal / Chantal uh uh). Après lui avoir posé la question sur un ton qui devrait lui valoir d'emblée une bonne tarte : t'as pensé au cantal (le fromage, pas le département mais icelui semble s'être commis dans ce bourbier) et que la pôvre affiche son meilleur air de quiche, suivent quatre versions sur le même motif : la pu-ni-tion.
1, il la vire de sa voiture (ben oui c'est lui qui en a une ) et la plante au bord de la route en balançant son sac dans le fossé (élégant en diable!)
2. devant le curé, alors qu'il s'apprête à l'épouser (la pauvre!), il dit non et se tire (bon débarras)
3. en cordée d'escalade, après l'avoir assommée de ses conseils (normal, hein, l'homme guide), il la détache et même 4, il l'envoie au fond du ravin. La chute si on peut dire "Oublier le cantal peut être fatal" est au sens propre dans le quatrième spot.
Les chiennes de garde entame une campagne contre cette saloperie intitulée "Cantal, le fromage qui tue".

Moi je dis à Chantal, sauf pour la dernière version, tu l'as échappé belle. Sur le bord de la route, tu trouveras bien quelqu'un pour te prendre à bord (en espérant que tu ne tombes pas à nouveau sur un connard qui cherche à "se payer en nature" ). Pour le mariage, ouf, c'était juste à temps pour t'éviter cinquante ans de malheur. Et pour l'escalade, ne jamais se lancer dans ce genre de tête à tête ou alors passer devant. La chute finale, hélas, guette une femme tous les deux jours.

Quant au Cantal (qu'ils sont nuls ces publicitaires) c'est ce coup de pub qui va lui être fatal.

L'image ci-dessus représente une vache dite Holstein, pur produit de l'agro industrie et dont la généralisation a menacé la diversité des troupeaux. Pour le Cantal il est vrai (comme me le fait remarquer Vinosse, merci) que les vaches sont des Salers (mes préférées grandes cornes, grands yeux, rousses et douces). Le choix de la Holstein était un clin d'oeil "la vache regarde passer la pub" mais ce n'est pas bien clair alors je mets ci-dessous l'image de la Salers

Et pour conclure je vous renvoie au billet de Sophie K sur l'art et la manière de nous harponner des publicistes (du très fin, du très juste et du très marrant)

Et je rajoute le lien sur les Nuits d'Amnesty International. Faites du bruit

dimanche 18 octobre 2009

Le vent des blogs 30. Spéciale dédicace à DH



Un tout petit vent des blogs parce que je suis morte de fatigue. (si, c'est une bonne raison!)
D'abord l'ambiance musicale que j'ai sans doute glanée chez la femme de Georges, mais je ne mets pas un lien et si elle a envie de faire des réclamations qu'elle y vienne sous l'arbre, ah ah!
Avishai Cohen Trio
En écoutant vous pouvez vous instruire en consultant l'impossible dictionnaire. Ce dimanche vous y découvrirez ceci
Parmi les abbés célèbres, on peut dénombrer :
- L'abbé Cédaire du monastère des lettres enluminées.
- L'abbé R'lingot du monastère des Caramels.
- L'abbé Taillère du monastère des transports.
- L'abbé Vue du monastère de saint Ophtalmo.
- L'abbé Quille du monastère de saint Clopin Clopan.
- L'abbé Bête du monastère à Bon Dieu.
- L'abbé de Cook du monastère de la pointe de vénus (Tahiti).
- L'abbé Tonnière du monastère de la Sainte Pierre Malaxée.
- L'abbé Cassine du monastère des Servantes du Seigneur.
Un doigt de Vermot ne fait pas de mal et assouplit le zygomatique sans le distendre douloureusement.

Poursuivons musicalement avec les jeunes frères Oliver & José María Curbelo interprétant le Carnaval des animaux, tout en prenant connaissance d'un point de vue dissonnant dans le concert de louanges adressé au Nobel de la paix Obama et ce n'est pas n'importe qui mais Howard Zinn.

En suivant on peut déguster cette chose étonnante, une bordée de jurons quebecquois proférés par une chatte. C'est une Rainette qui régale et je confesse pour ma part un excès d'ébriété esclaffeuse.

Bon cette Mrs Clooney (qui me snobe éperdument) elle a un très bon goût en matière de musique et pour cela il lui sera beaucoup pardonné. Parce que ce Nina Simone là, moi je ne m'en lasse pas. Elle nous révèle (Mrs Clooney, pas Nina la pauvre) un truc dingue, on aurait lavé la route avant le passage de Nabokop Info ou intox.

Tiens pour conclure un petit morceau de bravoure de François Morel

Et pour vraiment fermer le ban de ce vent des blogs, spéciale dédicace à Dominique Hasselmann qui vient de mettre la muselière au Chasse clou. Plus de billets alignés au cordeau, bourrés d'information, truffés d'humour, de reportages sur la vie comme elle va, d'images et d'usages insolites, de vidéos sons et lumières de Paris, d'acidulés commentaires de la bananière banière sous laquelle nous frissonnons. DH en a eu assez de poursuivre son entreprise de salubrité psychique. Putain, encore tant d'années !
Ca me fait un grand vide dans mon blogocoeur.

Photo Dominique Hasselmann

vendredi 16 octobre 2009

Le parler que j'aime


Le parler que j'aime, c'est un parler simple et naïf, tel sur le papier qu'à la bouche, un parler succulent et nerveux, court et serré, non tant délicat et peigné comme véhément et brusque [ ... ] plutôt difficile qu'ennuyeux, éloigné d'affectation, déréglé, décousu et hardi: chaque lopin y fasse corps; non pédantesque, non fratesque, non plaideresque, mais plutôt soldatesque.[.. .] Je n'aime point de tissure où les liaisons et les coutures paraissent, tout ainsi qu'en un beau corps il ne faut pas qu'on puisse compter les os et les veines. L' éloquence fait injure aux choses, qui nous détourne à soi. » Montaigne

mercredi 14 octobre 2009

Cartes postales rétroactives 10. Malachite et crapauds buffles

J'aime beaucoup le site Akwaba Africa. Le 6 octobre, ils annonçaient le vol de statuettes, en invitant quiconque serait approché pour les acheter à se mettre en relation avec les galeries où elles ont été dérobées. Cela m'a remémoré une histoire.

Au Zaire, sur les bords du lac Kivu, à Bukavu, nous étions hébergés (mon compagnon de voyage et moi-même) par l'attaché culturel de l'Alliance française, un type jeune, qui faisait là ses mois de service national en lieu et place de l'armée. Il nous avait fait la proposition de nous accueillir quand nous l'avions rencontré dans cette petite ville perdue aux confins du Zaïre (ex Zaïre, devenu par la suite la République Démocratique du Congo sans que la démocratie y ait progressé d'un pouce). Nous cherchions à aller à Goma pour approcher le Nyiragongo, volcan toujours vivace. En dépit de nos recherches frénétiques nous ne parvenions pas à trouver le moyen de quitter Bukavu autrement que dans des bus bondés (les "tétanos") qui partaient à des heures aléatoires.
Nous étions donc hébergés dans cette maison confortable, nourris grâce aux bons offices du cuisinier (dont la deuxième mission était de veiller à tuer les serpents hyper venimeux et très nombreux dans les alentours). Le jeune homme ne se plaignait pas de sa condition mais nous tenait des discours fort étranges pendant qu'il nous présentait de temps à autre une cigarette de zaïroise, une herbe explosive.
Nous regardions les pirogues chargées de bananes et autres fruits passer sur le lac Kivu au rythme du chant des pagayeurs. La nuit nous écoutions les crapauds buffles et les milliers de bestioles qui participaient de la symphonie nocturne.


Ce charmant jeune homme nous présente, un jour parmi les jours, un Zaïrois qui vend des statuettes d'ivoire, de malachite, d'ébène, bref de l'Art africain . Il nous dit que ces objets sont des originaux et qu'il les vend pour le compte des artisans qui les fabriquent. Circuit court s'il en est. Nous objectons que nous voyageons le plus léger possible et que pour cette raison nous ne pouvons nous charger d'objets. Qu'à cela ne tienne nous rassure notre hôte, il revient en France dans quelques mois et il nous les expédiera dès le retour de son déménagement. Ils font si bien l'un et l'autre que nous acceptons de regarder les objets avec attention et que nous finissons par
en acquérir.
Malachite Congo 2 Luc Viatour.jpg
La malachite, cette pierre d'un vert intense qu'on trouve en grande quantité dans cette partie de l'Afrique me fascine, je sélectionne quelques objets puis je craque pour une mignonne statue en ivoire, même si je n'ignore pas que le commerce de l'ivoire provoque des dégâts (nobody is perfect). Bref, nous confions notre petite manne au cher attaché, nous échangeons nos adresses et comme la liaison Bukavu Goma s'avère impossible, nous partons vers Cyangugu, village frontalier du Rwanda d'où nous trouverons un camion pour Kigali (150Km, 5 heures de route, cinq jours pour que mon dos cesse de me reprocher).
Plus tard, avant notre départ de Tanzanie, nous échangerons à Dar es Salam, quelques vêtements (sur la sollicitation des vendeurs) contre deux sculptures makonde.


Quand nous revenons en France, notre priorité est de nous réadapter et de réorganiser notre vie à la mode française après deux ans d'absence dont la plus grande partie en pays arabophone et les derniers mois en Afrique.
Après avoir constaté que nous n'avions aucune nouvelle de notre obligeant gardien, après quelques lettres pour nous rappeler à son bon souvenir, nous avons dû nous rendre à l'évidence : notre modeste trésor ne reviendrait pas.
Il reste que nous ne saurons jamais si ce garçon fut indélicat ou si dans ces pays en troubles perpétuels il aura été victime d'un aléa du sort. Les bords du Kivu étaient réputés dangereux. On accédait aux jardins des maisons par la rive (ne laissez pas de linge dehors disait-il) et on pouvait fuir sans grandes difficultés.
Il est inutile de le mentionner, nous espérons que nos emplettes ont complété une collection déjà fort bien achalandée et que son silence ne signifie pas qu'on lui aura coupé la langue et les mains ou que la malaria foudroyante rencontrée (et redoutée) par la suite en Tanzanie l'aura emporté.

Font partie de mes intimes deux sculptures makonde, seules traces de mes pérégrinations d'alors et c'est très bien ainsi.

J'ajoute les liens sur le blog de l'ami Luc, amoureux de l'Afrique, (parce qu'il y a passé son enfance et qu'il vient d'y faire un beau voyage de retrouvailles), les liens proposés dans ses commentaires
Le chant des crapauds

dimanche 11 octobre 2009

Le vent des blogs 29. To bite or not to bite

Il y a eu une telle avalanche de grivoiseries plus ou moins drôles, de polémiques (pédophiles or not pédophiles) tant de complaisance sur le sujet, d'exposition d'histoires de fesses et de photos de fesses que j'ai riposté (je me cite, une fois n'est pas coutume) en exhibant des anatomies de spécimen canon. Sophie K, elle, a déniché celui ci-dessus, nommé Mr Big Stouquette. Je l'ai adopté illico pour être la mascotte de ce vent des blogs. Avec son air bonasse, il va nous reposer de tous ces agités qui prétendent détenir la vérité et sinon la quintessence de l'essentiel. En tout cas ils s'arrogent le droit de nous vendre de la peau de zébu pour du buffalo afin de mieux nous tanner le fondement.

Heureusement certains nous font partager leurs exercices de vigilance. Ainsi un certain Jo, repéré par Gérard Ponthieu nous déroule la liste des techniques de manipulation des masses ou comment anesthésier une nation .

Cpolitic revient sur le Syndrome du Titanic, Nicolas fait son numéro « Quand le superflu des uns est sans limite, alors que l’essentiel des autres n’est même pas satisfait ».
Ah bon ? Sans blague ! Tous ces nouveaux prosélytes, ils m'énervent ! Pas attendu qu'ils tirent la sonnette après s'être bien gobergés pour choisir un mode de vie modeste et j'ai bien dit choisir.

Y'en a d'autres qui se cherchent des expériences limites. Je vous livre la conclusion d'une exploration que le sieur Matton nous dépeint:

"Assez vite j'ai pu revenir à moi. Je suis redevenu fonctionnel. Je me suis levé, ma pensée s'est remise en place. La première chose que j'ai faite a été de me précipiter sur Anne en criant : « Joie ! joie ! joie ! Il n'y a que joie, perfection et amour ! » Je devais avoir l'air complètement allumé mais elle est habituée. Sans vouloir en dire plus j'ai éclaté de rire pendant un bon moment."

Faut juste y croire et persévérer. C'est simple non ?

Pour rire sans exercice préalable, je vous conseille le commentaire de Desproges sur l'entartrage du divin philosophe BHL. J'ai glané ça chez un féroce qui a intitulé sa petite cambuse Le crachoir (*) et en effet il y va hardiment. Pour vous donner une idée voici un de ses titres : "GAG: le caniche des armuriers reçoit le Nobel de la Paix". Je vous laisse juge.

J'ai appris un terme cette semaine. Epoché, il désigne la suspension du jugement. Il a été utilisé par un intervenaute (pardon, je ne sais plus où ni qui) pour exprimer sa position sur l'affaire RP et FM. Cela correspondait plutôt à ma propre position. Dans la foulée cependant j'ai pris connaissance de données qui m'ont trouée (j'utilise ce terme à dessein, dans ce contexte, il me semble le seul qui donne la mesure de mon ébahissement horrifié). Allez lire par vous même, ce sont des graphiques, je ne veux pas même commenter. Si on veut approcher la question du tourisme sexuel du côté des enfants une adresse sûre, le rapport de l'Unicef .

Pour finir sur des émoustillements et sur les conseils de Madame de K, qui vient faire sa pub sous l'arbre, la photo de "la scène la plus torride du cinéma qui prouve qu'il n'y a pas besoin d'être déshabillé pour être super-sexy ;-)" (sic) (oui, je sais, Madame de K et Sophie K bénéficient d'un traitement de faveur éhonté, mais c'est parce qu'elle paient bien et rubis sur l'ongle).


J'envisage, par ailleurs, d'espacer les vents des blogs, sinon je ne vais bientôt publier rien d'autre et je n'ai plus le temps de regarder le film du dimanche soir. Heureusement qu'il y a Ascenseur pour le jazz !
* Après protestations off the record, il semble que ce soit grâce (grâce, grâce Monseigneur) à Vinosse que j'ai rencontré le site Le crachoir. Voilà un oubli réparé. (Ouf, j'ai failli me faire étriper)

vendredi 9 octobre 2009

Hommage aux moines soldats de la littérature




Bob est mort ce lundi. Voici ce que j'écrivais en août, de retour du Banquet du livre de Lagrasse

"Cette année, l'ambiance du Banquet était plombée par l'absence de son initiateur Gérard Bobillier dit Bob pour cause de crabe récidivant. Le directeur (avec Colette Olive) des Editions Verdier qui sont à l'initiative en partenariat avec la librairie Ombres Blanches de Toulouse de ce rendez-vous annuel définit
dans un entretien la ligne éditoriale de son équipe de la façon suivante : "des textes où la promesse de la langue ne s'énonce jamais qu'en tension avec celle de la conscience".

Bob ne grincera plus
écrit François Bon. Gérard Bobillier a été un de ses éditeurs et un ami.
Voici mon commentaire à la suite de quelques autres

J’étais une fidèle du Banquet depuis quelques années. Cette année son absence avait pesé lourd, une mélancolie voilait l’habituelle convivialité du lieu. C’était étrange de ne plus le voir dans le petit cloître ou dans le jardin, un verre à la main. Par hasard, j’ai parlé avec Christian Thorel vendredi dernier qui avait un pronostic très pessimiste, confirmé ce lundi donc. Avec lui, qui meurt et Bernard Wallet qui se retire, l’édition libre et exigeante prend un sale coup.

En effet, vendredi 2 octobre, Lydie Salvayre présentait son livre à Ombres Blanches, la librairie, à juste titre réputée, de Toulouse. Je ne manque jamais un rendez-vous avec Lydie. J'aime l'écrivain mais plus encore la personne qui me fait l'amitié de passer une heure à boire un verre en échangeant des nouvelles de nos vies. Nous avons parlé du milieu de l'édition, de la santé de BW qui allait bien, se baguenaudant, à l'heure où nous buvions un verre Place du Capitole, à Beyrouth, et de mille autres choses. Christian Thorel nous a rejointes et nous avons reparlé de l'édition (eux du moins). Thorel n'est pas tendre non plus avec le milieu. Comme je lui demandais des nouvelles de Bob, il n' a eu qu'un visage des plus désolés pour me répondre. Il fait partie des intimes, ils ont mené l'aventure du Banquet ensemble. Verdier et Ombres Blanches ont cheminé de conserve.
Ce sont des "moines soldats" me confiait la compagne de l'un d'entre eux cet été.
Une vie totalement dédiée corps et âme à la littérature, pas n'importe laquelle, celle qui n'a pas vocation à nous distraire, au contraire doit nous déménager vers "l'intranquillité" .

Celle que le "guerrier" BW a défendu de toutes ses forces dans sa maison d'édition et qui ne devrait plus s'appeler Verticales, comme le dit François Bon, après son départ.
"Il sait reconnaître dès la première page les livres guerriers : autrement dit les livres de littérature et guerrièrement les défendre.
Combattre c'est aussi remercier.
Mais cet esprit guerrier ne lui sert à rien, dit-il, face aux manoeuvres éditoriales qui sont en cours aujourd'hui.
A rien de rien.
Pourquoi?
Parce que la guerre y est indéclarée.
Parce que l'ennemi (le système) y est sans visage et qu'on ne sait vers quoi pointer ses larmes, ses armes.
Parce que les grandes boites d'édition pourvoyeuses de gros titres, je schématise exprès, disposent de moyens avec lesquels les petites, plus braves et culottées, plus libres et inventives, ne peuvent en aucune manière rivaliser.
Parce que celles là, à plus ou moins long terme, dévoreront celles-ci (et n'en feront qu'une bouchée).
Parce qu'il faudrait pour refaire l'édition (ces derniers mots prononcés avec lassitude) refaire tout simplement le monde.
Conclusion :
Les forces en présence étant trop inégales, BW, de guerre lasse, baisse les bras." (BW, page 149).

BW est en colère, sa colère que Lydie Salvayre nous décrit avec l'humour dont elle possède une poche spéciale comme les seiches leur encre de défense, me fait du bien. Je m'y reconnais en soeur de combat même si nous ne nous sommes pas engagés dans le même bataillon. J'ai lu le livre la gorge serrée, les larmes au bord des yeux tout en m'esclaffant d'une page l'autre.
Je ne saurais trop vous conseiller d'aller vous ressourcer auprès de BW et LS, ce n'est pas si souvent qu'on approche d'aussi près de vrais humains.

Pour en savoir un peu plus lisez François Bon B W. Salvayre contre Wallet et regardez la vidéo chez Médiapart.

Photos Le cloître et l'ombre. ZL.
Cet arbre vénérable (un mélèze je crois ) dispense son ombre généreuse et cependant insuffisante au sein du petit cloître où se déroulent les lectures l'après-midi, quand le soleil d'août des Corbières est impitoyable.
Je m'associe de tout coeur à la peine de l'équipe du Banquet.

Dernière minute : Obama prix Nobel de la Paix pour ses efforts vers moins de nucléaire et plus de multilatéralisme. Encore un effort Barack, on est très très loin de la fin sans les sales moyens.

mardi 6 octobre 2009

Galerie de beaux mecs

J'ai lancé un défi chez Christophe Bohren. Après toutes ces femmes nues, pour équilibrer, j'allais moi aussi mettre à l'affiche une collection de mecs sexy et frimeurs. Après une recherche sur le ouèbe (non, je n'ai pas de collection personnelle), j'ai trouvé un nombre très confortable de sites proposant des messieurs au meilleur de leur apparence, sous forme de photos ou de vidéos, mais je ne sais pourquoi, ça me laisse de marbre. Par exemple une vidéo de Gabriel Garko, Bon il est joli ce garçon mais d'abord il faut supprimer la musique, et puis au bout de quatre diapos, je baille. Autant contempler celui-ci

Il ne dissumule rien de sa magnifique armure, aussi statique que le jeune homme vidéasté, mais lui c'est pour l'éternité (à moins que des tarés ne lui fassent subir le sorte des Buddhas de Bâmyân).

Un peu plus de mouvement ne nuit pas. Voyons cet autre.
Nan, les sportifs, c'est pas des bons coups, ils pensent qu'à leur performance au stade, la dépense physique auprès de leur brune ( brune, parfaitement) ça défalque sur leurs chances de monter sur les podiums.
Plutôt cet autre alors ?

Oui, belle morphologie, un peu de matière dans le cerveau ne nuit pas. Mais à quoi pense-t-il ? Pas à ça, sûrement pas! On n'y pense pas dans cette position recueillie et à dire le vrai absente au monde, à l'autre. On pourrait bien venir lui exhiber toutes les promesses en chair belle et bonne, il ne lèverait pas le nez, il cogite. Cogito ergo sum, ça lui suffit.

Celui là, un hombre, un vrai, sa réputation n'est plus à faire.Un homme à femme c'est certain.

Resté vert et beau jusque dans son grand âge


Hélas, partager la vie d'un artiste demande une certaine abnégation. Passons.

Je dois être une buche, mais regarder de mignons gigolos ne m'émeut pas. Entendre une voix oui, (encore faut-il qu'elle ne dise pas trop de conneries et ça finit pas être rare) percevoir une odeur itou, frôler la chaleur d'un corps, mieux encore. Mais contempler des tablettes de chocolat, bof! Vous savez quoi, ces exhibitions ne font bander que ceux qui sont pourvus pour ça. Les filles n'ont pas le même vibrato.
Mais démentez, les filles, si je me trompe. Et si ma petite galerie vous a laissé sur votre faim, il y en a qui en font de plus actuelles, une collection parmi d'autres (coupez le son les musiques sont vraiment tue l'amour).

Bon allez, j'avoue. Celui là, il me fait craquer. En toute femme sommeille un cœur à pirater.


Dernière minute, sur la suggestion de l'ami Luc Lamy, orfèvre en la matière, la direction du blog a décidé d'ajouter "l'âge d'airain". Trop beau ! Merci Luc


Illus 1 David Michel Ange
Illus 2 Le discobole Myron (?)
Illus 3 Le penseur Rodin
Illus 4 Portrait de Pablo Picasso
Photo 5 Picasso
Photo 6 Johnny Depp