lundi 26 août 2013

Château de sable, sablier.

Pas de temps pour le blog ces derniers jours. Je reviens bientôt. En attendant quelques captures pendant la semaine que je viens de passer sur l'Atlantique, dans mon pays d'enfance. J'en reparlerai.


  

  



Ici des pratiquants d'un nouveau sport nautique le "stand up paddle", certains avaient un peu de mal à manier leurs avirons.

A tout bientôt.

Photos ZL, Royan et ses environs, août 2013

samedi 17 août 2013

Vie violente

Dolce Vita 

J'en ai parlé dans le billet précédent, j'ai opté pour ce livre parmi ceux qui étaient proposés gracieusement par le bibliobus à Vaour.
Affaires de mœurs, scandales financiers, Brigades rouges, attentats à la bombe, enlèvement et meurtre d’Aldo Moro, mort de Pasolini, intrigues au Vatican... Dessinant le portrait infiniment romanesque de l’Italie entre 1959 et 1979, Dolce Vita donne les clés de l'Italie d'aujourd'hui, la tragicomique époque  Berlusconi. Le dernier Guépard, en la personne du prince Malo, confesse son histoire douce-amère, celle d’une aristocratie décadente, d'une fin de règne qui n'en finit plus, car un pays qui ne fait pas les comptes avec son passé est un pays qui ne cesse de le payer.
Le livre décrit le basculement d'un monde où le goût et le plaisir de vivre n'étaient pas questionnés, ils relevaient d'une certaine innocence, après la guerre, on voulait croire qu'un monde neuf et juste allait naître. Mais "les années de plomb" vont semer la terreur, ou plutôt on va semer la terreur pour juguler ce qui émerge :  l'émancipation féminine, l'aspiration sociale à plus de justice (le communisme est à son apogée en Italie). Les factions fascistes reconverties, augmentées de toutes sortes de mercenaires en lien avec les services secrets et la CIA, en complicité avec le pouvoir papal vont manipuler et instrumentaliser les mouvements d'extrême droite et d'extrême gauche. 
On revisite l'Histoire italienne et même si on n'est pas très familier de ce qui a pu se passer à cette époque, on suit avec intérêt le déroulé de ces évènements où les attentats, les enlèvements, les assassinats se succèdent. Ceux qui cherchent à dévoiler les véritables responsables n'y parviennent pas pour cause de mort violente. 
Le montage du livre est une succession de ces faits divers qui endeuillent régulièrement l'Italie et le tête à tête de Malo, aristocrate esthète et jouisseur qui a été mêlé de près ou de loin à l'Histoire avec son confesseur, Savério.
Particulièrement puissante est la transcription du massacre de Pasolini, puisqu'il est désormais avéré que la première version du crime (un giton qui aurait mal réagi aux propositions sexuelles de Pasolini) est peu crédible (Pino Pelosi est de constitution frêle, Pasolini est plutôt athlétique). Pasolini est réduit à un "grumeau de sang", il a été bastonné puis on lui a roulé dessus en voiture. De façon prémonitoire il avait écrit à Oriana Fallaci : "je suis un affreux matou qui mourra écrasé par une nuit noire dans une ruelle obscure". Malaise, pitié pour cet homme anéanti, vraisemblablement parce qu'il avait le projet de dénoncer les collusions entre mafia, politiques et papauté.  Malaise, révolte pour Franca Rame, compagne de Dario Fo qui a été violée  et a eu le courage de dénoncer ce viol dans un pays qui considère qu'une femme doit "rester près de la cheminée" si elle sort, elle doit s'attendre à ce genre de mésaventure.
Au final, on apprend ce que l'on sait désormais : le rôle de la loge P2 et pourquoi toute cette horreur débouche sur le berlusconcon = 90 procès pour -entre autres- faux bilan, subornation de témoins, corruption d'inspecteurs des finances, financement illicite de partis politiques, corruption de juges, etc. etc. sans compter les affaires d'abus de mineures, bref, inscrit à la loge P2 sous le numéro 1816. Il a accompli sa mission : endormir, anesthésier le peuple italien. Pendant ce temps là, les affaires se portent à merveille.
Le livre ouvre avec le scandale provoqué en février 1960 par la sortie du film de Fellini qui obtiendra pourtant en mai la Palme au festival de Cannes. Il s'achève avec l'assassinat d'Aldo Moro.
Simonetta Greggio est italienne mais vit depuis depuis plus de trente ans en France et écrit en français, un style fluide et poétique, qui souligne d'autant plus les horreurs qu'elle relate. 
On a beau le savoir, cela reste désespérant de constater à quel point le pouvoir politique et les forces de l'argent sont étroitement mêlées et n'ont d'autre morale que celle de l'efficacité à éradiquer ce qui s'oppose à leur infernale domination.

samedi 10 août 2013

L'été de Vaour




 Vaour est un petit village situé au Nord Ouest du Tarn. Il abrite environ 300 habitants. Tous les ans, ils organisent un Festival, l'été de Vaour. Je n'y étais allée qu'une fois parce que les dates coïncidaient avec le Banquet du livre de Lagrasse. Cette année, comme je n'ai pu aller à Avignon et que j'avais envie de partager un temps de théâtre avec ma fillote, nous sommes parties sur les routes à la rencontre de Vaour où nous ne pouvions venir qu'un seul jour, à savoir hier jeudi.

A 16h30, petite déception, Millefeuilles n'accueille que 15 personnes par séance : c'est complet. Nous allons boire un thé et manger une crêpe avant que la queue ne prenne des proportions décourageantes.


Le bibliobus a déposé des livres sur le principe du livre vagabond : on l'adopte ou on le remet en circulation après l'avoir lu  

Ma fillote s'empare d'American Psycho, le très controversé roman de Bret Easton Ellis. Je choisis Dolce Vita 1959-1979, une histoire de l'Italie riche en scandales de Simonetta Greggio.
Nous attendons le prochain spectacle. Annulé et remplacé par Les Magnificos : Un spectacle de cirque inspiré des films d’horreur en noir et blanc et de l’univers sombre de nos jours. Spectacle dérangeant, poétique et sensible incompatible avec l'indifférence. Leurs yeux se rivent sur vous, des mots s'échappent de leurs bouches, des cris apparaissent, leurs rires vous transpercent et rien ne les dérange. Il est vrai que leur prestation est étrange à mi-chemin entre cirque et théâtre de l'absurde. Une mère,son enfant de deux ans terrorisé dans les bras, quitte précipitamment son siège,  quand les deux acolytes miment une lutte très violente. 



 La suite se situe à proximité de la buvette : l'apéro concert. Nadara Gypsy Band, musique de Transylvanie. Une musique qu'on ne peut écouter assis




L'accordéoniste joue et danse, un sourire ravissant et indéfectible aux lèvres , et les violonistes tirent de leurs instruments ces sons si particuliers de la musique des peuples nomades pour qui la culture est le seul élément d'enracinement (dixit l'intro d'Alexandra, dont le parcours est intéressant.


Pour suivre, la Commanderie des Templiers, dont la grange est devenue salle de spectacle (et résidence d'artistes). Nicolas Bonneau y donnait l'inventaire 68, un pavé dans l'histoire. En contant l'histoire fictive mais nourrie de faits réels de Pierrot et Juliet, en nourrissant son propos d'extraits de musiques du moment (fredonnés de bon cœur par quelques-uns des anciens de ) le Nicolas offre un joli moment de nostalgie à 90% des spectateurs présents qu'il conclue en regrettant bien que le temps des pavés se soit évanoui en même temps que les anciens rebelles se sont reconvertis en députés ( Vert et européen pour le plus célèbre).


Nous avons rejoint les amis qui nous hébergeaient. Il faisait trop froid (après les pluies diluviennes) pour que nous restions pendant la projection de Tramp Tramp Tramp, un très beau film muet avec Harry Langdon accompagné en direct par des musiciens, que j'aurais revu avec plaisir si j'avais su mieux prévoir les aléas météorologiques. 
Presque trente ans ce joli festival. Très chaleureux, éclectique, bourré de talent et de générosité. 

Photos ZL, Vaour, août 2013

jeudi 1 août 2013

Festival Courts.

Samedi j'étais à Nîmes. Dans la soirée, j'ai rejoint des amis au Festival du Film d'Aigues-Vives. Ce festival est organisé par une association locale et repose sur la mobilisation de plus de quarante bénévoles. J'avais déjà eu le plaisir de découvrir une sélection chaque fois excellente mais je n'avais pas pu y assister ces dernières années et je n'ai pu voir que le programme du samedi.
Toujours aussi agréable de déguster les tapas avec un petit rosé frais en attendant que la nuit tombe (la projection a lieu en plein air dans les arènes).
Particulièrement apprécié La nuit de l'Ours, mais aussi La dernière caravane, le film qui avait été primé la veille Ce n'est pas un film de cowboy (excellents jeunes acteurs). Bon, au final celui qui a obtenu la palme (ben quoi, oui on attribue une palme) c'est Renée, interprétée par Renée Le Calm, qu'on a vu dans Chacun cherche son chat. Évidemment, c'est rigolo, une chute un rien grivoise, alors bon, ça plait. Le groupe de musique, les Assaswing était également très gai.

J'ai été hébergée par l'ami Richard le potier d'Aigues-Vives dans un superbe caravane abritée dans un jardin qui fourmille d'objets, oeuvres d'amis du Potier ou de lui-même.
Petite sélection des photos matinales que j'ai prises quand tout le monde dormait encore. Je repartais tôt.






Photos ZL Aigues-Vives, juillet 2013

jeudi 25 juillet 2013

Quelques mois dans la vie d'une femme

A mi parcours de l'année, retour sur les quelques mois écoulés
 Janvier, Venise, il faisait froid, la ville désertée de ses touristes offrait le plaisir de flâner tranquillement le long des canaux et de visiter les musées en solitaire.


Février, Pluplu n'est plus. Chagrin.

 

Mars, Tunis, Forum Social Mondial. Espoir en Tunisie, au moins pour quelques jours.


 

Avril, les fruitiers en fleurs. Chaque année le même plaisir de la vie qui bourgeonne, des abeilles qui butinent.


Mai, le retour sur la terre d'enfance. L'iode, le vent, le sable, le marché de poissons et de coquillages.


Juin, les roulottes d'accueil du théâtre de verdure de La Girandole (Murs à pèches de Montreuil). J'ai vu un très joli spectacle "Outreciel", trois yourtes, trois histoires, trois femmes talentueuses qui nous entrainent dans l'intimité de leur mémoire.
Félicie et Luciano qui dirigent ce théâtre sont des amis,  je les vois régulièrement quand je viens à Paris


Juin, la Corse ! Sans commentaire. 

Une découverte pour conclure
(«Ici on ne trace pas d’arc-en-ciel autour de sa soif»)... («impossible de cacher le dormeur qui s’accroche à nous»)
Le journal d’un manœuvre
Thierry Metz La parole penchée

vendredi 12 juillet 2013

Puisque vous partez en voyage...

 J'étais à nouveau sur les routes, ou plutôt dans les trains, des retards mais pas d'accident . Me voici donc un peu disponible pour venir ici me livrer à quelques réflexions issues de ces quelques jours
A Paris, je suis allée assister au concert d'études de la Master class « Demain le Printemps » & le Teatro » au théâtre Sorano,
J'ai pu admirer les talents de ma fillote et de ses compagnons d'aventure : festival de chant, danse, claquettes, saynètes de théâtre, escrime, bref, de quoi constater que ces jeunes gens avaient durement travaillé pendant toute une année. 
Auparavant j'avais souhaité constater de mes propres yeux la restitution de la Place de la République aux piétons. Un pianiste avait installé son instrument et jouait pendant que les gens flânaient alentour ou se reposaient assis au bord du bassin.

A quelques pas un sans logis s'était créé une niche en accord avec son environnement.


Comme le théâtre Sorano se situe à Vincennes. Avant de nous rendre au rendez-vous théâtral nous avons rendu visite à la Sainte Chapelle du Château de Vincennes. J'ai habité pendant dix ans à Montreuil, donc à proximité et je n'avais jamais eu l'idée d'aller à la rencontre de cette forteresse, sans doute parce qu'elle était marquée à mes yeux par sa fonction de prison et sa vocation militaire. Les vitraux de la Sainte Chapelle ont été rénovés suite aux dégâts occasionnés par la grande tempête de 2009. A part cela -j'aime la lumière filtrée par le vitrail- je reste assez peu sensible au reste en dépit - ou à cause- de son impressionnant donjon.





Cette photo d'affiche prise à la Villette dont j'ai eu du mal à comprendre le concept. Une entreprise de vengeance à l'égard des parents ? 
Ensuite j'ai filé à Lille où je n'ai guère eu le temps de flâner dans ces rues bordées de belles façades.

 Avant de repartir, une petite fête dans un lieu qui fut une fabrique de bière Maison Folie Moulins devenue une fabrique culturelle. Très bel endroit dont je vous livre une image très obscure qui me permet de respecter l'anonymat de mes compagnons. Le repas avait été préparé par un excellent traiteur, 2sous de table que je vous recommande.



Je vous fais grâce des péripéties de mon retour. Je vais essayer de me tenir tranquille pour quelques jours, bien au frais chez moi avec un petit bain en fin de journée.
Ah, tiens, c'est l'heure.

Photos ZL avec iphone, moins bien définies mais tant pis.

dimanche 30 juin 2013

Un tour de Corse avant le Tour

Une petite, toute petite semaine, mais délicieuse, baignades, marches, petits diners entre amis, du temps pour lire. des vacances...
Toulouse Bastia en avion, le train qui tortille entre les montagnes.  Arrivée le soir à Calvi, plaisir des pieds nus dans le sable et l'eau fraiche.




Rencontre avec deux gisants, peut-être l’œuvre de deux amoureux qui se sont ainsi promis l'amour jusqu'au bout de la vie

La Corse et ses plages aux eaux merveilleusement claires, transparentes.


 Mais la Corse, c'est essentiellement la montagne,


ses immortelles à l'odeur forte de curry et de très fines fleurs rouges au pistil violet

 Au cours d'une randonnée au-dessus du village de Calinzana où nous partagions une maison avec des amis, un sentier bordé de vénérables châtaigniers épargnés des multiples incendies dont les traces se dressent partout sous forme de troncs calcinés




La vue de la petite terrasse de la maison. Nous y accédions au bout d'une bonne grimpette que nous finissions en ahanant tant elle était raide.




Napoléon est partout chez lui en Corse. Christophe Colomb serait corse lui aussi.  Calvi la génoise, restée fidèle à Gênes


 Pascal Paoli, le héros républicain a fait construire la petite ville de l'Ile Rousse pour contrecarrer l'influence de Calvi la traîtresse. Ici, le marché avec ses imposants piliers. Le village est très touristique et ses alentours accueillent les villas cossues  de certaines célébrités


Retour à Bastia où nous avions atterri. Ici le vieux port.

 Nous avons quitté la Balagne et traversé le désert des Agriates dont les plages sont extraordinaires.
Mais il faisait un vent décourageant et nous avions prévu de terminer cette très douce semaine à l'est, dans un bungalow à quelques mètres de la plage.


Avant de reprendre l'avion, nous avons pris un bain à 8h00 du matin en traversant le camping où les vacanciers émergeaient lentement d'une nuit tranquille. Nous avons quitté l'Ile en nous promettant d'y revenir et d'y séjourner plus longuement.
Sur la route nous avions croisé un cycliste qui paradait avec un énorme bouquet dans les bras. La Corse attendait fiévreusement le Tour de France. A l'heure où j'écris (tardive, hélas), on sait qu'il a débuté de façon un peu étrange. Au passage, j'ai revu ce bout de terre entre mer et étang.  Je ne regarde jamais le sport à la télé, mais j'ai fait exception, juste pour revoir ce morceau de terre magique.

Photos ZL Juin 2013