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dimanche 10 juin 2012

Henri, un ami qui vous veut du bien

vue de ma fenêtre

Il était temps que je remplace l'illustration précédente particulièrement laide par une image un peu plus agréable.

Je suis de retour après dix jours de pérégrinations dont je ne vous dirai pas tout mais un peu tout de même.

Henri Zerdoun m'a fait le plaisir d'un rendez-vous dans son quartier, place Sainte Catherine. Nous nous sommes parlé les yeux dans les yeux, découvert quelques (beaucoup de) références et admirations en commun. Il m'a entrainé vers une librairie du quartier et m'a offert un livre "indispensable" (Henri est un grand dénicheur semble-t-il). J'en ai vaillamment entamé la lecture. "Héroïsme et victimisation. Une histoire de la sensibilité" résonne tout à fait avec mes obsessions : réduire l'idéologie du héros. Selon Jean-Marie Apostolidès, la culture du héros cède le pas et se trouve largement détrônée par le règne de l'empathie à l'égard des victimes. Nous en serions à "l'invention de la société fraternelle" (puisse-t-il voir juste!). Je reviendrai sans doute sur cet ouvrage quand j'aurai eu le temps de le lire entièrement. Touchée et enchantée par ces deux heures d'amitié chaleureuse.

Je suis allée à la rencontre des "Paires et séries " de Matisse encore pour quelques jours à Beaubourg (jusqu'au 18 juin).
« Je me suis inventé en considérant d'abord mes premières œuvres. Elles trompent rarement. J'y ai trouvé une chose toujours semblable que je crus à première vue une répétition mettant de la monotonie dans mes tableaux. C'était la manifestation de ma personnalité apparue la même quels que fussent les divers états d'esprit par lesquels j'ai passé. » Henri Matisse interrogé par Guillaume Apollinaire (La Phalange, n°2, décembre 1907).
Je cite à dessein ce propos sélectionné en présentation de l'exposition, je pense qu'en effet il s'applique sans doute à toute personnalité dont la créativité se manifeste précocement. On reconnait dans les œuvres de la maturité ce qu'on pouvait déjà pressentir dans les tâtonnements de la jeunesse.
L'exposition est relativement réduite mais elle permet de toucher au cœur du travail du peintre qui remet en jeu son ouvrage pour le recadrer, changer les dominantes, approfondir et sculpter de nouvelles arènes de lumière. L'exposition se termine par une série de silhouettes bleues, des épures d'une lumineuse netteté.

Il a fait froid à Paris. Ce n'était pas mieux à Nancy où j'étais attendue pour quelque tournoi de blabla.
La Place Stanislas est très belle, repavée et requinquée à grands frais (merci la dette). Je n'ai guère eu le plaisir d'explorer davantage la capitale de la Lorraine (département Meurthe et Moselle) qui connait un développement inédit grâce au TGV, (une heure et demi de Paris) et à sa proximité avec les centres européens comme Strasbourg, Bruxelles ou Luxembourg.


Avant de repartir, j'ai bu un thé à l'Excelsior, une de ces anciennes brasseries qui ont gardé ce style chargé et un peu rococo des belles heures du début du vingtième siècle,



Dix jours d'absence et quand je reviens, les tournesols ont pris vingt centimètres, le rosier a explosé et il était temps de cueillir les cerises et de faire des confitures, ce qui fut fait ce jour.

Photos ZL, juin 2012.