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dimanche 16 mai 2021

Chronique d'une semaine ordinaire 11

C'était une semaine sous le signe des commémorations. Quarantième anniversaire de l'arrivée au pouvoir de François Mittérand (10 mai) et  de la mort de Bob Marley (11 mai). Bizarrement je n'avais pas fait le rapprochement, était-il à faire ? C'est aussi, hélas le retour de la violence intensive sur les territoires palestiniens, Le Premier ministre israélien redore son blason ou plutôt le rougit plus que jamais  

 lundi 10 mai 

un article de économiste, ancien député européen publié dans une tribune de Marianne soutient que la politique économique du premier gouvernement Mauroy non seulement a contribué à parachever l'oeuvre du CNR en créant l’impôt sur les grandes fortunes, en développant l’emploi dans les services publics, en revalorisant les prestations sociales et les bas salaires, en accélérant la réduction du temps de travail tout au long de la vie (39 heures, cinquième semaine de congés payés, retraite à 60 ans). améliorant  la démocratie sociale en rendant obligatoire la négociation d’entreprise dans le respect de la hiérarchie des normes. Mais cette politique de relance a boosté l'économie avec une augmentation du PIB de 2,5% et un déficit public inférieur à 3%. Par la suite, les "conseillers de l'ombre" ont incité à la re-libéralisation de l'économie qui n 'a plus cessé avec ses dégâts sur le tissu social et l'écologie. Quand on constate ce qu'il advient du secteur culturel après l'embellie qu'il a connu grâce à Lang (soutien à la création, prix du livre, encouragement de toutes les musiques etc), on ne peut que regretter le coup d'arrêt brutal opéré après 1983 et plus encore le délitement de la gauche dans son ensemble .

mardi 11 mai

Anniversaire de la mort de Bob Marley à l'âge de 36 ans. Le reggae aura inspiré et inspire toujours un grand nombre de musiciens et Marley aura été l'ambassadeur par sa musique de la Jamaïque, Au cours de sa carrière, Bob Marley devient le plus grand musicien de reggae à travers le monde et une icône du mouvement rastafari. Il est également considéré comme un symbole mondial de la culture et de l’identité jamaïcaine, tout en plaidant également pour le panafricanisme4,3 , le tiers monde et la réduction des inégalités, de la misère (Simmer Down). 

 Legend : Marley, Bob: Amazon.fr: Musique

   

J'ai eu l'occasion d'aller en Jamaïque en 1988, juste après le passage du cyclone Gilbert qui a dévasté la zone. Le spectacle des arbres déracinés et des toits valdingués un peu partout était impressionnant. Dans les rues de Kingston beaucoup d'emblèmes rastafari et le reggae non stop. Bob a eu 12 enfants de 7 femmes différentes dont plusieurs sont également musiciens. Belle performance en si peu de temps!

mercredi 12 mai

Séance de "déblayage" à la maison avec les enfants désormais adultes qui ont regardé partir à la benne beaucoup de traces de leur enfance. Assez difficile et renouvelant pour moi le souvenir de la déception que j'avais eu quand revenant dans ma maison d'enfance j'avais constaté qu'une de mes soeurs avait opéré un "nettoyage"qui avait fait disparaître -de la même façon- mes cahiers de classe et autres vestiges. 

jeudi 13 mai

Mes jeunes voisins m'ont demandé de veiller sur leur chaton en leur absence. Je me suis acquittée avec plaisir de la mission. Il est minuscule et s'est un peu méfié au début mais a accueilli avec un délicieux ronronnement les calins que je lui prodiguais. J'ai dû rassurer les jeunes gens qui découvraient leur toute nouvelle responsabilté avec un rien d'inquiétude : par  sms je leur ai confirmé que la petite bête supportait l'absence en semant un peu le souk.

Entamé enfin "Les femmes aussi sont du voyage" (voir post précédent). L'ensemble du livre, extrèmement documenté montre de quelle façon les femmes ont été exclues du droit à voyager, soit par l'interdiction pure et simple, soit par la déconsidération dont l'entreprise des "aventurières " était entachée, soit encore par l'injonction à ne pas prendre le risque du viol. 

Outre que l'espace public est réservé aux hommes, Lucie Azéma montre que colonialisme et partriarcat se conjugue pour organiser cette horreur, le tourisme sexuel.

Cela m'a rappelé une anecdote -si on peut dire-. A Dakar mon amie Geneviève et moi, nous avions loué une "suite" (très modeste) dans un hôtel de Ngor ( un quartier de Dakar situé sur la plage du même nom). En rentrant un soir nous trouvons le gardien de nuit aux prises avec un "couple" un homme âgé et bedonnant et une jeune fille noire. Le gardien refusait que la jeune fille se rende dans la chambre du monsieur au prétexte "de recharger son portable". Le gardien a tenu bon, la jeune fille est repartie  tandis que l'homme continuait ses arguties et on pouvait lire dans les yeux de l'Africain tout le mépris et le dégoût que lui inspirait le prédateur.

Les pécheurs de Ngor

"Les stéreotypes occidentaux qui érotisaient la femme indigène et les rapports de pouvoir qui dans les faits la mettaient à disposition des colons ou des visiteurs blancs faisaient de celle-ci une prostituée potentielle. La décolonisation n'y a pas changé grand chose, les représentations étant marquées par une forte inertie et les touristes actuels disposant d'un pouvoir et d'un statut qui n'est sans doute pas inférieur à ceux des anciens colons" (Jean François Staszak cité page 139)

vendredi 14 mai

L'autrice évoque les butins de ses voyages. Elle a vécu au Liban, en Inde avant de s'installer à Téhéran. Ses conquêtes pacifiques sont les livres de grammaire. Car étudier la grammaire, c'est craquer le code d'un pays, et tâtonner pour déchiffrer celui de ses voisins (...) Dans le langage, il y a tout : l'histoire, la géographie, la politique, la sociologie, la religion.

samedi  15 mai

re-déblayage, cette fois avec seulement mon fils. Ce sont toutes mes archives qu'il faut stocker pour libérer l'espace en attendant que je les trie, ce que je n'ai pas fait depuis mes études de linguistique. Les bras m'en tombent à l'avance.

Le soir mon fils me dit que la question des rapports de genre ocupe quasiment toutes les conversation entre trentenaires. Il me donne des exemples de comportement machiste de la part de ses congénères tout à fait conforme au modèle ancestral. Mais aussi d'autres qui montrent une évolution. Allons, soyons optimistes.

dimanche 16 mai

repas avec mon nouveau club. Au cours du repas très (trop) arrosé, j''échange avec un Rémi sur le voyage, notamment le Népal et le lac Pokhara. Il aurait fallu un auditeur attentif pour déceler les différences entre ma façon et la sienne de raconter nos aventures, il semble en effet que les hommes en font des exploits, les femmes des découvertes intérieures .

Alors qu'on nous prépare le passeport vaccinal, il est utile de rappeler qu'avant 1914, on voyageait librement sur la planète. "Les passeports étaient inconnus(...) aujourd'hui les peuples sont parqués en des cages distictes en attendant le moment où ils franchiront de nouveau les clôtures qui les séparent (Alexandra David -Neel citée page 171)    

 

 


 

dimanche 4 avril 2021

Chronique d'une semaine ordinaire 5

Voilà, c'est fait, je suis installée. Enfin,disons que j'ai réparti le contenu des cartons. Il reste encore à faire pour peaufiner la mise en place...

Lundi 28 : mon fiston a fait la réservation de l'utilitaire sur un site qui s'appelle get around, met en contact des particuliers : les uns louent leur véhicule, les autres les utilisent, l'intermédiaire permet d'éviter les arnaques (mais perçoit une commission au passage). Evidemment avec de jeunes bras à la rescousse (ma fille et son chéri sont de la partie) l'affaire est rondement menée. Ma fille reste sur place et m'accompagne pour cette première nuit et nous parlons d'une potentielle vente de la maison qui a été celle de son enfance et c'est douloureux, pour elle et pour moi.

Mardi 29 : Echographie de la thyroïde. Rien à signaler. Ouf! 

Mercredi 30 : deuxième épisode de déménagement. Cette fois je suis seule et je charrie mes cartons jusqu'au premier étage en méditant sur l'essentiel et l'inutile. 

Jeudi 1 : je m'offre le luxe des croissants que je vais chercher à une minute à pied. Un symbole, parce que les croissants ne sont pas exactement le menu ajusté à ma diététique habituelle. 

Plus tard, je me coltine la découverte de la cuisson par induction. Je m'acharne tellement sur la plaque qui résiste à mes injonctions que je la bloque, elle ne veut plus rien savoir. Je découvre, sur la place toute proche, les plats à emporter (pas fameux en l'occurrence.) J'appelle à mon secours la jeune femme de l'agence qui, après consultation sur internet, vient réparer mes bétises : il faut traiter cette chose avec précision et en douceur. 

On aurait souhaité que l'annonce d'un nouveau confinement soit un poisson d'avril. Hélas, nous repartons pour un mois de rareté ! Nous en avons tous marre mais nous obéissons bien gentiment. Misère!

Vendredi 2: je dresse avec B. le sommaire de l'ouvrage que nous projetons de publier en 2022. 

Samedi 3 : Je repars pour un troisième tour. Au passage, je m'arrête au marché. Le marché de Lavaur est un des plus fournis de la région. J'y retrouve quelques ami.e.s à qui j'apprend ma translation. L'une d'elles s'exclame : ah! vraiment ? Moi je souhaite tout l'inverse, repartir à la campagne, pour ouvrir le matin ma fenêtre et voir au loin, élargir mon horizon. Sa remarque fait un peu vaciller ma détermination. 

Je retrouve mes chats chez qui je ne peux m'empêcher de détecter un rien de rancune

Je trie, élimine, conserve en écoutant de vieux vinyles qui resteront sur place, en particulier Ella Fitzgerald, un morceau de pur ska que je ne parviens pas à retrouver ailleurs que sur ce vieux disque qui gratte un peu mais quel plaisir!
Dimanche 4 : ce matin je charge à nouveau ma voiture. Avant de partir je prend quelques photos du verger au plus fort de sa floraison. L'après-midi en promenade dans le village, je confirme mon choix. Ce soir, j'ai enfin une connexion qui fonctionne, juste à temps pour rédiger ces quelques lignes avant d'aller me reposer. J'en ai vraiment besoin.