lundi 1 janvier 2018

Une nouvelle année ? On reprend les mêmes ami.e.s et on continue


Trouvé en conclusion du dernier livre de Françoise Héritier paru en octobre 2017 soit un mois avant sa disparition*
"J'ai toujours rendu un culte à l'amitié. En réfléchissant bien, je pense être spontanément plus proche des femmes que des hommes. Du côté masculin, j'ai cependant deux amis à qui je peux pratiquement tout dire pour des raisons et sur des sujets différents (...) Il n'y a guère de plus grande satisfaction que celle d'avoir passé quelques heures dans une conversation à bâtons rompus , pleine de vivacité , de renversements , de tête-à-queue, de retours en arrière, de mots d'esprit, de fous rires, de mines offusquées... avec une amie. Ce sont des moments de grâce et de grande vérité; On écoute, on admire, on compatit, on se confie, on fait confiance, on s'abandonne, on rit de bon cœur, on se moque gentiment, on dit: "tu te souviens du jour où...?" C'est délicieux. Cela dure toute la vie. je ne recherche rien tant que cette simple amitié-là, sans arrières-pensée, sans chausse-trapes, sans ambiguïté, simplement parce que c'est nous et qu'on s'aime. Montaigne avait su trouver les mots justes pour le dire." 

Je vous souhaite une année pleine des riches heures amicales

*Françoise Héritier, Au gré des jours, Paris, Odile Jacob, 2017.Prix spécial du jury, Femina 2017 .

6 commentaires:

la bacchante a dit…

Oui, continuer la route avec ceux qu'on aime et palabrer sous un arbre ! Bonne route, Zoë !

Hypathie a dit…

Superbe citation de la regrettée Françoise Héritier !
Bonne année, Zoé.
Et longue vie à ton blog.

Tania a dit…

Merci pour ce passage & ces vœux, bonne année à vous, à toi, Zoë. Ce qu'écrit Françoise Héritier de l'amitié féminine me rappelle soudain une discussion en classe - c'était l'année de Montaigne, "parce que c'était lui, parce que c'était moi" - où nous, les filles, nous protestions contre le modèle littéraire de l'amitié toujours masculine !
"Parce que c'était elle, parce que c'était moi", oui.

patrick.verroust a dit…

La complicité, la connivence sont des bouquets de roses qui enjolivent l'existence pourvu qu'on ait le cœur, l'humilité, la simplicité de les entretenir, en acceptant les épines ....L'amitié, malgré des différents , voilà un bel exercice de tolérance....Je fréquente ce blog parce que sa vivacité, son impétuosité me font réfléchir et m'amusent même si je ne partage pas tous les points de vue développés ....Je ne "groupie" pas!!!
Zoê, vous pouvez encore progresser...l'an dernier vous eûtes 17 vous venez de passer à 18 , d'ici deux ans , vous aurez 20 ...tenez bon!!!

La Feuille a dit…

Plaisir de voir que "l'arbre" continue (surtout pour une "feuille" !) et qu'on peut toujours s'y rassembler pour palabrer. Que va donner l'année 2018 nul ne le sait mais avec un peu de bonne volonté et d'énergie, on réussira peut-être à repeindre un coin du ciel en bleu. Autant partir avec de bonnes résolutions combattives plutôt que de s'agenouiller vaincus ! Bonne suite et bons vœux !

Zoë Lucider a dit…

@tous, merci. J'espère en effet que nous pourrons palabrer en toute liberté encore longtemps et que cette année "anniversaire" sera l'occasion d'un renouveau.