mercredi 2 avril 2014

Contraste

La Tour 2 mars 2014*


La Tour 2 mars 2014

Que  dire ? Les champs de colza sont éblouissants, l'actualité est affligeante.

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Le fou, l’amoureux et le poète

Les amoureux et les fous ont des cerveaux bouillants,
Des fantaisies visionnaires, qui conçoivent
Plus de choses que la froide raison n’en perçoit.
Le fou, l’amoureux, et le poète
Sont d’imagination tout entiers pétris :
L’un voit plus de démons que le vaste enfer n’en peut contenir ;
C’est le fou. L’amoureux, tout aussi exalté,
Voit la beauté d’Hélène au front d’une Égyptienne.
L’œil du poète, roulant dans un parfait délire,
Va du ciel à la terre, et de la terre au ciel.
Et quand l’imagination accouche
Les formes de choses inconnues, la plume du poète
En dessine les contours, et donne à ce qui n’est qu’un rien dans l’air
Une demeure précise, et un nom.
Tels sont les tours d’une imagination puissante,
Il lui suffit de concevoir une joie,
Pour percevoir le messager de cette joie.
Et, la nuit, si l’on se forge une peur,
Comme il est facile de prendre un buisson pour un ours !
William Shakespeare, Le Songe d’une nuit d’été, Acte V
 *La Tour est le nom du lieu-dit où je suis perchée

12 commentaires:

Sophie K. a dit…

Aaaaaah, Shakespeare... :)
Oui, je ne vois en ce moment que les châteaux dans les nuages pour échapper à la bêtise ambiante, moi itou.

La Mère Castor a dit…

Et voilà, il reste (pour combien de temps) les arbres et les poètes. Beau billet, merci.

patrick.verroust a dit…

Zoë:

Je viens de voir à la MC2 Grenoble, Tauberbach, concept et mise en scène de Alain Platel. Le texte est dit soit en allemand soit dans une langue inventée. Il réussit en situant le leu de l'action dans une déchetterie vestimentaire de Rio, avec une chorégraphie dansée comme par des fous menée par une schizophrène, en lutte pour sa survie, dans un spectacle esthétique, très beau, très cru mais jamais obscène, à nous mettre à une distance quasi métaphysique avec nos maux et nos drames personnels, sans pathos, servi par une musique de Bach chantée par des sourds et un air de Mozart . .Nous touchons, avec délicatesse pourquoi nous ne "sommes pas d'accord avec la vie" et pourquoi nous nous y accrochons. La beauté se cache dans les recoins inexploré du cerveau...
Le spectacle passera , peut être, l'an prochain à Toulouse, je vous recommande de le guetter.

Dominique Hasselmann a dit…

Une tour de guêt ou d'ivoire ?

L'actualité est aussi fortement orientée par les médias (voir la revue de presse de ce matin, complètement à sens unique avec Le Figaro en chef d'orchestre).

Le théâtre n'est évidemment pas qu'en planches...

la bacchante a dit…

De la fenêtre de ma salle, le même éblouissement. La nature ne prend pas le deuil devant la débâcle humaine.

Zoë Lucider a dit…

@Sofka, accrochons nous aux nuages!
@La Mère Castor, plus de fous furieux que de poètes, je le crains.
@PV, du haut de La Tour, j'essaierai de voir venir.
@DH, le cirque médiatique est une mauvaise pièce.
@la bacchante, bien heureusement, les arbres sont impassibles, ils ne crient même pas quand on les frappe :-)

patrick.verroust a dit…

Cette déchetterie est Maus ,vraiment!

Colo a dit…

Conce(voir) une joie et la ressentir.
Peu de joies ambiantes ici, mensonges et tromperies,épines, mais les champs de marguerites, jaunes...
Merci Zoë!

Zoë Lucider a dit…

@PV des chetteries ?
@ Colo, plaisir de vous trouver sous l'arbre.

patrick.verroust a dit…

Joël Pommerat a revisité et mis en scène Cendrillon.Il le fait avec intelligence lucidité sans occulter la cruauté de la vie et des rapports humains mais avec une poésie surprenante et un humour qui séduit petits et grands. S'il passe à portée , sautez dessus!

Dominique Autrou a dit…

La charpente cache l'arbre, qui lui-même cache des tiroirs...

Zoë Lucider a dit…

@PV, entendu
@DA, un jeu de cache-cache