mardi 26 novembre 2013

Florence, libre comme l'air.

Je n'ai eu qu'une toute petite journée que je pouvais consacrer à la visite de la ville. Le cœur historique est relativement restreint, de sorte qu'on peut s'y promener à pied, en s'émerveillant à chaque pas de la beauté paisible de cette ville qui regorge de monuments

dont la fameuse Santa Maria del Fiore (il Duomo, dont la coupole a été réalisée par l'architecte Brunelleschi). Je ne suis pas entrée. Je voulais marcher à l'air libre, il faisait si beau.

 
Les rues, les places sont tranquilles, on y observe une atmosphère détendue. Je n'ai pas croisé de mendiants, ça m'a frappé après coup. N'y aurait-il pas de pauvres à Florence ou sont-ils exclus de ces beaux quartiers?

 En ce mois de novembre, la présence des touristes est plutôt discrète, à part dans quelques lieux "incontournables" tels que le Ponte Vecchio sur l'Arno.



et encore n'est-ce pas la foule sinon ces deux-là ne pourraient pas circuler entre les boutiques où ruisselle l'or, montés sur ce drôle d'engin.






 En déambulant à proximité des Offices, mon oeil a été attiré par ce vieil olivier incongru. La plaque apposée sur son enclos indique qu'il s'agit d'un arbre planté là en souvenir de l'attentat de la Via dei Georgofili 
perpétré contre la Galerie des Offices en 1993 qui a fait 5 morts et de nombreux dégâts.
On y découvre également un terme né d'une traduction fantaisiste "évidencer" pour "mettre en évidence".


Comme il faisait très beau (j'ai mangé un sandwich en terrasse)  j'ai fini par opter pour une promenade dans le jardin de Boboli (il Giardino di Boboli) adjacent au Palais Pitti.

Le palais fut entrepris par le banquier Luca Pitti, pour concurrencer semble-t-il le faste des Médicis qui l'achetèrent (o' heurs et malheurs des fortunes) quand le banquier fit banqueroute. Ils y installèrent leur résidence et c'est le plus grand palais de Florence qui contient les appartements royaux, la Galerie Palatine et le Musée d'art moderne.

 


Le jardin abrite une riche collection de sculptures des plus classiques 




aux plus modernes (Igor Mitoraj, Tindaro Screpolato, bronze, 1993)


Neptune s'évertuant de son trident n'impressionnait d'aucune façon le héron installé dans la vasque 

 qui jouait à la star pendant que les appareils photos le mitraillaient.
Quand  j'en parlais le soir, avec Sabine qui m'hébergeait le temps de mon séjour, elle m'apprit que les hérons étaient un problème à Florence, qu'il y en avait trop, qu'ils faisaient des dégâts. Dommage!



 Le jardin offre de très belles perspectives sur la ville qu'il domine, par exemple de cette allée bordée des fameux vases médicis



Après un café pris dans la cafeteria du musée, j'ai repris le chemin du Ponte Vecchio et suis revenue vers ma base .


Les grues et les chantiers que j'ai croisés tout le jour m'ont rappelé que nous avons hérité de magnifiques traces du passé, d'un patrimoine fabuleux, mais que nous devons entretenir à grands frais. Ce sentiment a été accentué le lendemain alors que je contemplais  les peintures de Botticelli, je notais les dates toutes récentes des restaurations. Était-ce dû  à l'attentat mafieux de 1993 qui endommagea 173 tableaux et de nombreuses sculptures ou à l'attentat du temps. En tout cas, ces œuvres rénovées signalent que dans des ateliers du XXIe siècle, des artisans travaillent amoureusement des techniques anciennes pour restituer au plus près ce que plusieurs siècles plus tôt  d'autres ont amoureusement empreint sur la toile, cette même toile, qui elle, a résisté au temps.
 
Sur mon chemin je me suis reposée sur un banc, devant Santa Maria Novella, dans le jour finissant.

Après un tour trop rapide aux Offices le lendemain matin, j'ai quitté Florence, à peine entrevue avec regret, me promettant d'y revenir pour un plus long séjour. Merci à mes hôtes florentins.

Photos ZL, Florence, novembre 2013


14 commentaires:

patrick.verroust a dit…

"Paisible" n'est pas la qualificatif que j'appliquerais à Florence. J' n'ai pas trop aimé cette ville surchargée de monuments et d’œuvres d'art entassés dans un espace trop restreint. Bien sur "le Ponte Vecchio" m'a séduit, j'ai rêvé en contemplant l'Arno, roulant ses eaux à la manière d'un Médicis à la brutale tranquillité.J'ai surtout apprécié les antiquaires où j'ai découvert une merveilleuse petite sculpture érotique.

Sophie K. a dit…

Quelles merveilles ! Merci beaucoup, Zoé.

Didier Goux a dit…

Passer au pied du Duomo sans y entrer, ça il fallait le faire, alors ! J'avoue que je n'en reviens pas…

(Je suppose que vous n'êtes pas non plus entrée à la galerie de l'Académie, où sont le David et les esclaves de Michel-Ange ?)

Tania a dit…

Douceur de la lumière et des couleurs, j'aime beaucoup la photo 17.

Malleville a dit…

Chère Zoé lucider,
Ces photos sont venues habiter ma solitude ,'une semaine de fin décembre 1990 . Les offices étaient silencieuses et comme l'évoquait Patrick V.on voyait luire sur l'Arno la pointe des diamants de Lorenzo ..
Les jardins de Boboli pris dans le givre...
et bien Zoé j'ai aimé les visiter d'un temps à l'autre avec vous

bien de l'amitié
Kara

Angelun Bizi a dit…

Ben plus besoin d'y aller.Tout vu grâce à vous.
Et puis pas de mendiants à Florence c'est une bonne nouvelle ;)
Merci

Daniel D a dit…

Moi qui n'ai pas d'âme, j'aurais aimé d'autres nourritures, la recette de la florentine par exemple.

Dominique Autrou a dit…

Les oiseaux font toujours des dégâts aux constructions, les maires et les conservateurs (même s'ils sont démocrates) ne les apprécient guère.
Aussi, cette façon sommaire de construire un nid selon un modèle inchangé depuis des lustres, quelle bande de ringards ;)

Zoë Lucider a dit…

@PV, j'ai beaucoup regardé les vitrines, j'ai même fait une série de photos que je n'ai pas affiché ici. Florence m'a paru paisible, peut-être par contraste avec Paris d'où j'arrivais.
@Sofka, merki
@Didier Goux, j'ignorais que vous veniez sous l'arbre. Oui, ça peut sembler étonnant, mais j'ai préféré marcher dans les rues plutôt qu'entrer dans les multiples musées. Il me fallait sacrifier beaucoup, ce fut Michel Ange.
@Tania, merci, je l'aime beaucoup aussi et je suis restée à l'arrêt un moment à contempler le ciel et les collines.
@Kara, plaisir de vous retrouver. Il faisait un soleil propice à déambuler;
@Angelun bizi, c'est gentil mais rien ne vaut le direct.
@Daniel D, désolée, pas de rubrique gourmande.
@DA, les oiseaux, c'est comme les humains, c'est le surnombre qui les rend pénibles.

patrick.verroust a dit…

"Libre comme l'air"....Une expression qui illustre les limitations nos marges de liberté. Heureusement , qu'il n'est pas libre , l'air, il en tient de ces
couches...stratosphériques. L'air de rien , il est sous pression ,a des caries dans la molaire et aurait besoin de détente....Les Médicis,eux, ne manquaient pas d'air, ils le pompaient souvent. C'est Cosme çà!

Dominique Hasselmann a dit…

Florence mérite que l'on y revienne : tu as bien fait de te réserver cette possibilité-là !

Au pied de la galerie des Offices, je me souviens d'un dessinateur de trottoir, les touristes lui jetaient des pièces de monnaie. Peut-être n'avait-il jamais visité ce qui le surplombait ?

Zoë Lucider a dit…

@PV, l'expression répond au titre précédent, vous aviez compris.
@DH, le long de l'Arno, beaucoup de vendeurs de babioles dont des peintures "originales" de Florence, sans doute faites à partir de reproduction.

patrick.verroust a dit…

Que vous ayez prétexté d'aller admirer l'architecture locale pour faire du lèche-vitrine, les florentins n'en furent pas dupes. Ils virent le manège dont vous laissâtes trace ici. Ce fut votre marathon à vous....

madame de Keravel a dit…

la friandise d'aujourd'hui dans mon calendrier de l'avent vient de la Galerie des Offices je crois, tu l'as vue ?