vendredi 29 novembre 2013

L'arbre a cinq branches




Cinq ans, oui ce blog a tenu bon depuis 5 ans. 
En dépit des tentations d'abandon.
Merci à tous ceux qui m'ont accompagnée.

Lilian Guderska




 
 
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File:Red-knobbed.starfish.arp.jpg



 

mardi 26 novembre 2013

Florence, libre comme l'air.

Je n'ai eu qu'une toute petite journée que je pouvais consacrer à la visite de la ville. Le cœur historique est relativement restreint, de sorte qu'on peut s'y promener à pied, en s'émerveillant à chaque pas de la beauté paisible de cette ville qui regorge de monuments

dont la fameuse Santa Maria del Fiore (il Duomo, dont la coupole a été réalisée par l'architecte Brunelleschi). Je ne suis pas entrée. Je voulais marcher à l'air libre, il faisait si beau.

 
Les rues, les places sont tranquilles, on y observe une atmosphère détendue. Je n'ai pas croisé de mendiants, ça m'a frappé après coup. N'y aurait-il pas de pauvres à Florence ou sont-ils exclus de ces beaux quartiers?

 En ce mois de novembre, la présence des touristes est plutôt discrète, à part dans quelques lieux "incontournables" tels que le Ponte Vecchio sur l'Arno.



et encore n'est-ce pas la foule sinon ces deux-là ne pourraient pas circuler entre les boutiques où ruisselle l'or, montés sur ce drôle d'engin.






 En déambulant à proximité des Offices, mon oeil a été attiré par ce vieil olivier incongru. La plaque apposée sur son enclos indique qu'il s'agit d'un arbre planté là en souvenir de l'attentat de la Via dei Georgofili 
perpétré contre la Galerie des Offices en 1993 qui a fait 5 morts et de nombreux dégâts.
On y découvre également un terme né d'une traduction fantaisiste "évidencer" pour "mettre en évidence".


Comme il faisait très beau (j'ai mangé un sandwich en terrasse)  j'ai fini par opter pour une promenade dans le jardin de Boboli (il Giardino di Boboli) adjacent au Palais Pitti.

Le palais fut entrepris par le banquier Luca Pitti, pour concurrencer semble-t-il le faste des Médicis qui l'achetèrent (o' heurs et malheurs des fortunes) quand le banquier fit banqueroute. Ils y installèrent leur résidence et c'est le plus grand palais de Florence qui contient les appartements royaux, la Galerie Palatine et le Musée d'art moderne.

 


Le jardin abrite une riche collection de sculptures des plus classiques 




aux plus modernes (Igor Mitoraj, Tindaro Screpolato, bronze, 1993)


Neptune s'évertuant de son trident n'impressionnait d'aucune façon le héron installé dans la vasque 

 qui jouait à la star pendant que les appareils photos le mitraillaient.
Quand  j'en parlais le soir, avec Sabine qui m'hébergeait le temps de mon séjour, elle m'apprit que les hérons étaient un problème à Florence, qu'il y en avait trop, qu'ils faisaient des dégâts. Dommage!



 Le jardin offre de très belles perspectives sur la ville qu'il domine, par exemple de cette allée bordée des fameux vases médicis



Après un café pris dans la cafeteria du musée, j'ai repris le chemin du Ponte Vecchio et suis revenue vers ma base .


Les grues et les chantiers que j'ai croisés tout le jour m'ont rappelé que nous avons hérité de magnifiques traces du passé, d'un patrimoine fabuleux, mais que nous devons entretenir à grands frais. Ce sentiment a été accentué le lendemain alors que je contemplais  les peintures de Botticelli, je notais les dates toutes récentes des restaurations. Était-ce dû  à l'attentat mafieux de 1993 qui endommagea 173 tableaux et de nombreuses sculptures ou à l'attentat du temps. En tout cas, ces œuvres rénovées signalent que dans des ateliers du XXIe siècle, des artisans travaillent amoureusement des techniques anciennes pour restituer au plus près ce que plusieurs siècles plus tôt  d'autres ont amoureusement empreint sur la toile, cette même toile, qui elle, a résisté au temps.
 
Sur mon chemin je me suis reposée sur un banc, devant Santa Maria Novella, dans le jour finissant.

Après un tour trop rapide aux Offices le lendemain matin, j'ai quitté Florence, à peine entrevue avec regret, me promettant d'y revenir pour un plus long séjour. Merci à mes hôtes florentins.

Photos ZL, Florence, novembre 2013


lundi 18 novembre 2013

Florence. Entre les murs.

 Ce fut d'abord un couvent de Bénédictines qui choisissaient la claustration totale et vivaient emmurées d'où le nom de cet énorme complexe Le Murate construit en 1424 et situé entre via Ghibellina et via dell'Agnolo.
Napoléon prenant possession de Florence expédia les Nonnes au diable et s'empara du bâtiment. Peu après en 1845, le bâtiment fut réorganisé en prison, les cellules des nonnes devinrent les cellules de prisonniers.

Le Murate hébergea -contre leur gré- pas seulement des droits communs mais également des prisonniers politiques, des écrivains  opposants aux régimes diversement tortionnaires de ces anciens temps aux mœurs si rugueuses.
  
La prison a été inondée lors de la crue de l'Arno en novembre 1966 et les prisonniers délivrés pour ne pas risquer la noyade. Quelques-uns la risquèrent cependant pour porter secours au gouverneur de la prison et à sa famille cernés par les flots. Par la suite, la prison surchargée et insalubre fut fermée et les prisonniers transférés dans une prison plus moderne et surtout hors du périmètre de la ville.

A partir de 1998, sur des plans de l'architecte Renzo Piano, le complexe a été transformé et abrite désormais des logements, 
un centre culturel, une bibliothèque, un café (très agréable, ci-dessous), un restaurant (également sympathique)


 et des espaces de travail pour divers organismes dont celui où j'ai été "emmurée" pendant  deux jours.


A suivre ...

Photos ZL, Florence novembre 2013

mardi 5 novembre 2013

De ma fenêtre




Les premières pluies d’automne après un mois d’octobre délicieux de douceur.
Les sujets qui fâchent :
« L’alternative »  Jean Louis Borloo et François Bayrou, on parle mariage, pacs etc, ces deux–là s’unissent pour « sauver » le peuple «en état de désespérance » , proposer une  « nouvelle » alternative. Ces deux vieux chevaux de retour se prennent pour de jeunes étalons qui seraient en mesure d‘embarquer le char de l’état vers de mirobolants sommets. 

Le débat sur la pénalisation des clients. Quelques vieux mâles rances ont commis un billet « le manifeste des 343 salauds" (ils se vantent d'ailleurs parce qu'ils ne sont qu'une petite trentaine au départ, mais par un prompt renfort... ). Ils ne manquent pas d’air de calquer leur slogan sur celui des féministes luttant pour la légalisation de l'avortement . En même temps que ces mâles s’expriment pour le droit à acheter de la femelle quand ça leur chante, une ONG néerlandaise a organisé un piège pour libidineux pédophiles, prêts à payer cher pour qu’une petite fille les fasse bander en se livrant à une scénographie porno de leur goût. Rien à voir ? Voire!
Je pense que tout homme  qui n’est pas manchot,  (toute femme aussi d'ailleurs), peut canaliser ses pulsions irrépressibles.  Sinon, il /elle sera condamné(e) à passer par le jeu de la séduction  et dans ce cadre aussi, il ne manque pas de femmes /hommes vénales qui accepteront les petits cadeaux. Mais on évitera de mettre à l’étalage  des petites jeunes filles juste sorties de la puberté, arrachées à leur famille, abusées de toutes les façons  puisqu'on sait bien que s'il n'y a plus de demande, il n'y aura plus d'offre. Les prostituées "volontaires" se débrouilleront pour draguer le client autrement qu'en se promenant sous le nez du chaland. C'est déjà le cas des escort girls. Et qu'on ne vienne pas m'opposer l'argument du droit d'accès pour les plus fauchés. On croit rêver! Alors que les besoins de base comme se nourrir ou s'abriter sont refusés (oui parce qu'il existe des solutions) à presque un milliard de personnes sur la planète, il faudrait permettre aux fauchés de se payer à bas prix les services d'une prostituée. En réalité la misère organisée offre un vivier de proies pour les chasseurs qui continuent leur petit cinéma de conquérants au petit pied.
Je respecte toutes les personnes qui exercent cette activité mais je refuse de penser que c'est "en toute liberté". La plupart des femmes n'ont pas le choix et toute femme a été un jour tentée de se procurer de quoi simplement manger par ce procédé. Ce qui arrête les femmes sur cette pente glissante, c'est tout simplement le désir de conserver son intégrité, au sens le plus fort : rester entière dans son corps et dans sa tête et non morcelée entre une partie qui serait disponible et mise à l'encan et le reste de soi (ce qu'il en reste), la petite fille qui n'imaginait pas que sa vie serait ce tapin, par tous les temps et par tous les hasards. Bien-sûr que certains hommes peuvent être gentils avec elles, voire les aimer pour un instant and so what ? Peut-être certaines aiment leur boulot et tant mieux, mais cette liberté qu'elles revendiquent, personne ne veut leur prendre, ce qui est visé par la loi c'est la marchandisation contrainte des femmes.
Si les féministes s'énervent sur la question c'est que la prostitution fait partie du grand système dans lequel les femmes sont assignées au bien-être des autres pendant que les mecs réclament, eux, le droit d'acheter leurs services et à bas prix de préférence. Tous les métiers "dits féminins" sont les plus mal payés, tous les métiers chiants et sans intérêt leur sont réservés (le fameux boulot de caissière utilisé comme comparatif par les partisans du droit à se prostituer au prétexte que ce n'est guère pire que de se faire harceler par un  cheffaillon). Ah, évidemment, vu comme ça ...  Tous les défenseurs du droit à se prostituer devraient examiner en leur âme et conscience le bonheur qu'ils éprouveraient si leur fille (ou leur fils) embrassaient la profession. Une chose est de donner (vendre) du plaisir , une autre est pour cela d'être attaché au piquet et ne pouvoir quitter le pré. Parce que la prostitution est aussi un ghetto dont on s'extirpe rarement indemne (santé physique et psychique souvent altérées). Les arguments "deux adultes consentants" sont d'une fourberie totale, prétendant mettre sur pied d'égalité l'acheteur et le vendu.
Pour ma part, je ferai référence à deux films : La fiancée du pirate où Bernadette Laffont, la pauvresse, dont on tue le bouc, son animal chéri, se venge magistralement de tous les faux-culs qui ont acheté ses services et American Gigolo où Richard Gere se loue auprès de femmes fortunées pour assouvir ses goûts de luxe, est pris dans un imbroglio où il risque la prison à vie et qui le tire de ce mauvais pas ? Une femme en jouant sa vie et sa réputation. Je sais, c'est un choix totalement subjectif. Comme tous les choix non ?

La mort des deux reporters au Mali. Je suis naturellement désolée pour leurs proches, je suis consciente que c'est aussi le droit à l'information qui est peut-être visé à travers eux, mais tout de même, peut-on vraiment s'étonner qu'en s'approchant aussi près de zones éminemment conflictuelles on  puisse encourir un danger quelconque. Leur courage mérite d'être salué. En revanche tous les discours et les mouvements de menton de nos "responsables" politiques sont parfaitement insupportables. Qu'ils se taisent !

La pluie a presque cessé, le vent est moins fort. De ma fenêtre, la nuit s'annonce tranquille. En attendant les news...

PS. Je vous conseille l'humoristique décryptage de Caro  du manifeste des 343 lourdauds

Photo ZL, De ma fenêtre, novembre 2013