mardi 21 août 2012

Le monde, quel cirque!

Miss Monde est chinoise. Quelle surprise ! Pas de raison que les godiches asiatiques ne prennent la relève. Selon l'article que vous ne lirez sans doute pas, sachez que (je cite) L'unique fois où la France a gagné le concours remonte à 1953 avec Denise Perrier. Alors, moi je dis : qu'est ce que vous foutez les filles quoi !

Photos – Miss Chine sacrée Miss Monde

Je l'avoue, je ne viens plus beaucoup en visite sur les blogs et je n'écris plus guère. Je pars pour quelques jours mais ça devrait s'améliorer à mon retour et entre temps, je lirai vos commentaires à cette nouvelle d'une très haute importance. Une Miss chinoise, cela fait signe comme disait Roland (Barthes, vous l'aviez compris).
A tout bientôt

Ajouté ce vendredi 31 : pendant ce temps, les Imams sévissent. LienAjouté ce samedi 1er septembre : un nouveau Robin des Bois ?

Ajouté ce vendredi 6 septembre à la suite des recherches de JEA, un lien sur le commentaire bien tarte de l'élection de Denise Perrier.

vendredi 17 août 2012

Clair obscur


Des amis de passage avaient vu l'exposition "Corps et Ombres " de Montpellier et souhaitaient visiter celle de Toulouse au Musée des Augustins, un diptyque consacré aux peintres inspirés de Caravage.
Le jardin du cloitre est paisible. On croise au détour d'une allée une impressionnante cohorte de gargouilles posées sur leur derrière et qui semblent ainsi hurler à la lune.



Point de Caravage aux Augustins, mais ses émules du Nord et notamment de l'Ecole d'Utrecht, inspirés de sa technique d'utilisation de la lumière et de l'ombre pour rehausser la dramaturgie des scènes essentiellement bibliques. J'ai été très frappée du contraste entre les visages du Christ martyr (le plus souvent résigné, replié sur une douleur muette) et ceux des personnages qui l'insultent, leurs rictus de joie mauvaise, d'exultation.


Le Couronnement d'épines Dirck van Baburen

J'ai été séduite par un très petit tableau de Rembrandt peint à 21 ans : "la fuite en Egypte". La photo ne rend pas compte de la délicatesse et de la luminosité de l’œuvre.



Intéressante la figure de Gerrit van Honthorst, surnommé Gherardo delle Notti (Gérard de la nuit) pour son art du clair obscur, l'apport précisément de Caravage qui aura bouleversé le monde de la peinture de son époque





Nous avons ensuite arpenté la partie du musée consacrée aux expositions permanentes avec notamment une intéressante mise en parallèle des moules plâtres et des œuvres achevées en bronze ou en marbre.

Comme il faisait très chaud dans la ville, après un repas pris dans un restaurant végétarien "la faim des haricots", nous nous sommes repliés sur les Jardins des Martels dont j'ai déjà fait ici l'éloge. Mes amis ont été éblouis par la collection de lotus et ont acheté des graines avec la ferme intention d'en envahir la mare qui se trouve dans leur jardin des Landes.



Et... oui, 21 ans, déjà !

vendredi 10 août 2012

Ombre et lumière de la solitude


« L’histoire des hommes est la longue succession des synonymes d’un même vocable. Y contredire est un devoir » René Char.
C'est par ces mots que Patrick Boucheron a conclu jeudi 9 août au Banquet du Livre de Lagrasse, son rendez-vous -très suivi- de 12h30 des Conversations sur l'histoire. Il parlait ce jour là du cloitre, et plus généralement des lieux où on se "retrouve" comme se retrouvaient les lettrés et les religieux dans la familiarité des cloitres. Voyager dit-il c'est devenir soi-même l'étrange et s'obliger à une perte de repère qui permet de réellement découvrir les lieux alors que la plupart du temps nous venons reconnaître ce que nous en savons. Qui peut se vanter de découvrir Venise ou Rome ou les Pyramides d'un "œil neuf".

C'était bien cette familiarité avec le lieu, l'Abbaye et ses fidèles qui chaque année se rendent à ce rendez-vous d'août que j'étais venue "retrouver". L'an dernier j'étais à Fribourg à la même époque. L'année précédente (2010)le Banquet s'était déroulé sans Bob (Gérard Bobillier) mais en présence de ses vieux complices (Michon, Rolin, Macé, Quignard, Mesguich et Milner). Tous lui avaient rendu un vibrant hommage. Les habitués avaient tous suspecté un changement de cap après sa disparition..

L'édition 2008 avait été éblouissante, avec la projection des films du cinéaste arménien Artavazd Pelechian (Nous, Les saisons, Notre siècle) et en ouverture un concert somptueux du Troubadours Caravan. Il est vrai qu'on s'interrogeait "Le monde existe-t-il ?

Cette année,le thème n'était pas moins fort : "Ombre et lumière de la solitude". Pourtant, est-ce parce que je n'y suis allée que trois jours, je n'ai pas "retrouvé" l'atmosphère si particulière de ferveur dans le partage d'instants de magie poétique et spirituelle.

Beaucoup de philosophie universitaire, un peu trop désincarnée à mon goût, même si nous avions affaire à de la pensée de haut vol. Un rajeunissement certain des intervenants à qui il manque peut-être la patine d'un voyage temporel plus long.


Gwenaëlle Aubry

La commission de sécurité a imposé que les conférences se tiennent sous un barnum (qui défigure la vue sur l'abbaye). Il est vrai que le cloitre devenait trop exigu et que son sol, très accidenté accueille mal les sièges en plastique solidarisés qui sont préconisés.
Pas d'intermède musical entre les conférences, deux musiciennes nous régalaient Joëlle Cousin (violon) et Laurence Disse (piano), elles ne sont plus de la fête.
Lassitude aussi d'un rituel. Je ne sais. Boucheron est certes brillant, drôle, clair et profond. La demi-heure en sa compagnie est du plaisir pur, ces moments trop rares où l'intelligence de l'orateur déplie en nous les ressources cachées d'une intuition qui attendait de se déployer.
Après ? Il faisait chaud !
L'Orbieu m'a aidé à supporter la canicule et les retrouvailles avec les amis ont compensé l'absence de figures majeures (à mes yeux).

Le soir, je prenais la route vers Carcassonne où m'accueillaient des amis. Le matin, en ouvrant la porte-fenêtre, j'avais le plaisir des couleurs fraiches et du bel ordonnancement de ce petit jardin.


Je savourais un instant de solitude, avant de repartir à la rencontre de mes semblables.

Photos ZL, août 2012.

dimanche 5 août 2012

Indispensable solitude.

Nous avons la chance d'être basés dans un pays peu fréquenté par les touristes de sorte que nous bénéficions d'une paix royale quand d'autres sont entassés dans des lieux d'où la moindre parcelle d'authenticité a été éradiquée au profit de la panoplie attrape-gogos, gaufre, barbe à papas et menthe à l'eau à cinq euros pièce -sans la paille -.



"Libère toi autant que tu le peux et tu auras fait tout ce qui t'incombe; car il n'est pas donné à tout le monde de briser toutes les barrières ou, plus explicitement, ce qui est une barrière pour l'un ne l'est pas nécessairement pour tous. Aussi ne t'épuise pas contre les barrières des autres : il suffit que tu abattes les tiennes. Qui a jamais réussi à abattre ne serait-ce qu'une barrière pour tous les hommes ? N' y a -t-il pas aujourd'hui comme de tout temps, des milliers et des milliers de gens à courir les rues avec "toutes les limites de l'homme" ? Celui qui renverse une de ses barrières peut ainsi avoir montré aux Autres la voie et la manière; le renversement de leurs barrières reste leur affaire." Max Stirner, L'unique et sa propriété

Vaste programme comme disait l'autre.

Photos ZL. Ma belle amie au bain, août 2012