mercredi 29 décembre 2010

La dispute

http://photos.blogs.liberation.fr/photos/uncategorized/2008/06/29/la_dispute.jpg


Il y avait longtemps que je n'avais visité "l'autofictif" d' Eric Chevillard.

J’ai coupé en morceaux le corps de ma femme puis j’ai mis ces morceaux dans une valise, elle a fait de même avec le mien, en sorte que nous voilà bien lourdement chargés pour les vacances.


À ne pas confondre, la brute conjugale prompte à cogner, ce crétin violent, inexcusable, ce gorille aux poings haineux, et le paisible bonhomme que sa femme habitée par le démon de l’autodestruction utilise comme gourdin, comme massue, comme couteau, répugnant sans doute à se mettre elle-même en pièces avec les ongles et les dents et préférant, toujours en quête d’un coupable, aller se déchirer sur les moindres aspérités de son compagnon, inévitablement anguleux et contondant par endroits du seul fait qu’il existe et remue, et dont le geste le plus innocent devient malgré lui un coup.

(Elle ne l’écoute plus que quand il ronfle.)

Le dernier est encore le plus terrible à mes yeux.

Illustration La dispute et un petit dernier pour la route avant d'entrer dans une nouvelle année pleine de bonheur et de joie de vivre, c'est le Prez qui vous le dit

9 commentaires:

patrick Verroust a dit…

Quand chacun se met au ban , le ridicule le dispute à la colère. J'ai un truc pour dérider, je tourne le dos, debout immobile, raide comme l'injustice, de façon à ce qu'on voit mon poster rieur à l’arrêt

Je suis un adepte de la méthode Chevillard que j'ai adaptée à ma sauce. Je laisse les yeux et nos ombres dehors de façon à ,toujours, avoir les valises sous les yeux. Je trouve dans le train ou l'avion , une place à l'ombre , les valises voyagent en bagages accompagnés. C'est très économique. Pour le voyage,je laisse à mon ombre, quelques morceaux choisis .Quand elle ne peut pas lire, mon ombre s'assombrit. En cyclomoteur, j'utilisais des ombres brel . C'était , il y a très, très longtemps, je me suis mis aux jeux de mots, tôt si bien qu'à minuit passé , je peux faire des jeux de mots ,tards.

la bacchante a dit…

Cela ressemble à s'y méprendre à un vent des blogs.
Si vous aviez une résolution internautique à prendre pour cette nouvelle année: des vents des blogs, saison 2!

Anna de Sandre a dit…

J'adore le film avec Bill Murray. Cette parodie à l'inverse nous fait nous demander ce qu'elle foutait avec ce connard.

Christophe Sanchez a dit…

Ah Chevillard ça se déguste tous les jours !

Anonyme a dit…

se couper en morceaux et faire des valises pour se poser partout où on aime à la fois ... ahhhh !

manouche a dit…

Que carniceria!

Depluloin a dit…

Ah oui, Bill! Bill!! ... (C'est après ce film très réussi tourné à Tokyo... euh... L'année dernière à Tokyo"... "Tokyo, mon amour", je ne sais plus qu'il est parti en sucette. A mon humble avis, Bill... Ressaisis-toi!)

(Sinon... chuuut! ... j'aime pas Chevillard... faut pas le répéter!:)

Zoë Lucider a dit…

@ PV, vous êtes bien le seul à vouloir des valises sous les yeux. J'aime bien vos mots tard.
@la bacchante, oui de temps en temps ma manie me reprend. Saison 2, m'étonnerait mais quelques petites incartades, sans doute.
@AdS, chouette, te revoili ! Tu me manquais. Bill est un de tes chéris, si j'ai bon souvenir, nan ?
@Ch. Sanchez, voir ci-dessous le point de vue de môssieur Pluplu
@kouki, une interprétation osée, coupée au couteau.
@manouche, on peut le dire, oui.
@Depluloin, Lost in translation pitêtre ? Comment, quand on aime Beckett peut-on ne pas aimer Chevillard. Expliquez-nous ça !!!

aléna a dit…

contente que vous lisiez Chevillard. Vous ne le fréquentiez plus? vous vous étiez disputé?