dimanche 28 février 2010

Le Vent des blogs 48. Avis de tempêtes


J'ai un peu de mal à rédiger un Vent des blogs alors que la tempête a dévasté une partie de la côte atlantique où je passais il y a quelques jours de paisibles vacances. Selon mes informations, le petit morceau de côte où j'ai mes attaches n'a pas été trop agressé, mais je n'ai guère de détails. La côte n'était pas au beau fixe mais pas non plus si déchaînée quand je circulais à bicyclette et m'arrêtais pour fixer quelques images comme cette plage de Nauzan, plage de mon enfance,
ou les jolies villas rescapées du bombardement qui réduisit en gravas la plupart de la ville de Royan et ses alentours, pour rien, alors que le sort de la guerre n'en dépendait pas. Je l'ai su très tard, grâce à Howard Zinn (dont la mort récente n'a pas soulevé beaucoup d'émotion) qui en avait parlé dans un entretien avec Daniel Mermet. Dire le choc que cette révélation m'a infligée est impossible alors que toute mon enfance j'ai entendu parler de ce désastre qui avait causé la mort de milliers de personnes et détruit la quasi totalité de la petite station balnéaire, investie par les officiers allemands qui y vivaient en villégiature en attendant que la guerre prenne fin.

J'ai retrouvé dans un autre entretien la confirmation de ce que j'avais entendu chez Mermet:
Neuf ans après la guerre, j’ai rencontré un homme qui se trouvait à Royan en 1945, ville que j’avais alors contribué à bombarder ( Ce fut l’une des premières utilisations militaires du napalm !). Cette rencontre m’a amené à réfléchir à la guerre en général, et à cette expérience en particulier. Nous n’avions aucune nécessité de bombarder Royan, c’était absurde d’un point de vue militaire. J’ai alors compris que ceux qui décident des guerres en évoquant des causes justes n’ont pas de motivations pures. Et j’ai saisi que même une guerre contre le fascisme corrompt ceux qui y participent. J’en ai conclu que la guerre était inacceptable, parce que ses moyens sont toujours mauvais et corrompus, sa finalité toujours incertaine. Howard Zinn

Voici donc deux des belles sauvegardées de la côte, que les avions "alliés n'ont pas ratatinées.


Ces jours derniers, je n'ai pas beaucoup visité le ouèbe, trop occupée que j'étais à déguster les délices tirés de cet océan magique

et à lire (Liquide de Philippe Annocque, Le temps des catastrophes Isabelle Stengers) et à jouer au Scrabble avec ma sister.
Puis à réparer la panne qui a affecté la machinerie.

Quelques liens cependant à vous mettre sous la souris si ça vous inspire.

La fête à Fred, une nouvelle de Manu Causse, parce que j'aime bien ce lascar.

"A vous dire le vrai, la musique que je préfère, fût-ce à la mienne, à celle de quiconque, c'est ce qu'on entend quand on se tient tranquille, simplement.", interview de John Cage citée par Hozan Kebo en commentaire d'un très bel article de Frasby sur l'inventeur d'univers sonores

La mise en disparition du travail et ses effets pathologiques et sociaux par Philippe Zarifian

A la suite d'une série d'arguties au sujet du dernier livre de Florence Aubenas « Quai de Ouistreham », dont Clopine a rendu compte (suscitant un beau hourvari), je ne sais par quelle association j'en suis venue à La journée sans immigrés, une façon de rendre visible par cessation d'activité tout ce que les immigrés font fonctionner grâce à un travail mal rétribué, pas reconnu, voire méprisé et qui ne leur donne pas même le droit de circuler librement. Honte à ce pays et à tous les pays qui humilient ceux dont la force de travail est le socle du bien être collectif. Ce sont eux qui travaillent actuellement à la réalisation du tramway parisien par exemple. Jusqu'à quand les digues sociales empêcheront-elles le déferlement de la rage ?

Ainsi que vont faire les Grecs ? Sophie K nous livre cette info qui m'a fait hurler : il s’appelle Lloyd Blankfein, dirige la banque Goldman Sachs, et vient comme un grand, avec ses copains, de foutre la Grèce en faillite. Pendez les haut et court!

Pour conclure dans la tonalité de ce Vent finalement plutôt tempêtueux, un chroniqueur que j'affectionne, capté par mespiedssurterre, j'ai nommé François Morel. Il nous donne à entendre un bon résumé finalement des petits vents aigrelets qui soufflent sous nos latitudes.

Et cependant terminer sur une note poétique avec le blog de Renato et Marianne Moore art.

33 commentaires:

Frédérique M a dit…

Eh bien, moi je vote pour la journée sans immigrés. Voilà une fameuse idée, dans l'esprit de ce que nous disions chez moi cet après-midi. Et comme je suis auvergnate, je me demande si je ne mériterais pas de me joindre au mouvement (après ce qu'a prétendu un certain ministre...). Le mot magique est-il toujours de rigueur ? Hobimon !

Anonyme a dit…

Et voilà une idée bien raciale et raciste que cette journée sans immigré, une idée puante comme peut en pondre soit un mouvement communautariste, soit une gauche bien-pensante. Un peut faire une journée sans roux, une journée sans les droitiers, une journée sans types qui se lèvent du pied gauche, etc. Tout ce qui relève du corporatisme ou du communautarisme me débecte— c'est une nouvelle façon de cliver davantage. Des gens qui travaillent, je sais ce que c'est, des immigrés, déjà moins... j'entends déjà Le Pen monter au créneau et répliquer : et une journée sans Français. C'est franchement ridicule et exacerber les tensions.
Et avant de faire hurler, j' suis fils d'immigrés moi-même (moi, j' suis plus immigré du coup), et j'ai connu des gens qui pensaient à des choses comme celle-là, et j'ai détesté les gens qui pensaient ces choses-là ; des droits égaux pour tous, peu importe la couleur et tout le bataclan, je connais, mais un regard spécial pour les immigrés... macache... J'ai toujours refusé l'idée d'être un "immigré" et maintenant on parle d'un côté comme de l'autre d'immigrés de la deuxième, voire troisième génération !!!
Enfin, j' vais arrêter là...
J' propose une journée sans les cons. D'une façon ou d'une autre, ça m' fera du bien. Je veux bien aller parmi les cons (j' prends les d'vants). :)

JEA a dit…

A titre d'info, la lecture très personnelle du bombardement de Royan par un général français.
Edgard de Larminat :
- "C'est un pays qui n'a pas connu les souffrances directe de la guerre depuis le XVIe siècle, un pays de vie facile, de climat physique et moral un peu mou, ou le sens civique et patriotique était chez certains quelque peu dégradé. L'occupation allemande n'avait pas amélioré un tonus moral médiocre, et j'en connais des exemples qui eussent été inconcevables dans les régions du Nord et de l'Est où la fibre est plus rude, où la confrontation séculaire avec l'ennemi et les réalités de la guerre ont endurci les âmes, où l'on accepte les épreuves avec stoïcisme, sans se plaindre ni composer.
Les possédants du cru étaient fort scandalisés de devoir fournir le champ de bataille et beaucoup pensaient et pensent encore que ces Allemands, avec qui on vivait et l'on faisait des affaires depuis quatre ans sans trop de douleur quand on savait s'arranger, étaient au fond plus supportables que ces soldats improvisés et turbulents venant des maquis, qui avaient la prétention de régler par les armes ce qui pouvait, avec un peu de compréhension, se traiter paisiblement. Après tout n'était-ce pas par d'habiles tractations que l'on avait réussi à sauver des destructions Bordeaux et son grand pont sur la Gironde ? Tout au fond d'eux-mêmes beaucoup d'hommes avisés eussent volontiers envisagé une sorte de zone neutralisée où Français et Allemands auraient attendu en bonne harmonie que les Seigneurs de la guerre règlent le conflit loin d'eux. Ils n'étaient pas du tout pour la guerre totale, à Bordeaux et alentour, oh! non, pas du tout.
Ce qui explique la rancune tenace qu'ils portent à ceux qui ont contribué à troubler leur tranquillité."
(Chroniques irrévérencieuses, Plon, 1962).

Vinosse a dit…

Mon père qui, comme FTP, contribua à vider Royan de ses allemands, me raconta comment un de ses collègues put monter son garage à la libération, grâce au magot récupéré dans une de ces villas que tu as photographié.
Oui, l'argent et les allemands faisaient bon ménage!
D'ailleurs cette fameuse poche mit longtemps à se vider: la droite a toujours aimé se reposer ici et, comme cassis sur mer pour les marseillais, royan est le havre de repos de la mafia bordelaise...

Cela n'empêche que les américains se firent la main avec en bombardant royan au mépris de tout intérêt militaire et des ordres venus d'en haut...

JEA a dit…

@ "...ce désastre qui avait causé la mort de milliers de personnes et détruit la quasi totalité de la petite station balnéaire, investie par les officiers allemands qui y vivaient en villégiature en attendant que la guerre prenne fin."

Les chiffres des archives de la ville de Royan ne semblent pas contestés par d'autres sources :
- 442 morts sur les 2223 habitants
- 47 Allemands
- 7 bombardiers perdus.

madame de K a dit…

Il n'est pas si gris ce ciel ! celui de la première photo a même un reflet nacré qui me ravit !

Sophie K. a dit…

J'aime beaucoup la phrase sur le fait que la guerre corrompe : s'il est noble de se défendre (et heureusement que les Américains sont intervenus dans cette guerre), c'est toujours hélas aux dépens de son intégrité morale, et la contrepartie quasi certaine est de se voir contaminé par la barbarie.

Pour les spéculateurs qui ont couvert les fautes des dirigeants Grecs (les JO en Grèce, c'était vraiment une idée stupide, je suis bien contente que nous, nous ne les ayons pas eus, ça n'aurait pas arrangé notre propre cata financière), voir ici :
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/02/26/04016-20100226ARTFIG00522-la-fed-enquete-sur-le-role-de-goldman-sachs-en-grece-.php

(Je sais, c'est le Figaro, beurk, mais bon.)

Mademoiselle d'enfer(t) a dit…

Il est beau ce texte de Howard Zinn.
(on m'a toujours dit "ne parle pas pour rien dire", bon là je déroge à la règle). Merci de la découverte.
Belle journée Zoë!!!

Tania a dit…

J'admire les belles de la côte. Quelle force, ensuite, dans les propos d'Howard Zinn, merci pour ce lien.
Celui vers l'article de Zarifian - une analyse applicable à l'enseignement, hélas - provoque aussi un vif courant d'air frais, ce qui semble de mise pour ce vent des blogs.

D. Hasselmann a dit…

La pièce "Karl Marx, le retour" d'Howard Zinn est un petit chef-d'oeuvre.

Elle serait plus à sa place à l'Odéon que la boursuflure actuelle avec Isabelle Huppert.

(L'anonymat est une pustule d'Internet.)

claudeleloire a dit…

Rien ne devrait justifier une guerre et pourtant l'homme doit lutter pour se faire reconnaître !

Cactus qui mord l'étau puis le suce a dit…

il faut TOUTES et TOUS se réveiller !
passez chez moi !
je me sens seul pleureur , si désespéré !
pays de merdre mes pôv' zébus !
( coquine : vérification de maux là : j'ai eu " string "
sacrée Zoë !)

Zoë Lucider a dit…

@Frédérique M, idée fameuse, mais je me réserve pour la grève des meufs.
@Alalalala!Une idée raciale, raciste? Ben c'est pas eux qui se sont constitués en catégorie de sous payés sans droits. Le jour où les immigrés auront exactement les mêmes droits en terme de statut de travailleur lambda, ils n'auront plus besoin de faire remarquer qu'on les gruge. Gauche bien-pensante? C'est pas chez vous ça. Parce que les comparaisons, elles sont vraiment très cons (roux, droitier,n'importe quoi). Si vous ne savez pas ce qu'est un immigré, voici une définition à minima : c'est une personne qui n'est pas née sur le territoire national et qui à ce titre n'a pas accès aux mêmes droits humains que ceux qui ont poussé leur cri primal dans l'hexagone : ils sont moins bien payés, ils paient les charges et les impôts mais n'ont pas le droit de vote, ils sont relégués dans des quartiers pourris, leurs mômes sont maltraités à l'école et risquent de devenir malveillants faute d'avoir un choix de vie aussi ouvert que leurs copains de classe frenchies etc. Et last but not least on peut les foutre dehors à tout instant. Fils d'immigré vous êtes d'une époque ou les immigrés s'appelaient Ritals, Espingouins, Polacks et déjà Bougnoules. mais on avait besoin d'eux pour reconstruire la Patrie ratatinée. C'est plus le cas, donc...
Mais vous savez tout ça mais vous aimez jouer au con et y réussissez assez bien, bravo.

@JEA, mon papa a si bien collaboré que les Allemands ont miné sa maison qui gênait leurs manoeuvres et qu'il l'a vu exploser sous ses yeux un petit matin à l'aube (ce n'était pas une de ces belles des photos). Royan a été une poche de résistance allemande où se sont rassemblées les roulures comme partout ailleurs et où trafics et marché noir allaient bon train.
La rancune tenace à l'égard de ceux qui ont troublé leur tranquillité ? Ce sont surtout les pauvres qui ont eu les poumons brulés au Napalm (on parlait de bombes soufflantes)et si j'ai eu en tête des milliers de morts c'est que Royan comptait 18OOO habitants quand j'y vivais et par péréquation j'en déduisais ces milliers. Je reconnais que je n'avais jamais regardé le chiffre exact. Dans son entretien, Howard Zinn disait clairement que le raid anglo américain était surtout fait pour tester les bombes au Napalm. Sont-ils devenus plus délicats depuis ? Quant à la destruction, la ville a été quasiment rasée. Ce qui a permis aux architectes du béton de faire leurs armes).

@Vinosse, ce fut même un repaire du SAC du temps de Pasqua.

@Madame de K, j'ai sélectionné les plus vives, pour soutenir la comparaison :-)

@Sophie K, heureusement que De Gaulle les a un peu gênés dans "leur esprit de suite", ils avaient prévu les "dollars" français. Selon un de mes amis italiens, ils ont installé la Mafia en Italie en même temps que la démocratie chrétienne. Les Américains sauveurs du monde, j'ai un peu de mal avec le mythe. C'est l'URSS qui a foutu les Allemends sur les genoux, les Ricains sont arrivés tard et surtout à cause de Pearl Harbour
Merci pour le lien.

@Mamzelledenf, c'est très gentil pour Howard, merci pour lui.

@Tania, oui j'ai un faible pour ces belles costaudes en pierre de taille et pour H Z mais ça on l'avait compris.

@DH, comment dis-tu ? Pustule ?

@claudeleloire, la guerre, de tous temps est une bonne affaire économique qui remplit les coffres de ceux qui ne la font pas, mais la provoquent.

@Cactus, seul pleureur ?

Zoë Lucider a dit…

Il y a eu deux temps dans le bombardement de Royan. Un premier en janvier et un second au Napalm en avril. Sur celui là je ne parviens pas à connaître les chiffres mais les gens ont continué à mourir, mais plus tard des suites de leur contamination, comme dans les guerres qui ont suivi.

Sophie K. a dit…

Bien sûr qu'on a eu du bol d'avoir le Grand Charles, hahaha ! Et du bol d'avoir d'irréductibles Angliches comme voisins, aussi. Ceci dit, ton ami Italien devrait savoir que les "mafias" - dont la mafia Italienne - existent depuis l'antiquité (c'est prêter bien du pouvoir aux Américains que de les en croire inventeurs, mais la plaisanterie est bonne, j'avoue)...
:0)

Frédérique M a dit…

Et une journée sans anonyme, hein, c'est pas une bonne idée de gauche bien pensante, ça ?

Anonyme a dit…

J'aime bien quand on m'explique ce que je devrais penser de ma situation. J'aime beaucoup.
Bon, les droits des immigrés est une vraie connerie. On fait respecter des droits et pis c'est tout. Y a pas de droit spécial à appliquer. Faut appliquer le droit, tout le droit. Point. Pour tout le monde, immigré ou pas.
Zoë, c'est quand même pas une qui a une carte d'identite nationale qui va m' donner des l'çons ! J'ai une carte d'étranger, et j' la garde. Alors...
L'exploitation existe partout : immigrés ou pas, les gens sont mal traités. Et pis, les mecs qui m'ont bassiné avec cette histoire d'immigrés, c'est les mecs de droite et de gauche. Les premiers passqu'y z'aimaient pas, et les seconds passqu'y voulaient faire leur BA ad vitam aeternam. Et j'ai des copains qui parlent encore d'eux-mêmes comme d'immigrés alors qu'ils ont jamais vécu dans le pays d'origine de leurs parents.
C'est devenu un statut inter-générationnel.
Alors, les immigrés qui se mettent derrière cette appellation, j' les emmerde. Y sont trop cons.
Et je répète : si je veux voter, je m' fais naturaliser. J' veux pas voter. En tout cas, je savais pas qu'un droit de vote s'achetait. Y faut payer des impôts pour voter ? Nouveau, ça...
A force de tout mélanger.
Faut savoir dans quelle cour on joue.
Soit on soutient un système, soit on l'aime pas. Le cul entre deux chaises, pas trop mon truc. J'aime pas le système, donc je vote pas, et j' m'en fous.

Zoë Lucider a dit…

@Sophie K, les mafieux existent depuis l'Antiquité ou la nuit des temps comme on veut, la Mafia organisée et puissante est une institution que les Américains ont participé à consolider. Il se trouve que l'ami en question est historien, a écrit sur la question et a eu maille à partir avec la démo chrétienne dont quelques passages en prison. J'ai tendance à prêter quelque crédit à ses dires. C'est ignorer le pouvoir d'ingérence de la CIA d'oublier que les années 50 (qui ont été le bel âge du cinéma d'espions) s'inspirait d'un état de fait lié à la guerre froide, à l'immédiate après-guerre. De Gaulle n'était pas mon idéal de chef d'état loin s'en faut mais je crois qu'on peut lui reconnaître de nous avoir préservé d'un atlantisme béat.
@Frédaime, voui, surtout quand on voit pointer le museau d'un canidé bien connu, lui.
@Celui qui se dit Anonyme, mouahaha, la naturalisation pour rêgler les problèmes. Tu en toucheras deux mots aux mecs qui piétinent régulièrement devant les préfectures.
Là où on est totalement d'accord c'est sur le point suivant
"Y a pas de droit spécial à appliquer. Faut appliquer le droit, tout le droit. Point. Pour tout le monde, immigré ou pas."
et celui là encore
"L'exploitation existe partout : immigrés ou pas, les gens sont mal traités."
Quant à voter ou non, chacun fait comme il veut. Moi je vote, tant que je peux encore le faire même si je pense qu'il faudrait tout remettre à plat. Mais je ne crois pas aux sociétés sans règles communes.
Oualà.

Anonyme a dit…

N'ai jamais dit qu'il y avait pas de problèmes. Je dis que l'appel à la différenciation et au clivage est une grosse connerie. Mais c'est pas en pointant une partie des gens, en les parquant dans une catégorie qu'on arrange les choses. Loin de là. Ça les envenime.

Sophie K. a dit…

En fait, je suppose que la constitution d'une mafia moderne en Italie était surtout inhérente à l'aide apportée à la résistance et à la préparation intérieure du débarquement allié en Sicile (voir les missions de Lucky Luciano, envoyé auprès de Vizzini, le parrain de l'époque), mais est-il prouvé que les américains ont ensuite chargé la mafia de lutter contre le communisme en Italie, comme on l'a supposé ? (C'est possible, note.)

Sophie K. a dit…

(Je veux dire que je me demande parfois si, plus que la politique, ce n'est pas plutôt la mise en place des filières de la drogue, après la guerre, qui n'a pas été, à elle toute seule, à l'origine de la structuration "à l'Américaine" des mafias Européennes...)
(Enfin bref, tu vois quoi.)

Anonyme a dit…

les femmes soumises , réagissez !

Sophie K. a dit…

Moi pas soumise, donc je réagis pas, de fait...
:)))

La Feuille a dit…

Un lien qui peut t'intéresser Zoë à propos de la tempête. J'ai trouvé le texte sympa. Une histoire de digue, c'est dingue non !
http://cafcom.free.fr/spip.php?article231
Quand je pense que chez nous, nous n'avons même pas vu frémir les feuilles des arbres alors que le département était en alerte orange... Tout le monde n'a pas eu la même chance...

Anonyme a dit…

Ah, la mafia doit beaucoup à la CIA et à Luciano pour sa filière transatlantique. Et ça va même plus loin, puisqu'on peut rappelr que Lucio Gelli, fondateur de la Loge P2 et du scandale Ambrosiano, etc, a commencé comme petit revendeur de pneus volés, au service de la mafia et comme informateur pour les amerloques à la fin de la guerre, quand il s'agissait de traquer le "rouge" en Sicile notamment.
Tiens, incidemment, Berlusconi se trouvait su la liste des membres de la P2.

renato a dit…

En 43 la Cia n’existait pas encore, elle sera fondée en 1947, donc pas de relations avec Luciano pour le débarquement de Sicile.

C’est l'ONI qui prit contact en premier avec Luciano. Le Syndicat des dockers étant contrôlé par la Mafia, il s’agissait de contrôler le port de NY pour l'US Navy qui suspectait des agents nazi d’organiser des attentats.

À partir de 43 chapitres débarquement.

Pas besoin de Luciano pour contenir le communisme en Sicile, il y avait déjà Gladio (voir Cossiga) et la P2.

C'est vrai que Luciano modernisa le crime organisé. Bref, un "réformateur".

Zoë Lucider a dit…

@Cher nanonyme, si on ne nomme pas un immigré un immigré, comment on fait pour qu'ils aient accès aux droits pour tous. S'il y avait accès sans problème, on n'aurait pas besoin de bouger le petit doigt et on danserait la carmagnole tous les soirs entre potes de toutes les couleurs
@Sophie K, voir ci-dessous les com des deux Italiens qui connaissent encore mieux la question.
@Nanonyme, femmes soumises = immigrées de l'intérieur, c'est ça ?
@La feuille, merci pour le lien.La famille Bon a des attaches dans la région de l'Aiguillon et je n'avais jamais vu la digue de cette façon.
@Renato, je parlais des années 50, la CIA sévissait déjà. En 1947, on a décidément fait le pire et le meilleur (excellents crus de Bordeaux):-)

Cactus qui mord l'étau puis le suce a dit…

en plus il tisse comme je pleure sur les femmes trop fidèle !
castrez le cet Anneau de Nîmes !!
sissi !!!
hongre devenu il fera alors des sots d'obstacles avec les autres !!

Sophie K. a dit…

Voui, ma Zoë, mais ça ne contredit pas trop ce que je disais (et je ne me permettrais surtout pas de les contredire, eux qui savent, comme ton ami historien). Je pense juste que tout cela s'est structuré de façon opportuniste pour les uns et les autres, sans plan réel préalable (du moins sans autre plan que le fait de se faire du pognon, fondamentalement). En revanche, merci pour les précisions, les gars ! :)

Frédérique M a dit…

En tout cas, ce qui serait vraiment affligeant, c'est une journée sans siciliens. Pas vrai ?

Zoë Lucider a dit…

@Cactus des seaux d'hongres? Après la tempête, est-ce bien raisonnable.
@Sophie K, il y avait un bouquin qui était sorti il y a quelques années (beaucoup trop hélas) qui recensait les catastrophes générées par le seul opportunisme ou simplement la bêtise. Je ne l'ai jamais retrouvé. Je crois que ça s'appelait "Et si nous parlions des imbéciles". Si quelqu'un(e) connait...Je le relirai avec plaisir.
@Fredaime,sans silichien tu veux dire?

Anna de Sandre a dit…

Zoë je suis d'accord avec Anonyme. La différenciation m'énerve.

Anonyme a dit…

AdS est d'accord avec moi. Bonne compagnie, comme on dit.
Et un p'tit texte connu mais bon, quand c'est beau, c'est beau.


Icy se clost le testament
Et finist du povre Villon
Venez a son enterrement,
Quand vous orez le carrillon,
Vestuz rouge come vermeillon,
Car en amours mourut martir ;
Ce jura il sur son coullon,
Quant de ce monde voult partir.

Et je croy bien que pas n'en ment ;
Car chassié fut comme ung soullon,
De ses amours hayneusement,
Tant que, d'icy a Roussillon
Brosses n'y a ne brossillon
Qui n'eust, ce dit il sans mentir,
Ung lambeau de son cotillon,
Quant de ce monde voult partir.

Il est ainsi et tellement :
Quant mourut n'avoit qu'un haillon ;
Qui plus, en mourant, mallement
L'espoignoit d'Amours l'esguillon ;
Plus agu que le ranguillon
D'ung baudrier lui faisoit sentir
- C'est de quoy nous esmerveillon -,
Quant de ce monde voult partir.

Prince gent comme esmerillon,
Saichiez qu'il fist au departir :
Ung traict but de vin morillon,
Quant de ce monde voult partir.