vendredi 11 décembre 2009

Lettre fictive à un éditeur improbable


Madame, Monsieur,

Je vous adresse ci-joint le résultat d'un travail de deux ans, qui s'est trouvé entravé dans son parcours par les doutes et les inhibitions dont l'auteure est sérieusement atteinte et que nulle forme de thérapie n'a réussi à réduire.

***********************************************************************************

Tout individu un tant soit peu alerte du cerveau sait bien qu'il est dangereux de faire montre de faiblesse, d'humilité dans un monde qui n'accepte que les premiers aux concours, à savoir ceux qui ont éliminé tous les autres. Quand on ne bénéficie pas d'entregent particulier, qu'on n'a aucune référence à aligner dans sa lignée, qu'on vit éloigné des salons où l'on se pavane entre initiés, qu'on consacre la majeure partie de sa vie à en assurer la subsistance, on doit renoncer, ne serait-ce que pour fuir des tourments inutiles à commettre et soumettre ce qu'on prétend de soi à soi relever de l'art(isanat) littéraire, puisque aussi bien il est manifeste qu'on publie trop et qu'on écrit encore plus que trop.

Pourtant je l' aimais bien ce roman que j'ai renoncé à proposer à un éditeur quelconque. Les timides sont les plus orgueilleux. Minuit, Gallimard, le Seuil, Actes Sud ou rien. Donc rien.

Rien, cela ne gène personne, c'est bien commode. Sauf mes personnages qui se plaignent de l'exiguïté du placard où ils se trouvent confinés et éternuent bruyamment quelques fois pour me signifier la négligence dans laquelle je les maintiens.

Tu ne crois pas en nous, ils éructent entre leurs spasmes respiratoires.

Ce n'est pas de vous que je me défie leur dis-je in petto, mais de moi. Savez vous que désormais il ne suffit plus de vous mettre au monde, dans les affres que l'on taira ici, tout le monde s'en fout, non ça c'est la partie la plus jouissive, l'accouchement est un orgasme, ne pas l'ignorer. C'est ensuite que ça devient du sport, du saut de haies, du slalom entre les chicanes, du catch spectral, de la boxe en apnée. Non mes chéris, je vous assure . A supposer que vous passiez de mon tiroir à un vrai de vrai volume, prêt à tomber entre des mains tendres qui pourraient gentiment vous caresser le ventre, il restera encore à convaincre la déesse aux cent bouches de se saisir de son porte-voix pour que votre voyage ne se limite pas à quelques tours de gambade avant de s'achever sous le pilon. Ne serait-ce pas un sort pire encore ? Au moins, tels que vous êtes, ne peut-il rien vous arriver de bien terrible. Voyez-vous, après vous avoir donné matière il faudrait que je devienne votre camelot, que je réponde aux questions : est-ce une autobiographie ou une fiction, pourquoi votre héroïne se conduit-elle comme si elle ..., cette fin qui n'en n'est pas une..., votre style est..., il n'est pas... Que je lise les articles avec des chutes du genre « quand on referme le livre, on ne se souvient plus l'avoir ouvert ». Pire encore, que nul ni quiconque ne dise quoi que ce soit et que je reste au bord de l'asphyxie des jours et des mois à me gifler pour me donner à sentir mon sang encore circuler.

Non, mes petits chouchous, le monde s'est fait sans vous et peut continuer ainsi.

*************************************************************************************

Madame, Monsieur,

ne tenez pas compte de ces quelques lignes et ne vous donnez pas la peine d'ouvrir le petit tas de feuillets qu'elles accompagnent. Inutile de perdre votre temps. Des livres, il y en a trop et on ne sait toujours pas ce que c'est un écrivain. Alors un inconnu, que dis-je une inconnue ! Ne prenez pas le risque du ridicule. Continuez à miser sur les Mistral gagnants.

Sans rancune

Photo ZL

36 commentaires:

claire a dit…

Vous êtes sur l'île de Gorée là, et vos personnages aussi, alors tant qu'à faire...

Frédérique M a dit…

Chercher l'éditeur charmant est une activité prenante et difficile. Trés.

madame de K a dit…

hé hé... ça peut marcher ! ;-) tiens-nous au courant !
(prétérition, ou presque)

Rackham Le Rouge a dit…

Chère Zoë,

Non seulement les timides sont orgueilleux, mais les écrivains timides ne savent décidément pas faire un courrier à un éditeur...

Souvent se montrer faible est une sorte de calcul pour appâter les gens, approcher les autres sans qu'ils se méfient, on ne me la fait pas !

Sinon, pour ton courrier va droit au but :
" Monieur,
Voici un manuscrit de ma création qui pourrait s'inscrire dans telle collection.
Cordialement,
Moi"
Pas de jugement sur l'édition, sur les oeuvres des autres forcément putassières car ne contenant pas les grandes idées que nous avons. Et sans les avoir lues bien sûr, car en plus du snobisme, nous avons un don de double vue !

Bon, je te souhaite bonne chance pour ton manuscrit, Zoë ^^
Besos,
Jack

mon chien aussi a dit…

Tu vas encore fulminer mais tu racontes des tas de choses fausses dans ce petite texte. Contrairement à ce que tu crois, les éditeurs sont à la recherche de bons textes, mais si tu pars du principe que tu les planques dans un tiroir, c'est fichu d'avance. Ensuite, il est faux de prétendre qu'ils ne misent que sur les gagnants. Je te signale que les gagnants ont été des inconnus aussi. Et pour terminer, c'est comme dans toutes les activités humaines, faut avoir envie... ; quant au milieu, il est pareil à tous les milieux, ni plus ni moins. Et les copinages existent, bien sûr, mais si tes textes ne plaisent pas, le copinage peut marcher une fois, peut-être deux mais je n'ai jamais vu un éditeur risquer du pognon juste pour faire plaisir. Faut arrêter les fantasmes.

Zoë Lucider a dit…

@Claire, je ferais mieux de travailler comme nêgre :-)
@Frederique M, oui prenante et difficile, prenante surtout et difficile quand on est pris ailleurs.
@madame de K, hé hé, ça serait amusant non ?
@R le R, elle est fictive celle-là, mais merci du conseil. Contente de vous revoir cher pirate.
@My sweet toutou, je ne raconte que des choses fausses, tu le sais bien, non ? (fictives)

mon chien anonyme a dit…

@Zoë. En l'occurence, oui. Tu me permettras d'avoir un avis étayé sur un milieu que je connais très bien.

D. Hasselmann a dit…

@ Zoë : je te transmets une lettre arrivée, ce matin, par erreur (la Poste s'enfonce !) dans ma boîte aux lettres et qui t'est en fait destinée, ce dont je ne me suis aperçu qu'après avoir ouvert l'enveloppe :

Editions Gallimarre
Rue Sébastien Bottin
75007 Paris

A l'attention de Mme Zoë Lucider

Paris, le 12/12/09

Madame,

Nous avons bien reçu votre manuscrit qui a retenu toute notre attention.

L'histoire que vous racontez est proprement sublime, le style constamment magnifique.

Vous emportez le lecteur vers des territoires inconnus et miraculeux.

Vous êtes une écrivaine née.

Malheureusement, votre oeuvre n'entre pas dans le cadre actuel de notre unique collection consacrée au domaine canin.

Persévérez cependant (ou transformez vos personnages en quadrupèdes domestiques).

Signé : Adolphe Gallimarre.

mon chien qui pouffe (pas aux rêteliers) a dit…

J suis d'accord avec Hasselmann, tous les éditeurs sont des salauds, et tous ceux qui sont publiés sont des lèche-bottes invétérés et des enflures de première sans talent... Y a que les bons qui restent sur le carreau. Et je m' demande même si la CIA et le FBI sont pas dans le coup.

Cactus a dit…

"Madame, Monsieur,
Je vous adresse ci-joint le résultat d'un travail de deux ans, qui s'est trouvé .........entravé dans son parcours par les doutes et les inhibitions.. "
Ma pauvre Zoë il y a d'illustres lustres que l'on ne jouit plus sans entrave à notre pays de veaux si dévots !
Sarko a remplacé à la fois Dieu et Allah alors , on a des soucis défaire !
Sissi !!!
pour toi , je peux méditer à mon mon petit niveau , c'est tout !
( Rackham peut peut-être car il a le bras long , dit-on ! )

Bernard P. a dit…

"en" notre !
je me rectifie !!

Sophie K. a dit…

Ah que de questions, ma Zoë ! faut foncer, juste foncer. Les belles plumes ne sont pas si courantes, et tout n'est pas pourri.
Ce que je trouve minant, dans ce monde de maintenant, c'est l'idée qu'on vous met dans la tête que quoiqu'on fasse, tout est fichu d'avance. Du coup, on ne fait rien, on se punit d'avance.
Non, moi je refuse. Faut lâcher les amarres, et se laisser guider par les courants, lâcher prise avec l'idée qu'au détour du fleuve, on rencontre toujours ceux qu'on devait rencontrer. Des gens bien, curieux, de bon lecteurs, il y en a presque partout. Et puis quand il y a une, ou plusieurs lettres de refus, peu importe, on continue. Bref, il faut avoir confiance en soi et en l'autre. Sinon, rien ne vaut d'être fait, non ?
Gros bécots, na.

Anna de Sandre a dit…

Zoë, Rackham et Monch' ont raison.
Procure-toi l'annuaire Audace (par exemple), ça pourra t'aider dans ton parcours.

http://www.loieplate.com/catalogue-livres/audace.php

Zoë Lucider a dit…

@ Monch' présente moi! uh uh!
@DH, assez conforme oui, c'est du vécu ?(BD?) Devrais-je intituler mon oeuvre, Mes déboires avec mon Doberman?
@Monch, tu ne m'as pas bien lue, s'agit pas de complot de salauds, s'agit d'encombrement. La plus belle fille du monde, noyée dans une foule, c'est juste un p'tit pois (oui, j'le fais exprès) au milieu de p'tits pois. C'est pas de leur faute aux zéditeurs, c'est la mienne. Flemme de me lancer sur la piste. Je croyais qu'il y avait un brin d'ironie dans mon texte et que j'avais bien souligné mon absence de goût pour le sport Me suis trompée. Ca prouve que je ne suis pas si indispensable dans le cercle littéraire. Merci Monch', j'avais besoin que tu le confirmes.
@ Cactus, tu médites ? Chouette alors. Méditons réciproquement
@Bernard P, vous rectifiez quoi ?
@Sophie K, foncer vers la muleta? Soyons zen. Peut-être que je m'en fous finalement tu sais, j'ai écrit ce billet avec un brin d'ironie, pas assez perceptible peut-être. En revanche j'accueille tes bisous avec plaisir sous le soleil lumineux de ce jour.
@Anna de Sandre, merci, l'annuaire en question je l'ai (version 2000, faudrait que je mette à jour, mais de toute façon, depuis ça n'a fait qu'empirer). Il suffit de parcourir les pages pour constater ce que j'ai décrit plus haut. La meilleure façon de publier c-est d'avoir déjà publié, puis recommandé. Gallimard, 6000 manus /an, 45 nouveaux (chez Gall) Inconnu/débutant 10. les chiffres sont parlants 2% d'auteurs arrivés par la poste publiés. J'ai pris le plus connu, mais tu peux décliner pour les autres sur le même registre. Sinon, des éditeurs qui veulent bien t'éditer mais qui ne sont pas ou mal distribués, y'en a. Suis-je réellemtn taraudée par le désir de voir mon nom sur une couverture? That is the question ?
C'est pô grave.

JEA a dit…

Monsieur qui (m)éditez
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Votre refus obtus
De laisser publier mon manuscrit
Avant un autre siècle improbable
Monsieur qui m'évitez
Je ne veux pas me taire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer de pauvres vérités
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je ne m'en vais pas désespérer
...
J'écrirai toute ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je répéterai aux lecteurs :
Refusez de lire au pas
Refusez la foire commerciale
N'allez pas à la guerre contre la Princesse de C.
Refusez de subir
S'il faut donner son encre
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apostrophe-catastrophe
Monsieur l'éditeur...

(s) ZL

Elisabeth.b a dit…

Voyons Zoé, si la lettre est fictive vos textes ne le sont pas.
Être publié aussi rapidement est rarissime.
Je vous souhaite la patience du jardinier.
Belle journée à vous.

Anonyme a dit…

Ah si, le ton est suffisamment ironique pour être peu crédible, mais la langue suffisamment polie pour générer du pathos chez vos lecteurs.

Hissez les voiles et embarquez dans «l'édition à la demande».

ArD

Elisabeth.b a dit…

Un petit éditeur, mais qui sait choisir, n'est-il pas préférable ?

Dominique Boudou a dit…

L'édition est en crise assez sévère. Mais pas de découragement. La porte est très étroite mais s'ouvre parfois sans que cela ait à voir avec la qualité du manuscrit. Envoyez une lettre brève sans vous étendre sur le contenu de votre texte et surtout pas de plaintes même voilées. Adressez ce courrier nominativement à un lecteur de la maison ou à un directeur de collection. En principe, Jean-Marie Laclavetine chez Gallimard répond un peu autre chose que les mots de circonstance. Bertrand Visage au Seuil aussi. Mais le Seuil va très mal. Actes Sud, c'est plus compliqué. Quant à Minuit ou POL, c'est même pas la peine d'y penser. Courage, Zoé. J'ai publié 5 livres mais j'ai essuyé des dizaines de refus façon lettre type. Chercher un éditeur, c'est quasiment un boulot à plein temps.

JEA a dit…

mille et quelques excuses :

il est préférable de ne pas lire :
- "S'il faut donner son encre
Allez donner le vôtre..."
mais
- "Allez donner la vôtre"...

Chr. Borhen a dit…

On peut toujours bloguer.

Floréal a dit…

Il y a aussi Lulu.com
http://www.lulu.com/fr
qui retient 50% sur les ventes et les 50% restants pour l'auteur., et qui fait de la pub pour ses publications sur le web.
C'est ce qu'à choisi de faire Le Monolecte
http://blog.monolecte.fr/post/2009/11/29/Ca-sent-le-sapin
Plusieurs blogueurs l'ont fait aussi et publicisent leur production sur leur blog.

Ce n'est pas une mauvaise idée en fin de compte.

Vinosse a dit…

J'ouvre jamais un bouquin de chez Actes Sud...

Ennui et pédanterie...

JEA a dit…

@ Vinosse

Vincent van Gogh, "Les lettres" (Actes Sud)
tout un chacun ne partage pas votre jugement à propos de la pédanterie et de l'ennui

Vinosse a dit…

Editer Van Gogh n'est pas un choix éditorial, juste une bonne affaire...

Même si ça ne se vend pas, on ne pourra pas faire reproche d'un mauvais choix.

Zoë Lucider a dit…

@JEA, le pastiche du déserteur pour s'adresser au désert c'est une bonne association d'idées. merci pour la traduction.
@ Elizabeth B Rapidement ? Mes personnages dorment depuis fort longtemps mais pour être honnête, je dois avouer que je ne me suis pas évertuée à leur trouver un Gepetto.
@ArD, du pathos ? Vous me voyez navrée, je voulais rester dans la légèreté, tout en abordant un sujet que je sais partagé par beaucoup d'entre nous. Quoikes l'édition à la demande ?
@ Elizabeth B, en effet mais sous quelle tonnelle niche-t-il ?
@Dominique Boudou "Chercher un éditeur, c'est quasiment un boulot à plein temps." J'en suis bien consciente. Connaissez vous le bouquin de Bernard Lahire : "La Condition littéraire: la double vie des écrivains", La Découverte. Vous connaissez la double vie en tout cas.
@Chr.B et débloguer...
@Floréal, l'as-tu lu mon p'tit Lulu ? J'irai voir.
@Vinosse ah bon ? pas remarqué. Zoë Valdes par exemple, tout sauf pédante, et j'aime beaucoup Nuyssens mais si tu le dis...

PhA a dit…

Arriver inconnu par la Poste et que ça marche, je ne le croyais pas du tout mais pourtant si.
Maintenant "avoir déjà publié", très honnêtement, ça ne facilite pas forcément les choses.
La lettre d'accompagnement, cinq lignes de présentation les plus neutres possibles me paraissent préférables. Moins c'est pas plus mal.
En attendant les réponses, c'est toujours bon de savoir que si "là" c'est comme ça, ailleurs c'est différent, et ailleurs encore. Et puis ça dépend de "quand", aussi. Il n'y a pas moyen de généraliser.
(C'est pas tellement pour vous, que je dis tout ça, Zoé ; on sent bien la distance dans votre billet.)

Elisabeth.b a dit…

Une tonnelle favorable à une marionnettiste ? Elle doit être contruite en saule vivant. Une charmille peut-être...

Vinosse votre remarque m'échappe un brin. On trouve de très beaux textes chez Actes Sud.

Zoë Lucider a dit…

@PhA, votre "Liquide " est sur la liste de mes prochaines lectures, je suis d'autant plus touchée que vous soyez venu sous l'arbre pour m'annoncer la bonne nouvelle. Vous avez raison, j'avais écrit ce billet avec distance. Une posture peut-être. On ne parvient pas toujours à ressaisir la nature de ce qui nous pousse à écrire ceci plutôt que cela. Liquide a eu une bonne presse de surcroit. Car se faire éditer est une chose, rester ensuite en rayon en est une autre. Je souhaite à "Liquide" de couler pendant de belles années

Anonyme a dit…

Mon commentaire devait être mal formulé, il n'avait pas pour dessein de vous navrer mais celui de confirmr que le ton était bien celui que vous souhaitiez.

Mon idée était d'éveiller votre intérêt à dautres formes d'édition que l'édition classique à partir du moment où vous ne souhaitez pas en vivre et encore moins y consacrer un plein temps. Vous trouverez un guide très pratique ici : http://marcautret.free.fr/autret/150q/

Vous trouverez un exemple concret ici auquel j'ai participé : http://www.partdelange.org/contenu/imprimer.html
(Pas de mise de fond).

ArD

gauchedecombat a dit…

Zoé, lucider, j'ai une furieuse envie de te connaitre. pour de vrai.

Zoë Lucider a dit…

@ArD Merci pour ces liens. Je vais leur faire un peu de publicité dans le VdB qui suit
@Gauche de combat, une envie furieuse ? Pourquoi furieuse :-)

Elisabeth.b a dit…

Un côtéOrlando, probablement

Où sont les enfants ? a dit…

Minuit, Gallimard, le Seuil, Actes Sud ou rien. Donc rien.

Dommage.

Je suis éditeur. Un très petit éditeur. En plus je fais des livres pour enfants. C'est dire si je suis loi, pour les auteurs timides, de la Littérature telle qu'on voudrait la lire et l'écrire.

Je dis Dommage.

Dans les manuscrits qu'on reçoit il y a parfois des merveilles.
Des merveilles qui ne sont pas pour nous. Pas pour les enfants.
Mais on trafique à Arles, on va parfois avec le manuscrit sous le bras, le poser sur un bureau d'Actes Sud puisqu'on les croise au café, la nuit dans les bars, le samedi dans les fêtes et même à la plage, imaginez, chacun son livre sur la serviette.

Elisabeth.b a dit…

Des manuscrits en guise de ronds de serviette ? L'idée est espiègle. Aucun galopin ne la renierait.
Vous venez de démonter que pour vous l'édition de livres destinés aux enfants relève de la vocation. Ou de réelles affinités.

Zoë Lucider a dit…

@Où sont les enfants, je sais qu'il faudrait que je commence à commencer. D'autant que ce n'est pas un mes trois que j'aifait cuire dans mon four et des pièces de théâtre.
Quand je me décide, je vous ferais signe, merci de l'invite.
@Elisabeth B, rond de serviette ou cale de pied branlant, l'utilité des manuscrits détournés n'est plus à démontrer