lundi 12 janvier 2009

"Savoir se tenir dans l'incertitude"

Je m'étais promis d'éviter la question éducative. Comment dire, je ne voulais pas importer dans ce blog ce qui relève de mon labeur quotidien. Du texte sur la question j'en ai tellement fourni, sous toutes les formes, depuis si longtemps, que je n'ai guère envie dans cet espace de convier mes petits soucis de bureau. Mais le réseau est le réseau et donc, je reçois moultes pétitions, la lettre ouverte de Mérieu à Darcos, et un tas d'autres dont j'évite le détail. Bref, c'est du harcèlement. Je viens d'en recevoir une qui rassemble tellement de griefs à la fois que c'est dit, je la signe. Vous pouvez vous aussi, il vous sera difficile de prétendre que vous n'êtes pas concerné, ça ratisse large.
Extrait :
« Nous, professionnels du soin, du travail social, de l'éducation, de la justice, de l'information et de la culture, attirons l'attention des Pouvoirs Publics et de l'opinion sur les conséquences sociales désastreuses des Réformes hâtivement mises en place ces derniers temps".
Sans compter que si vous n'êtes pas acteur, vous êtes de toute façon un usager de l'un ou l'autre de ces secteurs. Alors avant la casse totale et même si, comme moi, vous n'avez guère d'illusion sur l'efficacité des signatures, juste pour faire partie du dernier carré de buffles, pour faire front commun face aux prédateurs aux dents pointues et aux hyènes situées en marge du festin, je vous livre le lien. Faites en ce que bon vous semble. Comme j'ignore le nombre de lecteurs qui s'intéressent à mes élucubrations tout ça relève du coup d'épée dans l'eau. Impuissance pour impuissance, au moins ne sera-ce pas avec notre assentiment . Qui ne dit mot consent
http://www.appeldesappels.org
Sinon nous guette la mélancolie, celle qui nait de cet écart que chacun, dans l'intimité de sa relation à lui-même, mesure entre l'idéal et la trivialité de sa vie. Spinoza nous prévient contre les passions tristes. Le monde actuel qui engloutit chaque jour toute pulsion de joie sous les tonnes de déchets que l'actualité livre à notre déréliction, nous entraine vers la rage de l'impuissance et la mélancolie, nostalgie d'un monde passé où le futur avait moins mauvaise mine.
Ne nous laissons pas glisser dans les marais de la mélancolie. "Résister c'est exister" titre d'une pièce magnifique donnée en Avignon l'été dernier dont les textes puisées dans les archives de la période vichiste étaient d'une criante actualité.
Sur le thème, voir Philippe Corcuff (cf liste blogs) "Mélancolie : une radicalité de l'imperfection". "L'héroïsme au quotidien désormais c'est« savoir se tenir dans l’incertitude ».
Et
pour aller plus loin La société de verre. Pour une éthique de la fragilité, Paris, Armand Colin, 2002.




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