vendredi 5 décembre 2008

Les mots, les notes ou les deux à la fois.

Donc l'Audiovisuel va subir une cure d'amaigrissement, du moins le public. L'autre, gavé par un surplus de manne publicitaire pourra continuer à se rouler dans les paillettes, à verser des salaires faramineux à ses bonimenteurs et à engraisser ses actionnaires. Notre bonimenteur en chef a l'intention de nous berlusconiser les neurones, du moins de mener à ses ultimes extrêmes ce qui s'est entamé depuis déjà vingt ans, le règne de l'imbécillité , de la vanité et du dérisoire. Pour ma part, mon temps de cerveau disponible, je l'ai soustrait depuis belle lurette à l'audimat. Aux heures où la méthode Cauet sévit, je fricote avec de purs esprits, qui ne m'encombrent pas de leurs lourdes physionomies et me livrent tels des elfes la légèreté de leur petite musique (de mots ou de notes ou des deux).
Donc l'Audiovisuel public se lamente. On va l'asphyxier (c'est vraisemblable), le placer sous la férule du pouvoir d'Etat (ça en prend le chemin), le réduire comme peau de chagrin (c'est déjà en route). Que faire ? Gueuler, manifester, se mettre en grève ? Degré zéro d'efficacité. Seule issue: inventer une télévision débarrassée de tout le bling bling adopté ces dernières décennies pour singer la putasserie de sa rivale du privée et, dans une nouvelle ascèse imposée sinon choisie, retrouver l'énergie et l'inventivité de ses débuts, quand les créateurs ne couraient pas le cachet mirobolant mais cherchaient et trouvaient les formules d'une communication qui s'imaginait en marchant. Il n'y a pas à regretter que le service public n'ait plus les moyens de faire comme les autres. Il pourra enfin se dédouaner de cette didacture du plus grand nombre et fabriquer pour des publics plus confidentiels des bijoux artisanaux en puisant dans le vivier de jeunes créatifs trop heureux de faire leurs armes pour des salaires raisonnables. Qui sait si ce n'est pas le meilleur moyen de siphonner l'audience des vénales.
Les types qui seront nommés à la tête de ces vénérables entreprises de télévision et de radio le seront sans doute pour leur capacité à pratiquer le sabotage du génie et la mise au placard des talents. Pourtant, que pourrait un seul individu si la résistance des autres s'organise dans la vigilance et la solidarité ? Il n'y a de servitude que volontaire. Et pour ceux que l'austérité financière défrise, il faut rappeler un principe de réalité que nos aboyeurs ordinaires occultent, nous sommes entrés en récession et ne survivront que ceux qui auront adopté les principes de la frugalité heureuse et sauront faire mieux avec moins. C'est notre nouveau challenge.
L'Audiovisuel et la liberté d'expression sont menacés. Résistons !
Ce que j'en dis, c'est pour rendre sercice.... parce que moi la télé, je lui préfère les mots, les notes ou les deux à la fois.

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